Notes du chapitre XIII

(1) Eutrope, IX, 19; Victor, in Epit. La ville paraît avoir été nommée Doclia, d'une petite tribu d'Illyriens. Voyez Cellarius, Géogr. anc., t. I, p. 393. Le premier nom de l'heureux esclave fut probablement Doclès; il l'alongea ensuite pour lui donner un son convenable à l'harmonie grecque, et il s'appela Dioclès; enfin il en fit Diocletianus (Dioclétien), qui répondait mieux à la majesté romaine. Il prit le nom patricien de Valerius, et c'est ainsi qu'Aurelius-Victor a coutume de le désigner.

(2) Voyez Dacier, sur la VIe satire du IIe livre d'Horace; Cornelius-Nepos, Vie d'Eumène, c. 1.

(3) Lactance (ou l'auteur, quel qu'il soit, du petit traité de Mortibus persecutorum) accuse en deux endroits Dioclétien de timidité. Dans le chapitre 9, il dit de lui : Erat in omni tumultu meticulosus et animi disjectus.

(4) Dans cet éloge, Aurelius-Victor paraît censurer avec raison, quoique d'une manière indirecte, la cruauté de Constance. On voit, par les Fastes, qu'Aristobule demeura préfet de la ville, et qu'il finit avec Dioclétien le consulat qu'il avait commencé avec Carin.

(5) Aurelius-Victor appelle Dioclétien parentem potius quam dominum. Voyez Hist. Aug., p. 30.

(6) Les critiques modernes ne s'accordent pas sur le temps où Maximien reçut les honneurs de César et d'Auguste, et cette question a donné lieu à un grand nombre de savantes querelles. J'ai suivi M. de Tillemont (Hist. des Empereurs, tome IV, p. 500-505), qui a pesé les difficultés et les différentes raisons avec l'exactitude scrupuleuse qui lui est propre.

(7) Dans un discours prononcé devant lui (Paneg. vet., II, 8), Mamertin doute si son héros, en imitant la conduite d'Annibal et de Scipion, a jamais entendu prononcer leurs noms; d'où nous pouvons conclure que Maximien ambitionnait plus la réputation de soldat que celle d'homme lettré. C'est ainsi que l'on peut souvent tirer la vérité du langage même de la flatterie.

(8) Lactance, de Mort. persecut., c. 8; Aurelius-Victor. Comme parmi les panégyriques nous trouvons des discours prononcés à la louange de Maximien, et d'autres qui flattent ses adversaires à ses dépens, ce contraste sert à nous donner quelque connaissance du caractère de ce prince.

(9) Voyez le second et le troisième panégyriques, et particulièrement III, 3, 10, 14; mais il serait ennuyeux de copier les expressions diffuses et affectées de cette fausse éloquence. Au sujet des titres, voyez Aurelius-Victor; Lactance, de Mort. persec., c. 52; Spanheim, de Usu numismatum, etc., dissert. XII, 8.

(10) Aurelius-Victor; Victor, in Epit.; Eutrope, IX, 22; Lactance, de Mort. persec., c. 8; saint Jérôme, in Chron.

(11) C'est seulement parmi les Grecs modernes que M. de Tillemont a découvert ce surnom de Chlore : le moindre degré remarquable de pâleur semble ne pouvoir s'allier avec la rougeur dont il est question dans les Panégyriques, V, 19.

(12) Julien, petit-fils de Constance, se glorifie de tirer son origine des belliqueux Mœsiens. Misopogon, p. 348. Les Dardaniens habitaient sur la lisière de la Mœsie.

(13) Galère épousa Valérie, fille de Dioclétien. Pour parler avec exactitude, Théodora, femme de Constance, était fille seulement de la femme de Maximien. Spanh., Dissert. XI, 2.

(14) Cette division s'accorde avec celle des quatre préfectures : il y a cependant quelque raison de douter si l'Espagne n'était pas une des provinces de Maximien. Voyez Tillemont, tome IV, p. 517.

(15) Julien, in Cæsarib., p. 315; Notes de Spanheim à la traduction française, p. 122.

