Notes du chapitre VIII
(1)
Un ancien chronologiste cité par Velleius-Paterculus
(l. I, c. 6), observe que les Assyriens, les Mèdes, les Perses
et les Macédoniens, régnèrent en Asie mille neuf cent quatre-vingt-quinze
ans depuis l'avènement de Ninus jusqu'à la
défaite d'Antiochus par les Romains. Comme le dernier de
ces deux événemens arriva cent quatre-vingt-neuf ans avant
Jésus-Christ, le premier peut être placé deux mille cent
quatre-vingt-quatre ans avant la même époque. Les observations
astronomiques trouvées à Babylone, par Alexandre,
remontaient cinquante ans plus haut.
(2)
L'histoire de Perse fait mention de quatre dynasties
depuis les premiers âges jusqu'à l'invasion des Sarrasins :
celle des Pischdadides, celle des Céanides, celle des Aschkanides
ou Arsacides, celle des Sassanides.
La première commence à Kaiomaros, que l'on confond
souvent avec Noé. C'est le temps fabuleux; on y trouve
des règnes de sept cents et de neuf cents ans. Les combats
de ces premiers rois contre les giels ou mauvais esprits, et
leurs disputes subtiles avec les dews ou fées, sont aussi
risibles que les combats de Jupiter, de Vénus, de Mars et
des autres divinités grecques.
L'histoire de la dynastie des Céanides rappelle les héros
grecs ou nos paladins : elle renferme les actions héroïques
de Rostam, et ses combats contre Affendiar, le fils aîné de
Guschtasps. Le grand Cyrus fut, pendant la durée de cette
dynastie, le véritable fondateur du royaume des Perses. Le
dernier de ces rois, Iskander, confia les satrapies aux grands
du pays : l'un d'eux, Aschek ou Arsaces, se fit roi, et fut
la tige de la dynastie des Arsacides.
Les historiens perses n'ont conservé le nom que d'un très-petit
nombre de ces monarques, dont la race fut enfin chassée
par Ardshir-Babekan ou Artaxercès, fondateur de la
dynastie des Sassanides, qui dura quatre cent vingt-cinq
ans. Voyez une dissert. de Fréret, Mémoires de l'Acad. des
Inscript. et Belles-Lettres, t. XVI. (Note de l'Éditeur.)
(3)
Dans la cinq cent trente-huitième année de l'ère de
Séleucus. Voyez Agathias, l. II, p. 63. Ce grand événement
(tel est le peu d'exactitude des Orientaux) est avancé par
Eutychius jusque dans la dixième année du règne de Commode,
et reculé par Moïse de Chorène jusque sous l'empereur
Philippe. Ammien-Marcellin a puisé dans de bonnes
sources pour l'histoire de l'Asie; mais il copie ses matériaux
si servilement, qu'il représente les Arsacides encore assis
sur le trône des Perses dans le milieu du quatrième siècle.
(4)
Le nom du tanneur était Babek; celui du soldat,
Sassan : d'où Artaxercès fut nommé Babekan, et tous les
descendans de ce prince ont été appelés Sassanides.
(5)
D'Herbelot, Bibliothèque orientale, au mot Ardshir.
(6)
Dion-Cassius, l. LXXX; Hérodien, l. VI, p. 207; Abulpharage
Dyn., p. 80.
(7)
Voyez Moïse de Chorène, l. II, c. 65-71.
(8)
Hyde et Prideaux, qui ont composé, d'après les légendes
persanes et leurs propres conjectures, une histoire
très-agréable, prétendent que Zoroastre fut contemporain
de Darius-Hystaspes; mais il suffit de faire remarquer que
les écrivains grecs, qui vivaient presque dans le même siècle,
s'accordent à placer l'ère de Zoroastre quelques centaines
d'années ou même mille ans plus haut. Cette observation
n'a pas échappé à M. Moyle, qui, à l'aide d'une
critique judicieuse, a soutenu contre le docteur Prideaux,
son oncle, l'antiquité du prophète persan. Voyez son ouvrage,
vol. II.
