Notes du chapitre VII

(1) II n'y avait pas eu d'exemple de trois générations successives sur le trône; seulement on avait vu trois fils gouverner l'empire après la mort de leurs pères. Malgré le divorce, les mariages des Césars furent en général infructueux.

(2) Hist. Aug., p. 138.

(3) Hist. Aug., p. 140; Hérodien, l. VI, p. 223; Aurelius-Victor. En comparant ces auteurs, il semble que Maximin avait le commandement particulier de la cavalerie triballienne, et la commission de discipliner les recrues de toute l'armée. Son biographe aurait dû marquer avec plus de soin ses exploits, et les différens grades par lesquels il passa.

(4) Voyez la lettre originale d'Alexandre-Sévère, Hist. Aug., p. 149.

(5) Hist. Aug., p. 135. J'ai adouci quelques-unes des circonstances les plus improbables rapportées dans sa vie : autant que l'on en peut juger d'après la narration de son misérable biographe, le bouffon d'Alexandre étant entré par hasard dans la tente de ce prince pendant qu'il dormait, il le réveilla. La crainte du châtiment l'engagea à persuader aux soldats mécontens de commettre le meurtre.

(6) Hérodien, l. VI, p. 223-227.

(7) Caligula, le plus âgé des quatre, n'avait que vingt-cinq ans lorsqu'il monta sur le trône; Caracalla en avait vingt-trois, Commode dix-neuf, et Néron seulement dix-sept.

(8) Il paraît qu'il ignorait entièrement le grec, dont un usage habituel, soit dans les lettres, soit dans la conversation, avait fait une partie essentielle de toute bonne éducation.

(9) Hist. Aug., p. 141; Hérodien, l. VII, p. 237. C'est avec une grande injustice que l'on accuse ce dernier historien d'avoir épargné les vices de Maximin.

(10) On le comparait à Spartacus et à Athénion. (Hist. Aug, p. 141.) Quelquefois cependant la femme de Maximin savait, par de sages conseils qu'elle donnait avec cette douceur si propre à son sexe, ramener le tyran dans la voie de la vérité et de l'humanité. (Voy. Ammien-Marcellin, l. XIV, c. I, où il fait allusion à un fait qu'il a rapporté plus au long sous le règne de Gordien.) On peut voir par les médailles, que Paulina était le nom de cette impératrice bienfaisante : le titre de diva nous apprend qu'elle mourut avant Maximin. Valois, ad loc. citat. Amm., Spanheim, de U. et P. N., t. II, p. 300.

Si l'on en croit Syncelle et Zonare, ce fut Maximin lui-même qui la fit mourir. (Note de l'Éditeur.)

(11) Hérodien, l. VII, p. 238; Zozime, l. I, p. 15.

(12) Dans le fertile territoire de Bysacium, à cent cinquante milles au sud de Carthage. Ce furent probablement les Gordiens qui donnèrent le titre de colonie à cette ville, et qui y firent bâtir un bel amphithéâtre que le temps a respecté. Voyez Itineraria, Wesseling, page 59, et les Voyages de Shaw, p. 117.

(13) Hérodien, l. VII, p. 289; Hist. Aug., p. 153.

(14) Hist. Aug., p. 152. Marc-Antoine s'empara de la belle maison de Pompée, in Carinis : après la mort du triumvir, elle fit partie du domaine impérial. Trajan permit aux sénateurs opulens d'acheter ces palais magnifiques et devenus inutiles au prince; ils y furent même encouragés par lui. (Pline, Panegyr., c. 50.) Ce fut probablement alors que le bisaïeul de Gordien fit l'acquisition de la maison de Pompée.

(15) Ces quatre espèces de marbre étaient le claudien, le numidien, le carystien et le synnadien. Leurs couleurs n'ont pas été assez bien décrites pour pouvoir être parfaitement distinguées; il paraît cependant que le carystien était un vert de mer, et que le synnadien était blanc, mêlé de taches de pourpre ovales. Voyez Saumaise, ad Hist. Aug., p. 164.

