Notes du chapitre XIII
(1)
Eutrope, IX, 19; Victor, in Epit. La ville paraît avoir
été nommée Doclia, d'une petite tribu d'Illyriens. Voyez
Cellarius, Géogr. anc., t. I, p. 393. Le premier nom de
l'heureux esclave fut probablement Doclès; il l'alongea
ensuite pour lui donner un son convenable à l'harmonie
grecque, et il s'appela Dioclès; enfin il en fit Diocletianus
(Dioclétien), qui répondait mieux à la majesté romaine. Il
prit le nom patricien de Valerius, et c'est ainsi qu'Aurelius-Victor
a coutume de le désigner.
(2)
Voyez Dacier, sur la VIe satire du IIe livre d'Horace;
Cornelius-Nepos, Vie d'Eumène, c. 1.
(3)
Lactance (ou l'auteur, quel qu'il soit, du petit traité
de Mortibus persecutorum) accuse en deux endroits Dioclétien
de timidité. Dans le chapitre 9, il dit de lui : Erat in
omni tumultu meticulosus et animi disjectus.
(4)
Dans cet éloge, Aurelius-Victor paraît censurer avec
raison, quoique d'une manière indirecte, la cruauté de
Constance. On voit, par les Fastes, qu'Aristobule demeura
préfet de la ville, et qu'il finit avec Dioclétien le consulat
qu'il avait commencé avec Carin.
(5)
Aurelius-Victor appelle Dioclétien parentem potius
quam dominum. Voyez Hist. Aug., p. 30.
(6)
Les critiques modernes ne s'accordent pas sur le temps
où Maximien reçut les honneurs de César et d'Auguste, et
cette question a donné lieu à un grand nombre de savantes
querelles. J'ai suivi M. de Tillemont (Hist. des Empereurs,
tome IV, p. 500-505), qui a pesé les difficultés et les différentes
raisons avec l'exactitude scrupuleuse qui lui est propre.
(7)
Dans un discours prononcé devant lui (Paneg. vet.,
II, 8), Mamertin doute si son héros, en imitant la conduite
d'Annibal et de Scipion, a jamais entendu prononcer leurs
noms; d'où nous pouvons conclure que Maximien ambitionnait
plus la réputation de soldat que celle d'homme lettré.
C'est ainsi que l'on peut souvent tirer la vérité du langage
même de la flatterie.
(8)
Lactance, de Mort. persecut., c. 8; Aurelius-Victor.
Comme parmi les panégyriques nous trouvons des discours
prononcés à la louange de Maximien, et d'autres qui flattent
ses adversaires à ses dépens, ce contraste sert à nous
donner quelque connaissance du caractère de ce prince.
(9)
Voyez le second et le troisième panégyriques, et particulièrement
III, 3, 10, 14; mais il serait ennuyeux de
copier les expressions diffuses et affectées de cette fausse
éloquence. Au sujet des titres, voyez Aurelius-Victor; Lactance,
de Mort. persec., c. 52; Spanheim, de Usu numismatum,
etc., dissert. XII, 8.
(10)
Aurelius-Victor; Victor, in Epit.; Eutrope, IX, 22;
Lactance, de Mort. persec., c. 8; saint Jérôme, in Chron.
(11)
C'est seulement parmi les Grecs modernes que M. de
Tillemont a découvert ce surnom de Chlore : le moindre degré
remarquable de pâleur semble ne pouvoir s'allier avec la
rougeur dont il est question dans les Panégyriques, V, 19.
(12)
Julien, petit-fils de Constance, se glorifie de tirer son
origine des belliqueux Mœsiens. Misopogon, p. 348. Les
Dardaniens habitaient sur la lisière de la Mœsie.
(13)
Galère épousa Valérie, fille de Dioclétien. Pour parler
avec exactitude, Théodora, femme de Constance, était fille
seulement de la femme de Maximien. Spanh., Dissert. XI, 2.
(14)
Cette division s'accorde avec celle des quatre préfectures :
il y a cependant quelque raison de douter si l'Espagne
n'était pas une des provinces de Maximien. Voyez
Tillemont, tome IV, p. 517.
(15)
Julien, in Cæsarib., p. 315; Notes de Spanheim à la
traduction française, p. 122.
(16)
Le nom général de Bagaudes, pour signifier rebelles,
fut employé en Gaule jusque dans le cinquième siècle. Quelques-uns
le tirent du mot celtique Bagad, assemblée tumultueuse.