(9)
Cet ancien idiome était appelé le zend. Le langage du
commentaire, le pehlvi, quoique beaucoup plus moderne,
a cessé, depuis plusieurs siècles, d'être une langue vivante.
Ce seul fait, s'il est authentique, garantit suffisamment
l'antiquité des ouvrages apportés en Europe par M. Anquetil,
et que ce savant a traduits en français.
Zend signifie vie, vivant. Ce mot désigne, soit la collection des
livres canoniques des disciples de Zoroastre, soit la langue même
dans laquelle ils sont écrits. Ce sont aussi les livres qui renferment
la parole de vie, soit que la langue ait porté originairement le nom
de zend, soit qu'on le lui ait donné à cause du contenu des livres.
Avesta signifie parole, oracle, révélation, leçon : ce mot ne désigne
pas non plus le titre d'un ouvrage particulier, mais la collection des
livres de Zoroastre, comme Révélation d'Ormuzd. Cette collection
se nomme ainsi tantôt Zend-Avesta, tantôt Zend tout court.
Le zend était l'ancienne langue de la Médie, comme le prouve
son affinité avec les dialectes de l'Arménie et de la Géorgie; il était
déjà langue morte sous les Arsacides, dans les pays même qui
avaient servi de théâtre aux événemens que le Zend-Avesta rapporte.
Quelques critiques, entre autres Richardson et sir W. Jones,
ont révoqué en doute l'antiquité de ces livres : le premier a prétendu
que le zend n'avait jamais été une langue écrite et parlée;
qu'elle avait été inventée, dans des temps postérieurs, par les magiciens,
pour servir à leur art; mais Kleuker, dans les dissertations
qu'il a ajoutées à celles d'Anquetil et de l'abbé Foucher, a prouvé :
1° Que le zend était réellement une langue autrefois vivante et
parlée dans une partie de la Perse;
2° Que la langue dans laquelle sont écrits les livres qui renferment
la doctrine de Zoroastre est bien l'ancien zend; en sorte qu'ils n'ont
pu être écrits que dans un temps où cette langue était encore vivante
et parlée;
3° Que le zend, depuis qu'il est une langue parlée, n'a plus été
en usage comme langue écrite; de sorte que les livres écrits en zend
n'ont pu l'être que dans le temps où le zend était langue vivante.
Quant à l'époque où le zend a été langue parlée et où Zoroastre a
vécu, elle est encore parmi les érudits un objet de discussion : les
uns, tels que Hyde et Anquetil lui-même, placent Zoroastre sous
la dynastie des rois perses, commencée par Cyrus, et le font contemporain
de Darius-Hystaspes, ce qui placerait sa vie au milieu du
sixième siècle avant Jésus-Christ; les autres, tels que MM. Tychsen,
Heeren, etc., le placent sous la dynastie des Mèdes, et pensent que
le roi Guschtasps, sous lequel Zoroastre lui-même dit avoir vécu,
est le même que Cyazare 1er, de la race des Mèdes, qui régnait
soixante-dix ans avant Cyrus, et cent ans avant Darius-Hystaspes.
Cette opinion, appuyée sur plusieurs passages du Zend-Avesta,
paraît la plus vraisemblable : la description que donne Zoroastre
lui-même, au commencement de son Vendidad, des provinces
et des principales villes du royaume de Guschtasps, ne saurait
convenir aux rois perses, et s'applique à la dynastie des Mèdes.
Quelques critiques, entre autres l'abbé Foucher, reconnaissent deux
Zoroastre : le plus ancien (autrement appelé Zerdusht), véritable
fondateur de la religion des mages, a dû vivre sous Cyaxare 1er; et
le second, simple réformateur, sous Darius-Hystaspes. Cette opinion
n'est fondée que sur un passage de Pline l'Ancien, dont l'autorité
est très-douteuse, parce que les connaissances des Grecs et
des Latins sur Zoroastre sont pleines d'incertitudes et de contradictions.