(16) Hist. Aug., p. 151, 152. Il faisait paraître quelquefois sur l'arène cinq cents couples de gladiateurs, jamais moins de cent cinquante. Il donna une fois au cirque cent chevaux siciliens et autant de la Cappadoce. Les animaux destinés pour le plaisir de la chasse étaient principalement l'ours, le sanglier, le taureau, le cerf, l'élan, l'âne sauvage, etc. Le lion et l'éléphant semblent avoir été réservés pour les empereurs.

(17) Voyez dans l'Histoire Auguste, p. 152, la lettre originale, qui montre à la fois le respect d'Alexandre pour l'autorité du sénat, et son estime pour le proconsul que cette compagnie avait désigné.

(18) Le jeune Gordien eut trois ou quatre enfans de chaque concubine. Ses productions littéraires, quoique moins nombreuses, n'étaient pas à mépriser.

(19) Hérodien, l. VII, p. 243; Hist. Aug., p. 144.

(20) Quod tamen patres dum periculosum existimant, inermes armato resistere approbaverunt. Aurelius-Victor.

(21) Les greffiers et autres officiers du sénat étaient exclus, et les sénateurs en remplissaient alors eux-mêmes les fonctions. Nous sommes redevables à l'Hist. Aug., p. 157, de cet exemple curieux de l'ancien usage observé sous la république.

(22) Ce courageux discours paraît avoir été tiré des registres du sénat : il est inséré dans l'Histoire Auguste, p. 156.

(23) Hérodien, l. VII, p. 244.

(24) Hérodien, l. VII, p. 247; l. VIII. p. 277; Hist. Aug., p. 156-158.

(25) Hérodien, l. VII, p. 254; Hist. Aug., p. 150-160. Au lieu d'un an et six mois pour le règne de Gordien, ce qui est absurde, il faut lire, d'après Casaubon et Panvinius, un mois et six jours. Voyez Comment., p. 193. Zozime rapporte (l. I, p. 17) que les deux Gordiens périrent par une tempête au milieu de leur navigation : étrange ignorance de l'histoire, ou étrange abus des métaphores !

(26) Voyez l'Histoire Auguste, p. 166, d'après les registres du sénat : la date est évidemment fausse; mais il est facile de rectifier cette erreur, en faisant attention que l'on célébrait alors les jeux apollinaires.

(27) II descendait de Cornelius-Balbus, noble espagnol, et fils adoptif de Théophanes, l'historien grec. Balbus obtint le droit de bourgeoisie par la faveur de Pompée, et il dut la conservation de ce titre à l'éloquence de Cicéron. (Voyez Oratio pro Corn. Balbo.) L'amitié de César, auquel il rendit en secret d'importans services dans la guerre civile, lui procura les dignités de consul et de pontife, honneurs dont aucun étranger n'avait encore été revêtu. Le neveu de ce Balbus triompha des Garamantes. Voyez le Dictionnaire de Bayle, au mot Balbus : ce judicieux écrivain distingue plusieurs personnages de ce nom, et relève avec son exactitude ordinaire les méprises de ceux qui ont traité le même sujet.

(28) Zonare, l. XII, p. 622; mais peut-on s'en rapporter à l'autorité d'un Grec moderne si peu instruit de l'histoire du troisième siècle, qu'il crée plusieurs empereurs imaginaires, et qu'il confond les princes qui ont réellement existé ?

(29) Hérodien, l. VII, p. 256, suppose que le sénat fût d'abord convoqué dans le Capitole, et s'exprime à ce sujet avec beaucoup d'éloquence : l'Histoire Auguste, page 116, semble beaucoup plus authentique.

(30) Fils, selon quelques-uns. (Note de l'Éditeur.)

(31) Dans Hérodien, l. VII, p. 249, et dans l'Hist. Aug., nous avons trois harangues différentes de Maximin à son armée, sur la rebellion d'Afrique et de Rome. M. de Tillemont a très-bien observé qu'elles ne s'accordent, ni entre elles ni avec la vérité. Histoire des Empereurs, tome III, p. 799.