(16) Le nom général de Bagaudes, pour signifier rebelles, fut employé en Gaule jusque dans le cinquième siècle. Quelques-uns le tirent du mot celtique Bagad, assemblée tumultueuse. Scaliger, ad Euseb.; Ducange, Glossaire.

(17) Chron. de Froissard, t. I, c. 182; II, 73-79. La naïveté de cette histoire se perd dans nos meilleurs ouvrages modernes.

(18) César, de Bell. gall., VI, 13. Orgetorix, de la nation helvétienne, pouvait armer pour sa défense un corps de dix mille esclaves.

(19) Eumène convient de leur oppression et de leur misère (Panegyr., VI, 8). Gallias efferatas injuriis.

(20) Panegyr. vet., II, 4; Aurelius-Victor.

(21) Ælianus et Amandus. Nous avons les médailles qu'ils ont fait frapper. Goltzius, in Thes. R. A., p. 117, 121.

(22) Levibus præliis domuit. Eutrope, IX, 20.

(23) Ce fait n'est appuyé que sur une faible autorité, une Vie de saint Babolin, qui est probablement du septième siècle. Voyez Duchesne, Scriptores rer. Francicar., t. I, p. 662.

(24) Aurelius-Victor les appelle Germains. Eutrope (IX, 21) leur donne le nom de Saxons; mais Eutrope vivait dans le siècle suivant, et paraît avoir employé le langage de son temps.

(25) Les Ménapiens habitaient entre l'Escaut et la Meuse, dans la partie septentrionale du Brabant. D'Anville, Géogr. anc., t. I, p. 93. (Note de l'Éditeur.)

(26) Les trois expressions d'Eutrope, d'Aurelius-Victor et d'Eumène, vilissime natus, Bataviæ alumnus, Menapiæ civis, nous font connaître d'une manière fort incertaine la naissance de Carausius. Le docteur Stukely cependant (Hist. de Carausius, p. 62) prétend qu'il était né à Saint-David, et qu'il était prince du sang royal de Bretagne. Il en a trouvé la première idée dans Richard de Cirencester, p. 44.

(27) La Bretagne alors était tranquille, et faiblement gardée. Paneg., V, 12.

(28) Paneg. vet., V, 11, VII, 9. Eumène voudrait élever la gloire du héros (Constance), en vantant l'importance de la conquête. Malgré notre louable partialité pour notre pays natal, il est difficile de concevoir qu'au commencement du quatrième siècle l'Angleterre méritât tous ces éloges; un siècle et demi avant cette époque, les revenus de cette île avaient à peine suffi pour l'entretien des troupes qui y étaient en garnison, Voyez Appien, in Proæm.

(29) Comme il nous est parvenu un grand nombre de médailles frappées par Carausius, cet usurpateur est devenu l'objet favori de la curiosité des antiquaires; les moindres particularités de sa vie et de ses actions ont été recherchées avec le soin le plus exact. Le docteur Stukely, en particulier, a consacré un volume considérable à l'histoire de l'empereur breton. J'ai fait usage de ses matériaux, et j'ai rejeté la plupart de ses conjectures imaginaires.

(30) Lorsque Mamertin prononça son premier panégyrique, les préparatifs de Maximien pour son expédition navale étaient achevés, et l'orateur annonçait une victoire certaine; son silence, dans le second panégyrique, aurait pu seul nous apprendre que l'expédition n'avait pas réussi.

(31) Aurelius-Victor, Eutrope et les médailles (Pax augg.) nous font connaître cette réconciliation momentanée; mais je ne me hasarderai pas à rapporter textuellement les articles du traité, comme l'a fait le docteur Stukely, dans son Histoire numismatique de Carausius, p. 86, etc.

(32) Au sujet de la soumission de la Bretagne, Aurelius-Victor et Eutrope nous fournissent quelques lumières.

(33) Jean Malala, in Chron. Antioch., t. I, p. 408, 409.

(34) Zozime, l. I, p. 3. Cet historien partial semble célébrer la vigilance de Dioclétien, dans la vue de mettre au jour la négligence de Constantin. Voici cependant les expressions d'un orateur : Nam quid ego alarum et cohortium castra percenseam, toto Rheni, et Istri, et Euphratis limite restituta ? Paneg. vet., IV, 18.