Voyez Hyde, de Rel. vet. Pers., p. 303, 312, 335; une
dissertation du professeur Tychsen, de Religionum zoroastricarum,
apud veteres gentes, vestigiis. In comment. soc. Goet., t. II,
p. 112; une dissertation de l'abbé Foucher sur la personne de
Zoroastre, Mémoires de L'Académie des Inscript. et Belles-Lettres,
t. XXVII, p. 253-394.
Le pehlvi était la langue des pays limitrophes de l'Assyrie, et
vraisemblablement de l'Assyrie elle-même. Pehlvi signifie force, héroïsme;
le pehlvi était aussi la langue des anciens héros et des rois
de Perse, des forts. On y trouve une foule de racines araméennes.
Anquetil le croit formé du zend; Kleuker ne partage pas cette idée :
« Le pehlvi, dit-il, est beaucoup plus coulant et moins surchargé de
voyelles que le zend. » Les livres de Zoroastre, écrits d'abord en
zend, furent traduits dans la suite en pehlvi et en parsi. Le pehlvi
était déjà tombé en désuétude sous la dynastie des Sassanides, mais
les savans l'écrivaient encore. Le parsi, originaire du Pars ou Farsistan,
était alors le dialecte régnant. Voyez Kleukers Anhang zum
Zend-Avesta, t. II, part. I, p. 158; part. II, p. 3 et seq. (Note
de l'Éditeur.)
(10)
Hyde, de Religione veterum Persarum, c. 21.
(11)
J'ai principalement tiré ce tableau du Zend-Avesta
de M. Anquetil, et du Sadder qui se trouve joint au traité
du docteur Hyde : cependant, il faut l'avouer, l'obscurité
étudiée d'un prophète, le style figuré des Orientaux, et
l'altération qu'a pu souffrir le texte dans une traduction
française ou latine, nous ont peut-être induit en erreur, et
peuvent avoir introduit quelques hérésies dans cet abrégé de
la théologie des Perses.
(12)
Il y a ici une erreur : Ahriman n'est point forcé, par
sa nature invariable, à faire le mal; le Zend-Avesta reconnaît
expressément (voyez l'Izeschné) qu'il était né bon;
qu'à son origine il était lumière; mais l'envie le rendit mauvais;
il devint jaloux de la puissance et des attributs d'Ormuzd :
alors la lumière se changea en ténèbres, et Ahriman
fut précipité dans l'abîme. Voyez l'Abrégé de la doctrine
des anciens Perses, en tête du Zend-Avesta, par Anquetil,
c. 2, §. 2. (Note de l'Éditeur.)
(13)
D'après le Zend-Avesta, Ahriman ne sera point
anéanti ou précipité pour jamais dans les ténèbres : à la
résurrection des morts, il sera entièrement défait par Ormuzd;
sa puissance sera détruite, son royaume bouleversé
jusque dans ses fondemens : il sera purifié lui-même dans
des torrens de métal embrasé; il changera de cœur et de
volonté, deviendra saint, céleste, établira dans son empire
la loi et la parole d'Ormuzd, se liera avec lui d'une amitié
éternelle, et tous deux chanteront des hymnes de louange
en l'honneur de l'Éternité par excellence. Voyez l'Abrégé
précité, ibid.; Kleukers Anhang, IIIe partie, p. 85, n° 36;
l'Izeschné, l'un des livres du Zend-Avesta.
D'après le Sadder Bun-Dehesch, ouvrage plus moderne,
Ahriman doit être anéanti; mais cela est contraire et au
texte même du Zend-Avesta, et à l'idée que son auteur
nous donne du royaume de l'Éternité tel qu'il doit être après
les douze mille ans assignés à la durée de la lutte entre le
bien et le mal. (Note de l'Éditeur.)
(14)
Aujourd'hui les Parsis (et en quelque façon le Sadder)
érigent Ormuzd en cause première et toute-puissante,
tandis qu'ils abaissent Ahriman, et le représentent comme
un esprit inférieur, mais rebelle. Leur désir de plaire aux
mahométans a peut-être contribué à épurer leur système
théologique.