Scaliger, ad Euseb.; Ducange, Glossaire.
(17)
Chron. de Froissard, t. I, c. 182; II, 73-79. La naïveté
de cette histoire se perd dans nos meilleurs ouvrages
modernes.
(18)
César, de Bell. gall., VI, 13. Orgetorix, de la nation
helvétienne, pouvait armer pour sa défense un corps de dix
mille esclaves.
(19)
Eumène convient de leur oppression et de leur misère
(Panegyr., VI, 8). Gallias efferatas injuriis.
(20)
Panegyr. vet., II, 4; Aurelius-Victor.
(21)
Ælianus et Amandus. Nous avons les médailles qu'ils
ont fait frapper. Goltzius, in Thes. R. A., p. 117, 121.
(22)
Levibus præliis domuit. Eutrope, IX, 20.
(23)
Ce fait n'est appuyé que sur une faible autorité, une
Vie de saint Babolin, qui est probablement du septième siècle.
Voyez Duchesne, Scriptores rer. Francicar., t. I, p. 662.
(24)
Aurelius-Victor les appelle Germains. Eutrope (IX, 21)
leur donne le nom de Saxons; mais Eutrope vivait dans le
siècle suivant, et paraît avoir employé le langage de son
temps.
(25)
Les Ménapiens habitaient entre l'Escaut et la Meuse,
dans la partie septentrionale du Brabant. D'Anville, Géogr.
anc., t. I, p. 93. (Note de l'Éditeur.)
(26)
Les trois expressions d'Eutrope, d'Aurelius-Victor et
d'Eumène, vilissime natus, Bataviæ alumnus, Menapiæ
civis, nous font connaître d'une manière fort incertaine
la naissance de Carausius. Le docteur Stukely cependant
(Hist. de Carausius, p. 62) prétend qu'il était né à Saint-David,
et qu'il était prince du sang royal de Bretagne. Il en
a trouvé la première idée dans Richard de Cirencester, p. 44.
(27)
La Bretagne alors était tranquille, et faiblement gardée.
Paneg., V, 12.
(28)
Paneg. vet., V, 11, VII, 9. Eumène voudrait élever la
gloire du héros (Constance), en vantant l'importance de la
conquête. Malgré notre louable partialité pour notre pays
natal, il est difficile de concevoir qu'au commencement du
quatrième siècle l'Angleterre méritât tous ces éloges; un
siècle et demi avant cette époque, les revenus de cette île
avaient à peine suffi pour l'entretien des troupes qui y étaient
en garnison, Voyez Appien, in Proæm.
(29)
Comme il nous est parvenu un grand nombre de médailles
frappées par Carausius, cet usurpateur est devenu
l'objet favori de la curiosité des antiquaires; les moindres
particularités de sa vie et de ses actions ont été recherchées
avec le soin le plus exact. Le docteur Stukely, en particulier,
a consacré un volume considérable à l'histoire de l'empereur
breton. J'ai fait usage de ses matériaux, et j'ai rejeté
la plupart de ses conjectures imaginaires.
(30)
Lorsque Mamertin prononça son premier panégyrique,
les préparatifs de Maximien pour son expédition
navale étaient achevés, et l'orateur annonçait une victoire
certaine; son silence, dans le second panégyrique, aurait
pu seul nous apprendre que l'expédition n'avait pas réussi.
(31)
Aurelius-Victor, Eutrope et les médailles (Pax augg.)
nous font connaître cette réconciliation momentanée; mais
je ne me hasarderai pas à rapporter textuellement les articles
du traité, comme l'a fait le docteur Stukely, dans son
Histoire numismatique de Carausius, p. 86, etc.
(32)
Au sujet de la soumission de la Bretagne, Aurelius-Victor
et Eutrope nous fournissent quelques lumières.
(33)
Jean Malala, in Chron. Antioch., t. I, p. 408, 409.
(34)
Zozime, l. I, p. 3. Cet historien partial semble célébrer
la vigilance de Dioclétien, dans la vue de mettre au
jour la négligence de Constantin. Voici cependant les expressions
d'un orateur : Nam quid ego alarum et cohortium
castra percenseam, toto Rheni, et Istri, et Euphratis limite
restituta ? Paneg. vet., IV, 18.