(35) Ruunt omnes in sanguinem suum populi, quibus non contigit esse Romanis, obstinatæque feritates pœnas nunc sponte persolvunt. Panegyr. vet., III, 16. Mamertin appuie ce fait de l'exemple de presque toutes les nations du monde.

(36) II se plaint, quoique avec peu d'exactitude, jam fluxisse annos quindecim in quibus in Illyrico, ad ripam Danubii relegatus, cum gentibus barbaris luctaret. Lactance, de Morte persecut., c. 18.

(37) Dans le texte grec d'Eusèbe, on lit six mille; j'ai préféré ce nombre à celui de soixante mille, qui se trouve dans saint Jérôme, Orose, Eutrope et son traducteur grec Pæan.

(38) Panegyr. vet., VII, 21.

(39) Les Sarmates avaient dans le voisinage de Trèves un établissement que ces Barbares fainéans paraissent avoir abandonné : Ausone en parle dans son poëme sur la Moselle.
Unde iter ingrediens nemorosa per avia solum,
Et nulla humani spectans vestigia cultus.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Arvaque Sauromatum nuper metata colonis.
II y avait une ville de Carpiens dans la Basse-Mœsie.

(40) Voyez les félicitations d'Eumène, écrites en style de rhéteur. Panegyr., VII, 9.

(41) Scaliger (animad. ad Euseb., p. 243) décide, à sa manière ordinaire, que les quinque gentiani, ou cinq nations africaines, étaient les cinq grandes villes, la pentapole de la faible province de Cyrène.

(42) Après sa défaite, Julien se perça d'un poignard, et se jeta aussitôt dans les flammes. Victor, in Epit.

(43) Tu ferocissimos Mauritaniæ populos, inaccessis montium jugis et naturali munitione fidentes, expugnasti, recepisti, transtulisti. Panegyr. vet., VI, 8.

(44) Voyez la description d'Alexandrie, dans Hirtius, de Bell. Alex., c. 5.

(45) Eutrope, IX, 24; Orose, VII, 25; Jean Malala, in Chron. ant., p. 409, 410. Cependant Eumène nous assure que l'Égypte fut pacifiée par la clémence de Dioclétien.

(46) Eusèbe (in Chron.) place leur destruction quelques années plus tôt, et dans un temps où l'Égypte elle-même était révoltée contre les Romains.

(47) Strabon, l. XVII, p. 1, 172; Pomponius-Mela, l. I, c. 4. Ses mots sont curieux : Intra, si credere libet, vix homines, magisque semiferi; Ægipanes, et Blemmyes, et Satyri.

(48) Ausus sese inserere fortunæ, et provocare arma romana.

(49) Voyez Procope, de Bell. pers., l. I, c. 19.

(50) Il fixa la distribution de blé faite au peuple d'Alexandrie à deux millions de medimni, environ trois millions deux cent mille boisseaux. Chronicon Paschale, p. 276; Procope, Hist. arcan., c. 26.

(51) Jean d'Antioche, in Excerp.; Val., p. 834; Suidas, dans Dioclétien.

(52) Voyez une petite histoire et une réfutation de l'alchimie dans les ouvrages du compilateur philosophe La Mothe-le-Vayer, t. I, p. 327-353.

(53) Voyez l'éducation et la force de Tiridate, dans l'Histoire d'Arménie, de Moïse de Chorène, l. II, c. 76. Il pouvait saisir deux taureaux sauvages par les cornes, qu'il cassait de ses mains.

(54) Si nous nous en rapportions à Victor le jeune, Licinius, qui, selon lui, était seulement âgé de soixante ans en 323, pourrait à peine être la même personne que le protecteur de Tiridate; mais une meilleure autorité (Eusèbe, Hist. ecclés., l. X, c. 8) nous apprend que Licinius avait alors atteint le dernier période de la vieillesse : seize ans avant, il est représenté avec des cheveux gris, et comme contemporain de Galère. Voyez Lactance, c. 32. Licinius était né probablement vers l'année 250.

(55) Voyez Dion-Cassius, l. LXII et LXIII.