(15)
Hérodote, l. I, c. 131; mais le docteur Prideaux
pense, avec raison, que l'usage des temples fut permis par
la suite dans la religion des mages.
(16)
Mithra n'était point le Soleil chez les Perses : Anquetil
a combattu et victorieusement réfuté l'opinion de
ceux qui les confondent, et elle est évidemment contraire
au texte du Zend-Avesta. Mithra est le premier des génies
ou jzeds créés par Ormuzd; c'est lui qui veille sur toute
la nature : de là est venue la croyance de quelques Grecs,
qui ont dit que Mithra était le summus Deus des Perses. Il
a mille oreilles et dix mille yeux. Les Chaldéens paraissent
lui avoir assigné un rang plus élevé que les Perses. C'est
lui qui a donné à la terre la lumière du Soleil : le Soleil,
nommé Khor (éclat), est ainsi un génie inférieur, qui, avec
plusieurs autres génies, prend part aux fonctions de Mithra.
Ces génies collaborateurs d'un autre génie sont appelés ses
kamkars; mais ils ne sont jamais confondus dans le Zend-Avesta.
Dans les jours consacrés à un génie, le Persan
doit réciter, non-seulement les prières qui lui sont destinées,
mais celles qui sont destinées à ses kamkars : ainsi
l'hymne ou iescht de Mithra se récite dans le jour consacré
au Soleil (Khor), et vice versa. C'est probablement là ce qui
parfois les a fait confondre; mais Anquetil avait lui-même
relevé cette erreur, qu'ont signalée Kleuker et tous ceux
qui ont étudié le Zend-Avesta. Voyez la huitième dissertation
d'Anquetil; Kleukers Anhang, part. III, pag. 132.
(Note de l'Éditeur.)
(17)
Hyde, de Rel. Pers., c. 8. Malgré toutes leurs distinctions
et toutes leurs protestations, qui paraissent assez
sincères, leurs tyrans, les mahométans, leur ont toujours
reproché d'être adorateurs idolâtres du feu.
(18)
Zoroastre était beaucoup moins exigeant en fait de
cérémonies, que ne le furent dans la suite les prêtres de sa
doctrine : telle a été la marche de toutes les religions; leur
culte, simple dans l'origine, s'est graduellement surchargé
de pratiques minutieuses. La maxime du Zend-Avesta, rapportée
ci-après, prouve que Zoroastre n'avait pas attaché
à ces pratiques autant d'importance que Gibbon paraît le
croire. C'est ce que prouve cette maxime, citée par Gibbon
lui-même : « Celui qui sème des grains avec soin et avec activité,
amasse plus de mérites que s'il avait répété dix mille
prières. » Aussi n'est-ce point du Zend-Avesta que Gibbon
a tiré la preuve de ce qu'il avance; mais du Sadder, ouvrage
très-postérieur. (Note de l'Éditeur.)
(19)
Voyez le Sadder, dont la moindre partie consiste en
préceptes de morale : les cérémonies prescrites sont infinies,
et la plupart ridicules. Le fidèle Persan est obligé à
quinze génuflexions, prières, etc., lorsqu'il coupe ses ongles
ou satisfait à des besoins naturels, etc., ou toutes les
fois qu'il met la ceinture sacrée. Sadder, art. 14, 50, 60.
(20)
Zend-Avesta, tome I, p. 224; et Précis du système
de Zoroastre, tome III.
(21)
Hyde, de Rel. Pers., c. 19.
(22)
Le même, c. 28. Hyde et Prideaux affectent d'appliquer
à la hiérarchie des mages les termes consacrés à la
hiérarchie chrétienne.
(23)
Ammien-Marcellin, XXIII, 6. Il nous apprend (si cependant
nous pouvons croire cet auteur) deux particularités
curieuses : la première, que les mages tenaient des brames
de l'Inde quelques-uns de leurs dogmes les plus secrets;
la seconde, que les mages étaient une tribu ou une famille
aussi bien qu'un ordre.