(35)
Ruunt omnes in sanguinem suum populi, quibus non
contigit esse Romanis, obstinatæque feritates pœnas nunc
sponte persolvunt. Panegyr. vet., III, 16. Mamertin appuie
ce fait de l'exemple de presque toutes les nations du monde.
(36)
II se plaint, quoique avec peu d'exactitude, jam
fluxisse annos quindecim in quibus in Illyrico, ad ripam Danubii
relegatus, cum gentibus barbaris luctaret. Lactance, de
Morte persecut., c. 18.
(37)
Dans le texte grec d'Eusèbe, on lit six mille; j'ai
préféré ce nombre à celui de soixante mille, qui se trouve
dans saint Jérôme, Orose, Eutrope et son traducteur grec
Pæan.
(38)
Panegyr. vet., VII, 21.
(39)
Les Sarmates avaient dans le voisinage de Trèves un
établissement que ces Barbares fainéans paraissent avoir
abandonné : Ausone en parle dans son poëme sur la Moselle.
Unde iter ingrediens nemorosa per avia solum,
Et nulla humani spectans vestigia cultus.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Arvaque Sauromatum nuper metata colonis.
II y avait une ville de Carpiens dans la Basse-Mœsie.
(40)
Voyez les félicitations d'Eumène, écrites en style de
rhéteur. Panegyr., VII, 9.
(41)
Scaliger (animad. ad Euseb., p. 243) décide, à sa
manière ordinaire, que les quinque gentiani, ou cinq nations
africaines, étaient les cinq grandes villes, la pentapole de
la faible province de Cyrène.
(42)
Après sa défaite, Julien se perça d'un poignard, et se
jeta aussitôt dans les flammes. Victor, in Epit.
(43)
Tu ferocissimos Mauritaniæ populos, inaccessis montium
jugis et naturali munitione fidentes, expugnasti, recepisti,
transtulisti. Panegyr. vet., VI, 8.
(44)
Voyez la description d'Alexandrie, dans Hirtius, de
Bell. Alex., c. 5.
(45)
Eutrope, IX, 24; Orose, VII, 25; Jean Malala, in
Chron. ant., p. 409, 410. Cependant Eumène nous assure
que l'Égypte fut pacifiée par la clémence de Dioclétien.
(46)
Eusèbe (in Chron.) place leur destruction quelques
années plus tôt, et dans un temps où l'Égypte elle-même
était révoltée contre les Romains.
(47)
Strabon, l. XVII, p. 1, 172; Pomponius-Mela, l. I,
c. 4. Ses mots sont curieux : Intra, si credere libet, vix homines,
magisque semiferi; Ægipanes, et Blemmyes, et Satyri.
(48)
Ausus sese inserere fortunæ, et provocare arma romana.
(49)
Voyez Procope, de Bell. pers., l. I, c. 19.
(50)
Il fixa la distribution de blé faite au peuple d'Alexandrie
à deux millions de medimni, environ trois millions deux
cent mille boisseaux. Chronicon Paschale, p. 276; Procope,
Hist. arcan., c. 26.
(51)
Jean d'Antioche, in Excerp.; Val., p. 834; Suidas,
dans Dioclétien.
(52)
Voyez une petite histoire et une réfutation de l'alchimie
dans les ouvrages du compilateur philosophe La Mothe-le-Vayer,
t. I, p. 327-353.
(53)
Voyez l'éducation et la force de Tiridate, dans l'Histoire
d'Arménie, de Moïse de Chorène, l. II, c. 76. Il pouvait
saisir deux taureaux sauvages par les cornes, qu'il cassait
de ses mains.
(54)
Si nous nous en rapportions à Victor le jeune, Licinius,
qui, selon lui, était seulement âgé de soixante ans
en 323, pourrait à peine être la même personne que le protecteur
de Tiridate; mais une meilleure autorité (Eusèbe,
Hist. ecclés., l. X, c. 8) nous apprend que Licinius avait
alors atteint le dernier période de la vieillesse : seize ans
avant, il est représenté avec des cheveux gris, et comme
contemporain de Galère. Voyez Lactance, c. 32. Licinius
était né probablement vers l'année 250.
(55)
Voyez Dion-Cassius, l. LXII et LXIII.