(56) Moïse de Chorène, Hist. d'Arménie, l. II, c. 74. Les statues avaient été érigées par Valarsaces, qui régnait en Arménie environ cent trente ans avant Jésus-Christ. Il fut le premier roi de la famille d'Arsaces. Voyez Moïse, Hist. d'Arménie, l. II, 2, 3. Justin (XLI, 5) et Ammien-Marcellin (XXIII) ont parlé de la déification des Arsacides.

(57) La noblesse d'Arménie était nombreuse et puissante : Moïse parle de plusieurs familles qui se distinguèrent sous le règne de Valarsaces, l. II, 7, et qui subsistaient encore de son temps, vers le milieu du cinquième siècle. Voyez la préface de ses éditeurs.

(58) Elle s'appelait Chosroiduchta, et elle n'avait point l'os patulum comme les autres femmes. (Hist. d'Arménie, l. II, c. 79.) Je n'entends pas cette expression.
Os patulum signifie tout simplement une bouche grande et largement ouverte. Ovide (Métam., l. XV, v. 513) dit, en parlant du monstre qui attaqua Hippolyte :
. . . Patulo partem maris evomit ore.,
Probablement qu'une grande bouche était un défaut commun chez les Arméniennes. (Note de l'Éditeur.)


(59) Dans l'Histoire d'Arménie (l. II, 78) aussi bien que dans la Géographie (p. 367), la Chine est appelée Zenia ou Zenastan. Ce pays est caractérisé par la production de la soie, par l'opulence de ses habitans, et par leur amour pour la paix, en quoi ils surpassent toutes les autres nations de la terre.

(60) Vou-ti, le premier empereur de la septième dynastie, qui régnait alors en Chine, avait des relations politiques avec Fergana, province de la Sogdiane, et l'on prétend qu'il reçut une ambassade romaine. (Hist. des Huns, t. I, p. 38.) Dans ce temps, les Chinois avaient une garnison à Kasgar; et sous Trajan, un de leurs généraux s'avança jusqu'à la mer Caspienne. Au sujet des liaisons de la Chine avec les contrées occidentales, on peut voir un mémoire très-curieux de M. de Guignes, dans l'Acad. des Inscript., t. XXXII, p. 355.

(61) Histoire d'Arménie, l. II, c. 81.

(62) Ipsos Persas ipsumque regem ascitis Saccis, et Ruffis, et Gellis, petit frater Ormus. (Panegyr. vet., III, 1.) Les Saces étaient une nation de Scythes vagabonds qui campaient vers les sources de l'Oxus et du Jaxartes. Les Gelli étaient les habitans du Ghilan, le long de la mer Caspienne. Ce furent eux qui, sous le nom de Dilemites, infestèrent si longtemps la monarchie persane. Voyez d'Herbelot, Bibl. orient.

(63) Moïse de Chorène passe sous silence cette seconde révolution, que j'ai été obligé de tirer d'un passage d'Ammien-Marcellin (l. XXIII, 5). Lactance parle de l'ambition de Narsès. Concitatus domesticis exemplis avi sui Saporis ad occupandum Orientem magnis copiis inhiabat. De Mortibus persecutorum, c. 9.

(64) Nous pouvons croire sans difficulté que Lactance attribue à la timidité la conduite de Dioclétien. Julien, dans son discours, dit que ce prince resta avec toutes les forces de l'empire : expression très-hyperbolique.

(65) Nos cinq abréviateurs, Eutrope, Festus, les deux Victor et Orose, rapportent tous cette dernière et grande bataille, mais Orose est le seul qui parle des deux premières.

(66) On voit une belle description de la nature du pays dans Plutarque, Vie de Crassus, et dans Xénophon, au premier livre de la Retraite des dix mille.

(67) Voyez la dissertation de Forster, dans le second volume de la traduction de la Retraite des dix mille, par Spelman, que je crois pouvoir recommander comme une des meilleures versions qui existent.

(68) Hist. d'Arménie, l. II, c. 76. Au lieu de rapporter cet exploit de Tiridate à une défaite imaginaire, je l'ai transféré à la défaite réelle de Galère.

(69) Ammien-Marcellin, l. XIV. Entre les mains d'Eutrope (IX, 24), de Festus (c. 25), et d'Orose (VII, 25), le mille s'augmente aisément jusqu'au nombre de plusieurs milles.