(24)
N'est-il pas surprenant que les dîmes soient d'institution
divine dans la loi de Zoroastre comme dans celle de
Moïse ? Ceux qui ne savent pas comment expliquer cette
conformité peuvent supposer, si cela leur convient, que
dans des temps moins reculés, les mages ont inséré un précepte
si utile dans les écrits de leur prophète.
Le passage que cite Gibbon n'est point tiré des écrits de Zoroastre
lui-même, mais du Sadder, ouvrage, comme je l'ai déjà dit,
fort postérieur aux livres qui composent le Zend-Avesta, et fait par
un mage pour servir au peuple : il ne faut donc pas attribuer à Zoroastre
ce qu'il contient. Il est singulier que Gibbon paraisse s'y tromper;
car Hyde lui-même n'a pas attribué le Sadder à Zoroastre, et fait
remarquer qu'il est écrit en vers, tandis que Zoroastre a toujours écrit
en prose. (Hyde, c. I, p. 27.) Quoi qu'il en soit de cette dernière assertion,
qui paraît peu fondée, la postériorité du Sadder est incontestable :
l'abbé Foucher ne croit pas même que ce soit un extrait des livres
de Zoroastre. Voyez sa dissertation déjà citée, Mém. de l'Acad. des
Inscript. et Belles-Lettres, t. XXVII. (Note de l'Éditeur.)
(25)
Sadder, art. 8.
(26)
Platon, dans l'Alcibiade.
(27)
Pline (Hist. nat., l. XXX, c. 1) observe que les magiciens
tenaient le genre humain sous la triple chaîne de la
religion, de la médecine et de l'astronomie.
(28)
Agathias, l. IV, p. 134.
(29)
M. Hume, dans l'Histoire naturelle de la Religion,
remarque avec sagacité que les sectes les plus épurées et les
plus philosophiques sont constamment les plus intolérantes.
(30)
Cicéron, de Legibus, II, 10. Ce furent les mages qui
conseillèrent à Xerxès de détruire les temples de la Grèce.
(31)
Hyde, de Rel. Pers., c. 23, 24; d'Herbelot, Bibliothèque
orientale, au mot Zerdusht; Vie de Zoroastre, t. II
du Zend-Avesta.
(32)
Comparez Moïse de Chorène, l. II, c. 74, avec Ammien-Marcellin,
XXIII, 6. Je ferai usage par la suite de ces
passages.
(33)
Rabbi, Abraham, dans le Tarickh-Schickard, p. 108,
109.
(34)
Basnage, Histoire des Juifs, l. VIII, c. 3. Sozomène,
l. II, c. 1. Manès, qui souffrit une mort ignominieuse, peut
être regardé comme hérétique de la religion des mages aussi
bien que comme hérétique de la religion chrétienne.
(35)
Hyde, de Rel. Pers., c. 21.
(36)
Ces colonies étaient extrêmement nombreuses. Séleucus-Nicator
fonda trente-neuf villes, qu'il appela de son
nom ou de celui de ses parens. (Voyez Appien, in Syriac.,
p. 124.) L'ère de Séleucus, toujours en usage parmi les
chrétiens de l'Orient, paraît, jusque dans l'année 508, la
cent-quatre-vingt-seizième de Jésus-Christ, sur les médailles
des villes grecques renfermées dans l'empire des
Parthes. Voyez les Œuvres de Moyle, vol. I, p. 273, etc.,
et M. Fréret, Mém. de l'Académie, t. XIX.
(37)
Les Perses modernes appellent cette période la dynastie
des rois des nations. Voyez Pline, Hist. nat., VI, 25.
(38)
Eutychius, (tome I, p. 367, 371, 375) rapporte le
siége de l'île de Mesène dans le Tigre, avec des circonstances
assez semblables à l'histoire de Nisus et de Scylla.