(56)
Moïse de Chorène, Hist. d'Arménie, l. II, c. 74. Les
statues avaient été érigées par Valarsaces, qui régnait en
Arménie environ cent trente ans avant Jésus-Christ. Il fut
le premier roi de la famille d'Arsaces. Voyez Moïse, Hist.
d'Arménie, l. II, 2, 3. Justin (XLI, 5) et Ammien-Marcellin
(XXIII) ont parlé de la déification des Arsacides.
(57)
La noblesse d'Arménie était nombreuse et puissante :
Moïse parle de plusieurs familles qui se distinguèrent sous
le règne de Valarsaces, l. II, 7, et qui subsistaient encore
de son temps, vers le milieu du cinquième siècle. Voyez la
préface de ses éditeurs.
(58)
Elle s'appelait Chosroiduchta, et elle n'avait point l'os
patulum comme les autres femmes. (Hist. d'Arménie, l. II,
c. 79.) Je n'entends pas cette expression.
Os patulum signifie tout simplement une bouche grande et
largement ouverte. Ovide (Métam., l. XV, v. 513) dit, en parlant
du monstre qui attaqua Hippolyte :
. . . Patulo partem maris evomit ore.,
Probablement qu'une grande bouche était un défaut commun chez
les Arméniennes. (Note de l'Éditeur.)
(59)
Dans l'Histoire d'Arménie (l. II, 78) aussi bien que
dans la Géographie (p. 367), la Chine est appelée Zenia ou
Zenastan. Ce pays est caractérisé par la production de la
soie, par l'opulence de ses habitans, et par leur amour pour
la paix, en quoi ils surpassent toutes les autres nations de
la terre.
(60)
Vou-ti, le premier empereur de la septième dynastie,
qui régnait alors en Chine, avait des relations politiques
avec Fergana, province de la Sogdiane, et l'on prétend qu'il
reçut une ambassade romaine. (Hist. des Huns, t. I, p. 38.)
Dans ce temps, les Chinois avaient une garnison à Kasgar;
et sous Trajan, un de leurs généraux s'avança jusqu'à la
mer Caspienne. Au sujet des liaisons de la Chine avec les
contrées occidentales, on peut voir un mémoire très-curieux
de M. de Guignes, dans l'Acad. des Inscript., t. XXXII, p. 355.
(61)
Histoire d'Arménie, l. II, c. 81.
(62)
Ipsos Persas ipsumque regem ascitis Saccis, et Ruffis,
et Gellis, petit frater Ormus. (Panegyr. vet., III, 1.) Les
Saces étaient une nation de Scythes vagabonds qui campaient
vers les sources de l'Oxus et du Jaxartes. Les Gelli étaient
les habitans du Ghilan, le long de la mer Caspienne. Ce furent
eux qui, sous le nom de Dilemites, infestèrent si longtemps
la monarchie persane. Voyez d'Herbelot, Bibl. orient.
(63)
Moïse de Chorène passe sous silence cette seconde
révolution, que j'ai été obligé de tirer d'un passage d'Ammien-Marcellin
(l. XXIII, 5). Lactance parle de l'ambition
de Narsès. Concitatus domesticis exemplis avi sui Saporis ad
occupandum Orientem magnis copiis inhiabat. De Mortibus
persecutorum, c. 9.
(64)
Nous pouvons croire sans difficulté que Lactance attribue
à la timidité la conduite de Dioclétien. Julien, dans
son discours, dit que ce prince resta avec toutes les forces
de l'empire : expression très-hyperbolique.
(65)
Nos cinq abréviateurs, Eutrope, Festus, les deux
Victor et Orose, rapportent tous cette dernière et grande
bataille, mais Orose est le seul qui parle des deux premières.
(66)
On voit une belle description de la nature du pays
dans Plutarque, Vie de Crassus, et dans Xénophon, au
premier livre de la Retraite des dix mille.
(67)
Voyez la dissertation de Forster, dans le second volume
de la traduction de la Retraite des dix mille, par
Spelman, que je crois pouvoir recommander comme une
des meilleures versions qui existent.
(68)
Hist. d'Arménie, l. II, c. 76. Au lieu de rapporter cet
exploit de Tiridate à une défaite imaginaire, je l'ai transféré
à la défaite réelle de Galère.
(69)
Ammien-Marcellin, l. XIV. Entre les mains d'Eutrope
(IX, 24), de Festus (c. 25), et d'Orose (VII, 25), le
mille s'augmente aisément jusqu'au nombre de plusieurs
milles.