(32) L'inexactitude des écrivains de ce siècle nous jette dans un grand embarras. 1° Nous savons que Maxime et Balbin furent tués durant les jeux capitolins. (Hérodien , l. VIII, p. 285.) L'autorité de Censorin (de Die natali, c. 18) nous apprend que ces jeux furent célébrés dans l'année 238; mais nous ne connaissons ni le mois ni le jour. 2° Nous ne pouvons douter que Gordien n'ait été élu par le sénat le 27 mai; mais nous sommes en peine de découvrir si ce fût la même année ou la précédente. Tillemont et Muratori, qui soutiennent les deux opinions opposées, s'appuient d'une foule d'autorités, de conjectures et de probabilités : l'un resserre la suite des faits entre ces deux époques, l'autre l'étend au-delà, et tous deux paraissent s'écarter également de la raison et de l'histoire. Il est cependant nécessaire de choisir entre eux.

Eckhel a traité plus récemment ces questions de chronologie avec une clarté qui donne une grande probabilité à ses résultats : mettant de côté tous les historiens, dont les contradictions sont inconciliables, il n'a consulté que les médailles, et a établi dans les faits qui nous occupent l'ordre suivant :
« Maximin, l'an de Rome 990, après avoir vaincu les Germains, rentre en Pannonie, établit ses quartiers d'hiver à Sirmium, et se prépare pour faire la guerre aux peuples du Nord. L'an 991, aux calendes de janvier, commence son quatrième tribunat. Les Gordiens sont élus empereurs en Afrique, probablement au commencement du mois de mars. Le sénat confirme avec joie cette élection, et déclare Maximin ennemi de Rome. Cinq jours après avoir appris cette révolte, Maximin part de Sirmium avec son armée pour marcher contre l'Italie. Ces événemens se passent vers le commencement d'avril : peu après, les Gordiens sont tués en Afrique par Capellianus, procurateur de la Mauritanie. Le sénat, dans son effroi, nomme empereurs Balbus et Maxime-Pupien, et charge ce dernier de la guerre contre Maximin. Maximin est arrêté dans sa route près d'Aquilée par le défaut de provisions et la fonte des neiges : il commence le siège d'Aquilée à la fin d'avril. Pupien rassemble son armée à Ravenne. Maximin et son fils sont massacrés par les soldats irrités de la résistance des Aquiléens, et ce fut probablement au milieu de mai. Pupien revient à Rome, et gouverne avec Balbin : ils sont assassinés vers la fin de juillet. Gordien le Jeune monte sur le trône. » Eckhel, de Doct. num. vet., l. VII, p. 395.


(33) Velleius-Paterculus, l. II, c. 24. Le président de Montesquieu, dans son Dialogue entre Sylla et Eucrate, exprime les sentimens du dictateur d'une manière ingénieuse et même sublime.

(34) Muratori (Annali d'Italia, t. II, p. 294) pense que la fonte des neiges indique plutôt le mois de juin ou de juillet que celui de février. L'opinion d'un homme qui passait sa vie entre les Alpes et les Apennins, est sans contredit d'un grand poids; il faut cependant observer, 1° que le long hiver dont Muratori tire avantage ne se trouve que dans la version latine, et que le texte grec d'Hérodien n'en fait pas mention; 2° que les pluies et le soleil, auxquels les soldats de Maximin furent tour à tour exposés (Hérodien, l. VIII, p. 277), désignent le printemps plutôt que l'été. Ce sont ces différens courans qui, réunis dans un seul, forment le Timave, dont Virgile nous a donné une description si poétique, dans toute l'étendue du mot. Ils roulent leurs eaux à douze milles environ à l'est d'Aquilée. Voyez Cluvier, Italia Antiqua, t. I, p. 189, etc.

(35) Hérodien, l. VIII, p. 272. La divinité celtique fut supposée être Apollon, et le sénat lui rendit, sous ce nom, des actions de grâces. On bâtit aussi un temple à Vénus la Chauve, pour perpétuer la gloire des femmes d'Aquilée, qui, pendant le siège, avaient sacrifié leurs cheveux, et les avaient fait généreusement servir aux machines de guerre.

(36) Hérodien, l. VIII, p. 279; Hist. Aug., p. 146. Aucun auteur n'a calculé la durée du règne de Maximin avec plus de soin qu'Eutrope, qui lui donne trois ans et quelques jours (l. IX, I) : nous pouvons croire que le texte de cet auteur n'est pas corrompu, puisque l'original latin est épuré par la version grecque de Pæan.