(70) Aurelius-Victor; Jornandès, de Reb. geticis, c. 21.

(71) Aurelius-Victor dit : Per Armeniam in hostes contendit, quæ ferme sola, seu facilior vincendi via est. Galère suivit la conduite de Trajan et l'idée de Jules-César.

(72) Xénophon, Retraite des dix mille, l. III. C'est pour cette raison que la cavalerie persane campait à soixante stades de l'ennemi.

(73) Ce trait est rapporté par Ammien, l. XXII. Au lieu de saccum, quelques-uns lisent scutum.

(74) Les Perses avouèrent la supériorité des Romains dans la morale aussi bien que dans les armes. (Eutrope, IX, 24.) Mais ces expressions du respect et de la gratitude d'un ennemi se trouvent rarement dans sa propre relation.

(75) Le détail de cette négociation est tiré des fragmens de Pierre Patrice, dans les Excerpta legationum, publiés dans la collection byzantine. Pierre vivait sous Justinien; mais il est évident, par la nature de ses matériaux, qu'ils sont pris des écrivains les plus authentiques et les plus respectables.

(76) Adeo Victor, dit Aurelius, ut ni Valerius, cujus nutu omnia gerebantur, abnuisset, Romani fasces in provinciam novam ferrentur. Verum pars terrarum tamen nobis utilior quæsita.

(77) Il avait été gouverneur du Sumium (Pierre Patrice, Excerpta leg., p. 30). Cette province, dont il paraît que Moïse de Chorène a fait mention (Géogr., p. 360), était située à l'orient du mont Ararat.

(78) Par une erreur du géographe Ptolémée, la position de Singara est transportée de l'Aboras au Tigre; ce qui a peut-être occasioné la méprise de Pierre Patrice, qui assigne la dernière rivière comme la limite de l'empire, au lieu de la première. La ligne de la frontière romaine traversait le cours du Tigre, mais elle ne le suivit jamais.

(79) II y a ici plusieurs erreurs. Gibbon a confondu les fleuves et les villes qu'ils arrosent. L'Aboras, ou plutôt le Chaboras, l'Araxe de Xénophon, prend sa source au-dessus du Ras-Aïn ou Re-Saina (Theodosiopolis), environ à 27 lieues du Tigre; il recoit les eaux du Mygdonius ou Saocoras à 33 lieues environ au-dessous de Nisibis, à un bourg appelé aujourd'hui Al-Nahraïm : il ne passe point sous les murs de Singara; c'est le Saocoras qui arrose cette ville : ce dernier fleuve prend sa source près de Nisibis, à 5 lieues du Tigre. Voy. d'Anville, l'Euphrate et le Tigre, p. 46, 49, 50, et la carte.
A l'Orient du Tigre se trouve un autre fleuve moins considérable, nommé aussi le Chaboras, et que d'Anville appelle le Centrites, Khabour, Nicephorius, sans citer les autorités d'après lesquelles il lui donne ces noms. Gibbon a pu vouloir parler de ce dernier fleuve, qui ne passe point à Singara, et ne tombe point dans l'Euphrate. Voy. Michaëlis, Supplem. ad lexica hebraïca, 3e part., p. 664 et 665. (Note de l'Éditeur.)


(80) Procope, de Ædificiis, l. II, c. 6.

(81) Tous les auteurs conviennent que la Zabdicène, l'Arzanène et la Carduène, furent au nombre des provinces cédées; mais au lieu des deux autres, Pierre (Excerpta leg., p. 30) ajoute la Rehimène et la Sophène. J'ai préféré Ammien (l. XXV, 7), parce qu'on peut prouver que la Sophène ne fut jamais entre les mains des Perses avant le règne de Dioclétien, ni après celui de Jovien. Le défaut de cartes exactes, telles que celles de M. d'Anville, a fait supposer à presque tous les modernes, Tillemont et Valois à leur tête, que les cinq provinces étaient situées au-delà du Tigre par rapport à la Perse, et non par rapport à l'empire romain.

(82) Xénophon, Retraite des dix mille, l. IV. Leurs arcs avaient trois coudées de long, leurs flèches deux. Ils faisaient rouler des hauteurs des pierres dont chacune aurait pu faire la charge d'un chariot. Les Grecs trouvèrent un grand nombre de villages dans cette contrée barbare.