(70)
Aurelius-Victor; Jornandès, de Reb. geticis, c. 21.
(71)
Aurelius-Victor dit : Per Armeniam in hostes contendit,
quæ ferme sola, seu facilior vincendi via est. Galère suivit
la conduite de Trajan et l'idée de Jules-César.
(72)
Xénophon, Retraite des dix mille, l. III. C'est pour
cette raison que la cavalerie persane campait à soixante
stades de l'ennemi.
(73)
Ce trait est rapporté par Ammien, l. XXII. Au lieu de
saccum, quelques-uns lisent scutum.
(74)
Les Perses avouèrent la supériorité des Romains dans
la morale aussi bien que dans les armes. (Eutrope, IX, 24.)
Mais ces expressions du respect et de la gratitude d'un ennemi
se trouvent rarement dans sa propre relation.
(75)
Le détail de cette négociation est tiré des fragmens de
Pierre Patrice, dans les Excerpta legationum, publiés dans
la collection byzantine. Pierre vivait sous Justinien; mais
il est évident, par la nature de ses matériaux, qu'ils sont
pris des écrivains les plus authentiques et les plus respectables.
(76)
Adeo Victor, dit Aurelius, ut ni Valerius, cujus nutu
omnia gerebantur, abnuisset, Romani fasces in provinciam
novam ferrentur. Verum pars terrarum tamen nobis utilior
quæsita.
(77)
Il avait été gouverneur du Sumium (Pierre Patrice,
Excerpta leg., p. 30). Cette province, dont il paraît que
Moïse de Chorène a fait mention (Géogr., p. 360), était
située à l'orient du mont Ararat.
(78)
Par une erreur du géographe Ptolémée, la position de
Singara est transportée de l'Aboras au Tigre; ce qui a peut-être
occasioné la méprise de Pierre Patrice, qui assigne la
dernière rivière comme la limite de l'empire, au lieu de la
première. La ligne de la frontière romaine traversait le cours
du Tigre, mais elle ne le suivit jamais.
(79)
II y a ici plusieurs erreurs. Gibbon a confondu les
fleuves et les villes qu'ils arrosent. L'Aboras, ou plutôt le
Chaboras, l'Araxe de Xénophon, prend sa source au-dessus
du Ras-Aïn ou Re-Saina (Theodosiopolis), environ à 27
lieues du Tigre; il recoit les eaux du Mygdonius ou Saocoras
à 33 lieues environ au-dessous de Nisibis, à un bourg
appelé aujourd'hui Al-Nahraïm : il ne passe point sous les
murs de Singara; c'est le Saocoras qui arrose cette ville : ce
dernier fleuve prend sa source près de Nisibis, à 5 lieues du
Tigre. Voy. d'Anville, l'Euphrate et le Tigre, p. 46, 49, 50,
et la carte.
A l'Orient du Tigre se trouve un autre fleuve moins considérable,
nommé aussi le Chaboras, et que d'Anville appelle
le Centrites, Khabour, Nicephorius, sans citer les autorités
d'après lesquelles il lui donne ces noms. Gibbon a pu vouloir
parler de ce dernier fleuve, qui ne passe point à Singara,
et ne tombe point dans l'Euphrate. Voy. Michaëlis, Supplem.
ad lexica hebraïca, 3e part., p. 664 et 665. (Note de l'Éditeur.)
(80)
Procope, de Ædificiis, l. II, c. 6.
(81)
Tous les auteurs conviennent que la Zabdicène, l'Arzanène
et la Carduène, furent au nombre des provinces cédées;
mais au lieu des deux autres, Pierre (Excerpta leg.,
p. 30) ajoute la Rehimène et la Sophène. J'ai préféré Ammien
(l. XXV, 7), parce qu'on peut prouver que la Sophène
ne fut jamais entre les mains des Perses avant le règne de
Dioclétien, ni après celui de Jovien. Le défaut de cartes
exactes, telles que celles de M. d'Anville, a fait supposer à
presque tous les modernes, Tillemont et Valois à leur tête,
que les cinq provinces étaient situées au-delà du Tigre par
rapport à la Perse, et non par rapport à l'empire romain.
(82)
Xénophon, Retraite des dix mille, l. IV. Leurs arcs
avaient trois coudées de long, leurs flèches deux. Ils faisaient
rouler des hauteurs des pierres dont chacune aurait pu faire
la charge d'un chariot. Les Grecs trouvèrent un grand nombre
de villages dans cette contrée barbare.