(37) Huit pieds romains et un tiers.

Sept pieds trois pouces de Paris. Le pied romain, d'après Barthélémy et Jacquier, vaut 10 pouces 9 lignes 3/4 = 0,2926 de mètre. (Note de l'Éditeur.)

Voyez le Traité de Greaves sur le pied romain. Maximin pouvait boire dans un jour une amphora; environ vingt-cinq pintes de vin, et manger trente ou quarante livres de viande. Il pouvait traîner une charrette chargée, casser d'un coup de poing la jambe d'un cheval, écraser des pierres dans ses mains, et déraciner de petits arbres. Voyez sa vie, dans l'Histoire Auguste.

(38) Voyez, dans l'Histoire Auguste, la lettre de félicitation écrite aux deux empereurs par le consul Claudius-Julianus.

(39) Hist. Aug., p. 171.

(40) Hérodien, l. VIII, p. 258.

(41) Hérodien, l. VIII, p. 213.

(42) Le sénat, au milieu de ses acclamations, avait eu l'imprudence de faire cette remarque : elle n'échappa point aux soldats, qui la regardèrent comme une insulte. Hist. Aug., page 170.

(43) Discordiæ tacitæ, et quæ intelligerentur potius quam viderentur. (Histoire Auguste, page 170.) Cette expression heureuse est probablement prise de quelque meilleur écrivain.

(44) Hérodien, l. VIII, p. 287, 288.

(45) Quia non alius erat in præsenti. Hist. Aug.

(46) Quinte-Curce (l. X, c. 9) félicite l'empereur régnant de ce qu'il a, par son heureux avénement, dissipé tant de troubles, fermé tant de plaies, et mis fin aux discordes qui déchiraient l'Etat. Après avoir pesé très-attentivement tous les mots de ce passage, je ne vois point, dans toute l'histoire romaine, d'époque à laquelle il puisse mieux convenir qu'à l'élévation de Gordien. En ce cas, il serait possible de déterminer le temps où Quinte-Curce a écrit. Ceux qui le placent sous les premiers Césars, raisonnent d'après la pureté et l'élégance de son style; mais ils ne peuvent expliquer le silence de Quintilien, qui nous a donné une liste très-exacte des historiens romains, sans faire mention de l'auteur de la Vie d'Alexandre.

Cette conjecture de Gibbon n'a aucun fondement. Plusieurs passages de l'ouvrage de Quinte-Curce le placent évidemment à une époque antérieure : ainsi, en parlant des Parthes, il dit : Hinc in Parthienen perventum est; tunc ignobilem gentem ; NUNC caput omnium qui post Euphraten et Tigrim amnes siti Rubro mari terminantur. (L. VI, c. 2.) L'empire parthe n'eut cette étendue qu'au premier siècle de l'ère vulgaire; c'est donc à ce siècle qu'il faut rapporter l'âge de Quinte-Curce. « Quoique les critiques, dit M. de Sainte-Croix, aient beaucoup multiplié les conjectures sur ce sujet, la plupart ont fini néanmoins par adopter l'opinion qui place Quinte-Curce sous le règne de Claude. » Voy. Juste-Lipse, ad Ann. Tac., l. II, c. 20; Michel Le Tellier, Præf. in Curt.; Tillemont, Hist. des Emp., t. I, p. 251; Dubos, Réflex. crit. sur la poésie, seconde part., § 13; Tiraboschi, Storia della Letter. ital., t. II, p. 149; Exam. crit. des histor. d'Alexandre, 2° éd., p. 104, 849, 850. (Note de l'Éditeur.)

(47) Hist. Aug., p. 161. D'après quelques particularités contenues dans ces deux lettres, j'imagine qu'on n'obtint pas l'expulsion des eunuques sans quelque respectueuse violence, et que le jeune Gordien se contenta d'approuver leur disgrâce sans y consentir.

(48) Duxit uxorem filiam Misithei, quem causa cloquentiæ dignum parentela sua putavit, et præfectum statim fecit; post quod non puerile jam et contemptibile videbatur imperium.