(39)
Agathias, II, 164. Les princes du Segestan défendirent
leur indépendance pendant quelques années. Comme
les romanciers, en général, placent dans une période reculée
les événemens de leur temps, cette histoire véritable a
peut-être donné lieu aux exploits fabuleux de Rostam,
prince du Segestan.
(40)
On peut à peine comprendre dans la monarchie persane
la côte maritime de Gedrosie ou Mekran, qui s'étend
le long de l'océan Indien, depuis le cap de Jask (le promontoire
Capella) jusqu'au cap Goadel. Du temps d'Alexandre,
et probablement plusieurs siècles après, ce pays
n'avait pour habitans que quelques tribus de sauvages
ichthyophages, qui ne possédaient aucun art, qui ne reconnaissaient
aucun maître, et que d'affreux déserts séparaient
d'avec le reste du monde. (Voyez Arrien , de Reb. indicis.)
Dans le douzième siècle, la petite ville de Taiz, que M. d'Anville
suppose être la Tesa de Ptolémée, fut peuplée et enrichie
par le concours des marchands arabes. (Voyez Géographie
nubienne, p. 58, et Géographie ancienne, tome II,
p. 283.) Dans le siècle dernier, tout le pays était divisé
entre trois princes, l'un mahométan, les deux autres idolâtres,
qui maintinrent leur indépendance contre les successeurs
de Shaw-Abbas. Voyag. de Tavernier, part. I, l. V,
p. 635.
(41)
Pour l'étendue et pour la population de la Perse moderne,
voyez Chardin, tome III, c. 1, 2, 3.
(42)
Dion, l. XXVIII, p. 1335.
(43)
Pour connaître la situation exacte de Babylone, de
Séleucie, de Ctésiphon, de Modain et de Bagdad, villes
souvent confondues l'une avec l'autre, voyez une excellente
dissertation de M. d'Anville, Mémoires de l'Académie,
tome XXX.
(44)
Tacite, Ann., XI, 42; Pline, Hist. nat., VI, 26.
(45)
C'est ce que l'on peut inférer de Strabon, l. VI,
p. 743.
(46)
Bernier, ce voyageur curieux qui suivit le camp d'Aurengzeb
depuis Delhi jusqu'à Cachemire (voyez Hist. des
Voyages, tome X), décrit avec une grande exactitude cette
immense ville mouvante. Les gardes à cheval consistaient en
trente-cinq mille hommes, les gardes à pied en dix mille.
On compta que le camp renfermait cent cinquante mille
chevaux, mulets et éléphans, cinquante mille chameaux,
cinquante mille bœufs, et entre trois et quatre cent mille
personnes. Presque tout Delhi suivait la cour, dont la magnificence
soutenait l'industrie de cette grande capitale.
(47)
Dion, l. LXXI, p. 1178; Histoire Auguste, p. 38. Eutrope,
VIII, 10. Eusèbe, in Chron. Quadratus (cité dans
l'Histoire Auguste) entreprend d'excuser les Romains, en
assurant que les habitans de Séleucie s'étaient d'abord rendus
coupables de trahison.
(48)
Dion, l. LXXV, p. 1263; Hérodien, l. III, p. 120;
Hist. Aug., p 70.
(49)
Les habitans policés d'Antioche appelaient ceux d'Édesse
un mélange de Barbares. Il faut cependant dire, en
faveur de ceux-ci, qu'on parlait à Édesse l'araméen, le
plus pur et le plus élégant des trois dialectes du syriaque.
M. Bayer a tiré cette remarque (Hist. Edess., p. 5) de
George de Malatie, auteur syrien.
(50)
Dion, l. LXXV, p. 1248, 1249, 1250. M. Bayer a
négligé ce passage important.
(51)
Depuis Oshroès, qui donna un nouveau nom au pays,
jusqu'au dernier Abgare, ce royaume a duré trois cent cinquante-trois
ans. Voyez le savant ouvrage de M. Bayer :
Historia Oshroena et Edessena.