(83)
Selon Eutrope (VI, 9, tel que le porte le texte des
meilleurs manuscrits), la ville de Tigranocerte était dans
l'Arzanène. On pourrait retrouver, quoique assez imparfaitement,
le nom et la position des trois autres.
(84)
Comparez Hérodote, l. I, c. 97, avec Moïse de Chorène,
Hist. d'Arm., l. II, c. 84, et la carte d'Arménie donnée
par ses éditeurs.
(85)
Hiberi, locorum potentes, Caspia via Sarmatam in
Armenios raptim effundunt. Tacite, Ann., VI, 34. Voy.
Strabon, Géogr., l. XI, p. 764.
(86)
Pierre Patrice (Excerpta leg., p. 30) est le seul écrivain
qui parle de l'article du traité concernant l'Ibérie.
(87)
Eusèbe, in Chron.; Pagi, ad annum. Jusqu'à la découverte
du traité de Mort. pers., il n'était pas certain que
le triomphe et les vicennales eussent été célébrés en même
temps.
(88)
Durant le temps des vicennales, Galère paraît avoir gardé
son poste sur le Danube. Voyez Lactance, de Mort. pers.,
c. 38.
(89)
Eutrope (IX, 27) parle de cette famille comme si elle
eût fait partie du triomphe; mais les personnes avaient été
rendues à Narsès; on ne pouvait donc exposer que leurs
images.
(90)
On voit dans Tite-Live (V, 51-55) un discours de
Camille, rempli d'éloquence et de sensibilité, que ce grand
homme prononça pour s'opposer au projet de transporter à
Veïes le siège du gouvernement.
(91)
On reproche à Jules-César d'avoir voulu transférer
l'empire dans la ville d'Ilium ou dans celle d'Alexandrie.
Selon la conjecture ingénieuse de Le Fèvre et de Dacier, la
troisième ode du troisième livre d'Horace a été composée
pour détourner Auguste de l'exécution d'un semblable
dessein.
(92)
Voyez Aurelius-Victor, qui parle aussi des bâtimens
élevés par Maximien à Carthage, probablement durant la
guerre des Maures. Nous rapporterons quelques vers d'Ausone,
de clar. Urb., v.
Et Mediolani mira omnia : copia rerum,
Innumeræ cultæque domus; facunda virorum
Ingenia, et mores læti, tum duplice muro.
Amplificata loci species; populique voluptas
Circus; et inclusi moles cuneata theatri
Templa, palatinæque arces, opulensque moneta,
Et regio Herculei celebris sub honore lavacri.
Cunctaque marmoreis ornata peristyla signis;
Mœniaque in valli formam circumdata labro,
Omnia quæ magnis operum velut æmula formis
Excellunt : nec juncta premit vicinia Romæ.
(93)
Lactance, de Mort. pers., c. 17; Libanius, orat., VIII,
p. 203.
(94)
Lactance, de Mort. pers., c. 17. Ammien-Marcellin
dit, dans une occasion semblable, que dicacitas plebis n'est
pas fort agréable à une oreille impériale. Voy. l. XVI, c. 10.
(95)
Lactance accuse Maximien d'avoir détruit fictis criminationibus
lumina senatus (de Mort. pers., c. 8). Aurelius-Victor
parle d'une manière très-douteuse de la bonne foi de
Dioclétien envers ses amis.
(96)
Truncatæ vires urbis, imminuto prætoriarum cohortium
atque in armis vulgi numero. (Aurelius-Victor.) Selon
Lactance (c. 26), ce fut Galère qui poursuivit le même
plan.
(97)
C'étaient de vieilles troupes campées en Illyrie; et,
selon l'ancien établissement, chaque corps consistait en six
mille hommes. Ils avaient acquis beaucoup de réputation
par l'usage des plumbatæ ou dards chargés de plomb. Chaque
soldat en portait cinq, qu'il lançait à une distance considérable
avec autant de force que d'adresse. Voyez Vegèce,
I, 17.
(98)
Voyez le Code Théodosien, l. VI, tit. II, avec le commentaire
de Godefroi.
(99)
Voyez la XIIe dissertation dans l'excellent ouvrage de
Spanheim, de Usu num. A l'aide des médailles, des inscriptions
et des historiens, il examine chaque titre séparément,
et il le suit depuis Auguste jusqu'au moment où il disparaît.