(49) Hist. Aug., p. 162; Aurelius-Victor; Porphyre, in Vit. Plotin. ap. Fabricium, Biblioth. græc., l. IV, c. 36. Le philosophe Plotin accompagna l'armée, animé du désir de s'instruire, et de pénétrer jusque dans l'Inde.

(50) A vingt milles environ de la petite ville de Circesium, sur la frontière des deux empires.

Aujourd'hui Kerkisia, placée dans l'angle que forme l'embouchure du Chaboras ou Al-Khabour avec l'Euphrate. Cette situation parut tellement avantageuse à Dioclétien, qu'il y ajouta des fortifications pour en faire le boulevard de l'empire dans cette partie de la Mésopotamie. (D'Anville, Géogr. anc., t. II, p. 196.) (Note de l'Éditeur.)

(51) L'inscription, qui contenait un jeu de mots fort singulier, fut effacée par ordre de Licinius, qui se disait parent de Philippe (Hist. Aug., p. 165); mais le tumulus, ou monceau de terre qui formait le sépulcre, subsistait encore du temps de Julien. Voyez Ammien-Marcellin, XXIII, 5.

(52) Aurelius-Victor; Eutrope, IX, 2; Orose, VII, 20; Ammien-Marcellin, XXIII, 5; Zozime, l. I, p. 19. Philippe était né à Bostra, et il avait alors environ quarante ans.

Aujourd'hui Bosra. Elle était jadis la métropole d'une province connue sous le nom d'Arabia, et la ville principale de l'Auranitide, dont le nom se conserve dans celui de Belad-Haûran, et dont l'étendue se confond avec les déserts de l'Arabie. (D'Anville, Géogr. anc., t. II, p. 188.) Selon Victor (in Cæsar.), Philippe était originaire de la Trachonitide, autre province d'Arabie. (Note de l'Éditeur.)

(53) Le terme aristocratie peut-il être appliqué avec quelque justesse au gouvernement d'Alger ? Tout gouvernement militaire flotte entre deux extrêmes, une monarchie absolue et une farouche démocratie.

(54) La république militaire des mameluks, en Egypte, aurait fourni à M. de Montesquieu un parallèle plus noble et plus juste. Voyez Considérations sur la grandeur et la décadence des Romains, c. 16.

(55) L'Histoire Auguste (p. 163, 164) ne peut ici se concilier avec elle-même ni avec la vraisemblance. Comment Philippe pouvait-il condamner son prédécesseur, et cependant consacrer sa mémoire ? comment pouvait-il faire exécuter publiquement le jeune Gordien, et cependant protester au sénat, dans ses lettres, qu'il n'était point coupable de sa mort ? Philippe, quoique usurpateur et ambitieux, ne fut point un tyran insensé. D'ailleurs Tillemont et Muratori ont découvert des difficultés chronologiques dans cette prétendue association de Philippe à l'empire.

(56) Ce qui nous a été rapporté sur la prétendue célébration de ces jeux à l'époque où ils avaient eu lieu, nous dit-on, pour la dernière fois, est si obscur et si peu authentique, quoique cette époque se place dans un temps déjà éclairé, qu'il me semble que l'alternative ne peut se soutenir. Lorsque Boniface VII institua les jubilés, et voulut que, comme les jeux séculaires, ils se célébrassent tous les cent ans, ce pape artificieux prétendit qu'il faisait seulement renaître une ancienne institution. Voyez M. Le Chais, Lettres sur les jubilés.

(57) Cet intervalle était de cent ans ou de cent dix ans : Varron et Tite-Live ont adopté la première de ces opinions; mais la dernière est consacrée par l'autorité infaillible des sibylles. (Censorin, de Die nat, c. 17.) Cependant les empereurs Claude et Philippe ne se conformèrent pas aux ordres de l'oracle.

(58) Pour se former une idée juste des jeux séculaires, il faut consulter le poème d'Horace, et la description de Zozime, l. II, p. 167, etc.

(59) Selon le calcul reçu de Varron, Rome fut fondée sept cent cinquante quatre ans avant J.-C.; mais la chronologie de ces temps reculés est si incertaine, que sir Isaac Newton place le même événement dans l'année 627 avant J.-C.