(52)
Xénophon, dans la préface de la Cyropédie, donne
une idée claire et magnifique de l'étendue de la monarchie
de Cyrus. Hérodote (l. III, c. 79, etc.) rend un compte
très-détaillé et très-curieux de la division de l'empire, en
vingt grandes satrapies, par Darius-Hystaspes.
(53)
Hérodien, VI, 209, 212.
(54)
Á la bataille d'Arbelle, Darius avait deux-cents chariots
armés de faux. Dans l'armée nombreuse de Tigrane,
qui fut vaincu par Lucullus, on ne comptait que soixante-dix
mille chevaux complètement armés. Antiochus mena
cinquante-quatre éléphans contre les Romains. Ce prince,
au moyen des guerres et des négociations fréquentes qu'il
avait eues avec les souverains de l'Inde, était parvenu à
rassembler cent cinquante de ces animaux; mais on peut
douter que le plus puissant monarque de l'Indoustan ait formé
sur le champ de bataille une ligne de sept cents éléphans.
Au lieu de trois ou quatre mille éléphans que le
grand Mogol avait, comme on le prétendait, Tavernier
(Voyages, part. II, l. I, p. 198) découvrit, après des recherches
exactes, que ce prince en avait seulement cinq
cents pour son bagage, et quatre-vingts ou quatre-vingt-dix
pour le service de la guerre. Les Grecs ont varié sur le
nombre de ceux que Porus mena sur le champ de bataille;
mais Quinte-Curce (VIII, 13), qui, dans cet endroit, est
judicieux et modéré, se contente de quatre-vingt-cinq éléphans
remarquables par leur force et par leur grandeur.
Dans le royaume de Siam, où ces animaux sont le plus
nombreux et le plus estimés, dix-huit éléphans paraissent
suffisans pour chacune des neuf brigades dont est composée
une armée complète. Le nombre entier, qui est de
cent soixante-deux éléphans de guerre, peut quelquefois
être doublé. Histoire des Voyages, tome IX, p. 260.
(55)
Histoire Auguste, p. 133.
(56)
Voyez une note ajoutée au chap. 6, sur le règne d'Alexandre-Sévère
et sur cet événement. (Note de l'Éditeur.)
(57)
M. de Tillemont a déjà observé que la géographie
d'Hérodien est un peu confuse.
(58)
Moïse de Chorène (Hist. d'Arménie, l. II, c. 71) explique
cette invasion de la Médie, en avançant que Chosroès,
roi d'Arménie, défit Artaxercès, et qu'il le poursuivit
jusqu'aux confins de l'Inde. Les exploits de Chosroès ont
été exagérés : ce prince agissait comme un allié dépendant
des Romains.
(59)
Voyez, pour le détail de cette guerre, Hérodien, l. VI,
p. 209, 212. Les anciens abréviateurs et les compilateurs
modernes ont aveuglement suivi l'Histoire Auguste.
(60)
Eutychius, tome II, p. 180, publié par Pococke. Le
grand Chosroès-Noushirwan envoya le code d'Artaxercès
à tous ses satrapes, comme la règle invariable de leur conduite.
(61)
D'Herbelot, Bibl. orient., au mot Ardshir. Nous pouvons
observer qu'après une ancienne période remplie de fables,
et un long intervalle d'obscurité, les annales de Perse
ont commencé, avec la dynastie des Sassanides, à prendre
un air de vérité.
(62)
Hérodien, l. VI, p. 214; Ammien Marcellin, l. XXIII,
c. 6. On peut observer entre ces deux historiens quelque
différence; effet naturel des changemens produits par un
siècle et demi.
(63)
Les Perses sont encore les cavaliers les plus habiles,
et leurs chevaux les plus renommés de l'Orient.
(64)
Hérodote, Xénophon, Hérodien, Ammien, Chardin,
etc., m'ont fourni des données probables sur la noblesse
persane. J'ai tiré de ces auteurs les détails qui m'ont
paru convenir généralement à tous les siècles, ou en particulier
à celui des Sassanides.