(100)
Pline (Panégyr., c. 2, 55, etc.) parle avec horreur
de dominus, comme synonyme de tyran, et comme opposé
à prince; et le même Pline donne régulièrement ce titre
(dans le dixième livre de ses Lettres) au vertueux Trajan,
son ami plutôt que son maître. Cette étrange expression
embarrasse les commentateurs qui savent penser, et les
traducteurs qui savent écrire.
(101)
Synesius, de Regno, édit. de Pétau, p. 15. Je dois
cette citation à l'abbé de La Bletterie.
(102)
Voyez Van-Dale, de Consecratione, p. 354, etc. Les
empereurs avaient coutume de faire mention, dans le
préambule des lois, de leur divinité, sacrée majesté, divins
oracles, etc. Selon M. de Tillemont, Grégoire de Nazianze
se plaint très-amèrement d'une pareille profanation, surtout
lorsqu'un empereur arien emploie ces titres.
(103)
« Dans le temps de la république, dit Hegewisch, lorsque
les consuls, les préteurs et les autres magistrats, paraissaient
en public pour vaquer aux devoirs de leur charge,
leur dignité s'annonçait, et par les marques qu'avait consacrées
l'usage, et par le brillant cortège dont ils étaient
accompagnés. Mais cette dignité était attachée à la charge
et non à l'individu; cette pompe appartenait au magistrat
et non à l'homme... Le consul, suivi, dans les comices, de
tout le sénat, des préteurs, des questeurs, des édiles, des
licteurs, des appariteurs et des hérauts, n'était servi, en
rentrant dans sa maison, que par des affranchis et par ses
esclaves. Les premiers empereurs n'allèrent pas plus loin.
Tibère n'avait, pour son service personnel, qu'un nombre
modéré d'esclaves et quelques affranchis (Tacite, Ann.,
IV, 7)... Mais, à mesure que les formes républicaines s'évanouirent
l'une après l'autre, le penchant des empereurs à s'entourer
d'une pompe personnelle se manifesta de plus en plus...
La magnificence et le cérémonial de l'Orient s'introduisirent
tout-à-fait chez Dioclétien, et Constantin acheva de les consacrer.
Les palais, les garde-meubles, la table, tout l'entourage
personnel, distinguèrent alors l'empereur de ses
sujets, plus encore que sa haute dignité... L'organisation
que Dioclétien donna à sa nouvelle cour attacha moins
d'honneurs et de distinctions aux états qu'aux services rendus
aux membres de la famille impériale. » Hegewisch,
Essai hist. sur les finances romaines (en allem.), p. 249.
Peu d'historiens ont caractérisé d'une manière plus philosophique
l'influence d'une nouvelle institution. (Note de
l'Éditeur.)
(104)
Voyez Spanheim, de Usu numism., dissert. XII.
(105)
Aurelius-Victor; Eutrope, IX, 26. Il paraît, d'après les
panégyristes, que les Romains s'accoutumèrent bientôt au
nom et à la cérémonie de l'adoration.
(106)
Les innovations introduites par Dioclétien sont principalement
déduites, 1° de quelques passages de Lactance,
très-expressifs; 2° des nouvelles charges de plusieurs espèces,
qui, dans le code Théodosien, paraissent déjà établies
dans le commencement du règne de Constantin.
(107)
Lactance, de Mort. pers., c. 7.
(108)
Indicta lex nova, quæ sane illorum temporum modestia
tolerabilis, in perniciem processit. Aurelius-Victor, qui
a traité le caractère de Dioclétien en homme de bon sens,
quoiqu'en mauvais latin.
(109)
Solus omnium, post conditum Romanum imperium,
qui ex tanto fastigio sponte ad privatæ vitæ statum civilitatemque
remearet. Eutrope, IX, 18.
(110)
Les particularités du voyage et de la maladie sont
prises de Lactance (c. 17), qui peut quelquefois servir d'autorité
pour les faits publics, quoique très-rarement pour les
anecdotes particulières.
(111)
Cette abdication, qui a été si diversement interprétée,
est attribuée par Aurelius-Victor à deux causes, dont la première
est le mépris de Dioclétien pour l'ambition; la seconde,
son appréhension des troubles qui menacaient l'État.
Un des panégyristes (VI, 9) parle de l'âge et des infirmités
de Dioclétien comme de la cause naturelle de sa retraite.