(83) Selon Eutrope (VI, 9, tel que le porte le texte des meilleurs manuscrits), la ville de Tigranocerte était dans l'Arzanène. On pourrait retrouver, quoique assez imparfaitement, le nom et la position des trois autres.

(84) Comparez Hérodote, l. I, c. 97, avec Moïse de Chorène, Hist. d'Arm., l. II, c. 84, et la carte d'Arménie donnée par ses éditeurs.

(85) Hiberi, locorum potentes, Caspia via Sarmatam in Armenios raptim effundunt. Tacite, Ann., VI, 34. Voy. Strabon, Géogr., l. XI, p. 764.

(86) Pierre Patrice (Excerpta leg., p. 30) est le seul écrivain qui parle de l'article du traité concernant l'Ibérie.

(87) Eusèbe, in Chron.; Pagi, ad annum. Jusqu'à la découverte du traité de Mort. pers., il n'était pas certain que le triomphe et les vicennales eussent été célébrés en même temps.

(88) Durant le temps des vicennales, Galère paraît avoir gardé son poste sur le Danube. Voyez Lactance, de Mort. pers., c. 38.

(89) Eutrope (IX, 27) parle de cette famille comme si elle eût fait partie du triomphe; mais les personnes avaient été rendues à Narsès; on ne pouvait donc exposer que leurs images.

(90) On voit dans Tite-Live (V, 51-55) un discours de Camille, rempli d'éloquence et de sensibilité, que ce grand homme prononça pour s'opposer au projet de transporter à Veïes le siège du gouvernement.

(91) On reproche à Jules-César d'avoir voulu transférer l'empire dans la ville d'Ilium ou dans celle d'Alexandrie. Selon la conjecture ingénieuse de Le Fèvre et de Dacier, la troisième ode du troisième livre d'Horace a été composée pour détourner Auguste de l'exécution d'un semblable dessein.

(92) Voyez Aurelius-Victor, qui parle aussi des bâtimens élevés par Maximien à Carthage, probablement durant la guerre des Maures. Nous rapporterons quelques vers d'Ausone, de clar. Urb., v.
Et Mediolani mira omnia : copia rerum,
Innumeræ cultæque domus; facunda virorum
Ingenia, et mores læti, tum duplice muro.
Amplificata loci species; populique voluptas
Circus; et inclusi moles cuneata theatri
Templa, palatinæque arces, opulensque moneta,
Et regio
Herculei celebris sub honore lavacri.
Cunctaque marmoreis ornata peristyla signis;
Mœniaque in valli formam circumdata labro,
Omnia quæ magnis operum velut æmula formis
Excellunt : nec juncta premit vicinia Romæ.


(93) Lactance, de Mort. pers., c. 17; Libanius, orat., VIII, p. 203.

(94) Lactance, de Mort. pers., c. 17. Ammien-Marcellin dit, dans une occasion semblable, que dicacitas plebis n'est pas fort agréable à une oreille impériale. Voy. l. XVI, c. 10.

(95) Lactance accuse Maximien d'avoir détruit fictis criminationibus lumina senatus (de Mort. pers., c. 8). Aurelius-Victor parle d'une manière très-douteuse de la bonne foi de Dioclétien envers ses amis.

(96) Truncatæ vires urbis, imminuto prætoriarum cohortium atque in armis vulgi numero. (Aurelius-Victor.) Selon Lactance (c. 26), ce fut Galère qui poursuivit le même plan.

(97) C'étaient de vieilles troupes campées en Illyrie; et, selon l'ancien établissement, chaque corps consistait en six mille hommes. Ils avaient acquis beaucoup de réputation par l'usage des plumbatæ ou dards chargés de plomb. Chaque soldat en portait cinq, qu'il lançait à une distance considérable avec autant de force que d'adresse. Voyez Vegèce, I, 17.

(98) Voyez le Code Théodosien, l. VI, tit. II, avec le commentaire de Godefroi.

(99) Voyez la XIIe dissertation dans l'excellent ouvrage de Spanheim, de Usu num. A l'aide des médailles, des inscriptions et des historiens, il examine chaque titre séparément, et il le suit depuis Auguste jusqu'au moment où il disparaît.