(112)
Les difficultés et les méprises sur les dates de l'année
et du jour de l'abdication de Dioclétien sont parfaitement
éclaircies par Tillemont (Hist. des Empereurs, t. IV, p. 525,
note 19) et par Pagi, ad Annum.
(113)
Voyez Panegyr. vet., VI, 9. Le discours fut prononcé
après que Maximien eut repris la pourpre.
(114)
Eumène en fait le plus bel éloge. At enim divinum
illum virum, qui primus imperium et participavit et posuit,
consilii et facti sui non pœnitet; nec amisisse se putat, quod
sponte transcripsit. Felix beatusque vere quem vestra, tantorum
principum, colunt obsequia privatum. Panegyr. vet.,
VII, 15.
(115)
C'est à Victor le jeune que nous devons ce mot fameux.
Eutrope parle du fait d'une manière plus générale.
(116)
Hist. Aug., p. 223, 224. Vopiscus avait appris de
son père cette conversation.
(117)
Victor le jeune parle légèrement de ce bruit; mais
comme Dioclétien avait déplu à un parti puissant et triomphant,
sa mémoire a été chargée de toutes sortes de crimes
et de malheurs. On a prétendu qu'il était mort dans les accès
d'une folie furieuse, qu'il avait été condamné comme criminel
par le sénat de Rome, etc.
(118)
Voyez les Itinéraires, p. 269, 272, édit. de Wesseling.
(119)
L'abbé de Fortis, dans son Voyage en Dalmatie, p. 43
(imprimé à Venise en 1774, deux petits vol. in-4°), cite
une description manuscrite des antiquités de Salone, composée
par Giambattista Giustiniani, vers le milieu du seizième
siècle.
(120)
Adam, Antiquités du palais de Dioclétien à Spalatro,
p. 6. Nous pouvons ajouter une circonstance ou deux, tirées
du Voyage de l'abbé de Fortis. L'Hyader, petite rivière dont
parle Lucain, produit des truites excellentes, qui, selon la
remarque d'un écrivain très-judicieux, moine peut-être,
déterminèrent Dioclétien sur le choix de sa retraite. (Fortis,
p. 45.) Le même auteur (p. 38) observe qu'on voit renaître
à Spalatro du goût pour l'agriculture, et qu'une société
vient d'établir une ferme près de la ville, pour y faire des
expériences.
(121)
Constantin, Orat. ad cætum sanct., c. 25. Dans ce
discours, l'empereur, ou l'évèque qui le composa pour lui,
affecte de rapporter la fin malheureuse de tous les persécuteurs
de l'Église.
(122)
Constant. Porphyr., de Statu imper., p. 86.
(123)
D'Anville, Géogr. anc., tome I, p. 162.
(124)
MM. Adam et Clérisseau, accompagnés de deux dessinateurs,
visitèrent Spalatro au mois de juillet 1757. Le magnifique
ouvrage que leur voyage a produit, a été publié à
Londres sept ans après.
(125)
Je rapporterai le passage de l'abbé de Fortis :
E bastevolmente nota agli amatori dell' architettura, e
dell' antichita, l'opera del signor Adams, che ha donato molto
a que' superbi vestigi coll' abituale eleganza del suo toccalapis
e del bulino. In generale la rozzezza del scalpello e 'l cattivo
gusto del secolo vi gareggiano colla magnificenza del fabricato.
Voyez le Voyage en Dalmatie, p. 40.
(126)
L'orateur Eumène fut secrétaire des empereurs Maximien
et Constance, et professeur de rhétorique dans le
collége d'Autun. Ses appointemens étaient de six cent mille
sesterces, qui, selon la moindre estimation de ce siècle, devaient
valoir plus de trois mille livres sterling. Il demanda
généreusement la permission d'employer ce revenu à rebâtir
le collége. Voyez son discours, de restaur. Scholis. Cet
ouvrage, quoiqu'il ne soit pas exempt de vanité, peut lui
faire pardonner ses panégyriques.
(127)
Porphyre mourut vers le temps de l'abdication de
l'empereur Dioclétien. La vie de son maître Plotin, qu'il
composa, donne l'idée la plus complète du génie de la secte,
et des mœurs de ceux qui la composaient. Ce morceau curieux
se trouve dans la Bibliothèque grecque de Fabricius,
tome IV, p. 88-148.