(100) Pline (Panégyr., c. 2, 55, etc.) parle avec horreur de dominus, comme synonyme de tyran, et comme opposé à prince; et le même Pline donne régulièrement ce titre (dans le dixième livre de ses Lettres) au vertueux Trajan, son ami plutôt que son maître. Cette étrange expression embarrasse les commentateurs qui savent penser, et les traducteurs qui savent écrire.

(101) Synesius, de Regno, édit. de Pétau, p. 15. Je dois cette citation à l'abbé de La Bletterie.

(102) Voyez Van-Dale, de Consecratione, p. 354, etc. Les empereurs avaient coutume de faire mention, dans le préambule des lois, de leur divinité, sacrée majesté, divins oracles, etc. Selon M. de Tillemont, Grégoire de Nazianze se plaint très-amèrement d'une pareille profanation, surtout lorsqu'un empereur arien emploie ces titres.

(103) « Dans le temps de la république, dit Hegewisch, lorsque les consuls, les préteurs et les autres magistrats, paraissaient en public pour vaquer aux devoirs de leur charge, leur dignité s'annonçait, et par les marques qu'avait consacrées l'usage, et par le brillant cortège dont ils étaient accompagnés. Mais cette dignité était attachée à la charge et non à l'individu; cette pompe appartenait au magistrat et non à l'homme... Le consul, suivi, dans les comices, de tout le sénat, des préteurs, des questeurs, des édiles, des licteurs, des appariteurs et des hérauts, n'était servi, en rentrant dans sa maison, que par des affranchis et par ses esclaves. Les premiers empereurs n'allèrent pas plus loin. Tibère n'avait, pour son service personnel, qu'un nombre modéré d'esclaves et quelques affranchis (Tacite, Ann., IV, 7)... Mais, à mesure que les formes républicaines s'évanouirent l'une après l'autre, le penchant des empereurs à s'entourer d'une pompe personnelle se manifesta de plus en plus... La magnificence et le cérémonial de l'Orient s'introduisirent tout-à-fait chez Dioclétien, et Constantin acheva de les consacrer. Les palais, les garde-meubles, la table, tout l'entourage personnel, distinguèrent alors l'empereur de ses sujets, plus encore que sa haute dignité... L'organisation que Dioclétien donna à sa nouvelle cour attacha moins d'honneurs et de distinctions aux états qu'aux services rendus aux membres de la famille impériale. » Hegewisch, Essai hist. sur les finances romaines (en allem.), p. 249.
Peu d'historiens ont caractérisé d'une manière plus philosophique l'influence d'une nouvelle institution. (Note de l'Éditeur.)


(104) Voyez Spanheim, de Usu numism., dissert. XII.

(105) Aurelius-Victor; Eutrope, IX, 26. Il paraît, d'après les panégyristes, que les Romains s'accoutumèrent bientôt au nom et à la cérémonie de l'adoration.

(106) Les innovations introduites par Dioclétien sont principalement déduites, 1° de quelques passages de Lactance, très-expressifs; 2° des nouvelles charges de plusieurs espèces, qui, dans le code Théodosien, paraissent déjà établies dans le commencement du règne de Constantin.

(107) Lactance, de Mort. pers., c. 7.

(108) Indicta lex nova, quæ sane illorum temporum modestia tolerabilis, in perniciem processit. Aurelius-Victor, qui a traité le caractère de Dioclétien en homme de bon sens, quoiqu'en mauvais latin.

(109) Solus omnium, post conditum Romanum imperium, qui ex tanto fastigio sponte ad privatæ vitæ statum civilitatemque remearet. Eutrope, IX, 18.

(110) Les particularités du voyage et de la maladie sont prises de Lactance (c. 17), qui peut quelquefois servir d'autorité pour les faits publics, quoique très-rarement pour les anecdotes particulières.

(111) Cette abdication, qui a été si diversement interprétée, est attribuée par Aurelius-Victor à deux causes, dont la première est le mépris de Dioclétien pour l'ambition; la seconde, son appréhension des troubles qui menacaient l'État. Un des panégyristes (VI, 9) parle de l'âge et des infirmités de Dioclétien comme de la cause naturelle de sa retraite.

(112) Les difficultés et les méprises sur les dates de l'année et du jour de l'abdication de Dioclétien sont parfaitement éclaircies par Tillemont (Hist. des Empereurs, t. IV, p. 525, note 19) et par Pagi, ad Annum.

(113) Voyez Panegyr. vet., VI, 9. Le discours fut prononcé après que Maximien eut repris la pourpre.

(114) Eumène en fait le plus bel éloge. At enim divinum illum virum, qui primus imperium et participavit et posuit, consilii et facti sui non pœnitet; nec amisisse se putat, quod sponte transcripsit. Felix beatusque vere quem vestra, tantorum principum, colunt obsequia privatum. Panegyr. vet., VII, 15.

(115) C'est à Victor le jeune que nous devons ce mot fameux. Eutrope parle du fait d'une manière plus générale.

(116) Hist. Aug., p. 223, 224. Vopiscus avait appris de son père cette conversation.

(117) Victor le jeune parle légèrement de ce bruit; mais comme Dioclétien avait déplu à un parti puissant et triomphant, sa mémoire a été chargée de toutes sortes de crimes et de malheurs. On a prétendu qu'il était mort dans les accès d'une folie furieuse, qu'il avait été condamné comme criminel par le sénat de Rome, etc.

(118) Voyez les Itinéraires, p. 269, 272, édit. de Wesseling.

(119) L'abbé de Fortis, dans son Voyage en Dalmatie, p. 43 (imprimé à Venise en 1774, deux petits vol. in-4°), cite une description manuscrite des antiquités de Salone, composée par Giambattista Giustiniani, vers le milieu du seizième siècle.

(120) Adam, Antiquités du palais de Dioclétien à Spalatro, p. 6. Nous pouvons ajouter une circonstance ou deux, tirées du Voyage de l'abbé de Fortis. L'Hyader, petite rivière dont parle Lucain, produit des truites excellentes, qui, selon la remarque d'un écrivain très-judicieux, moine peut-être, déterminèrent Dioclétien sur le choix de sa retraite. (Fortis, p. 45.) Le même auteur (p. 38) observe qu'on voit renaître à Spalatro du goût pour l'agriculture, et qu'une société vient d'établir une ferme près de la ville, pour y faire des expériences.

(121) Constantin, Orat. ad cætum sanct., c. 25. Dans ce discours, l'empereur, ou l'évèque qui le composa pour lui, affecte de rapporter la fin malheureuse de tous les persécuteurs de l'Église.

(122) Constant. Porphyr., de Statu imper., p. 86.

(123) D'Anville, Géogr. anc., tome I, p. 162.

(124) MM. Adam et Clérisseau, accompagnés de deux dessinateurs, visitèrent Spalatro au mois de juillet 1757. Le magnifique ouvrage que leur voyage a produit, a été publié à Londres sept ans après.

(125) Je rapporterai le passage de l'abbé de Fortis :
E bastevolmente nota agli amatori dell' architettura, e dell' antichita, l'opera del signor Adams, che ha donato molto a que' superbi vestigi coll' abituale eleganza del suo toccalapis e del bulino. In generale la rozzezza del scalpello e 'l cattivo gusto del secolo vi gareggiano colla magnificenza del fabricato. Voyez le Voyage en Dalmatie, p. 40.

(126) L'orateur Eumène fut secrétaire des empereurs Maximien et Constance, et professeur de rhétorique dans le collége d'Autun. Ses appointemens étaient de six cent mille sesterces, qui, selon la moindre estimation de ce siècle, devaient valoir plus de trois mille livres sterling. Il demanda généreusement la permission d'employer ce revenu à rebâtir le collége. Voyez son discours, de restaur. Scholis. Cet ouvrage, quoiqu'il ne soit pas exempt de vanité, peut lui faire pardonner ses panégyriques.

(127) Porphyre mourut vers le temps de l'abdication de l'empereur Dioclétien. La vie de son maître Plotin, qu'il composa, donne l'idée la plus complète du génie de la secte, et des mœurs de ceux qui la composaient. Ce morceau curieux se trouve dans la Bibliothèque grecque de Fabricius, tome IV, p. 88-148.