Notes du chapitre VI

(1) Hist. Aug., p. 71. Omnia fui, et nihil expedit.

(2) Dion-Cassius, l. LXXVI, p. 1284.

(3) Vers l'année 186. M. de Tillemont est ridiculement embarrassé pour expliquer un passage de Dion, dans lequel on voit l'impératrice Faustine, qui mourût en 175, contribuer au mariage de Sévère et de Julie (l. LXXIV, p. 1243). Ce savant compilateur ne s'est pas aperçu que Dion rapporte un songe de Sévère, et non un fait réel : or, les songes ne connaissent pas les limites du temps ni de l'espace. M. de Tillemont s'est-il imaginé que les mariages étaient consommés dans le temple de Vénus, à Rome ? Histoire des Empereurs, tome III, p. 789, note 6.

(4) Hist. Aug., p. 65.

(5) Hist. Aug., p. 85.

(6) Dion-Cassius, l. LXXII, p. 1304, 1314.

(7) Voyez une dissertation de Ménage, à la fin de son édition de Diogène-Laërce, de Fæminis philosophis.

(8) Dion, l. LXXVI, p. 1285; Aurelius-Victor.

(9) Il fut d'abord nommé Bassianus, comme son grand-père maternel. Pendant son règne, il prit le nom d'Antonin, sous lequel les jurisconsultes et les anciens historiens l'ont désigné. Après sa mort, ses sujets indignés lui donnèrent les sobriquets de Tarantus et de Caracalla : le premier était le nom d'un célèbre gladiateur; l'autre venait d'une longue robe gauloise, dont le fils de Sévère fit présent au peuple romain.

(10) L'exact M. de Tillemont fixe l'avénement de Caracalla à l'année 198, et l'association de Géta à l'année 208.

(11) Hérodien, l. III, p. 130; Vies de Caracalla et de Géta, dans l'Histoire Auguste.

(12) Dion, l. LXXVI, p. 1280, etc.; Hérodien, l. III, p. 132, etc.

(13) Poésies d'Ossian, vol. I, p. 131, édit. de 1765.

(14) L'opinion que le Caracul d'Ossian est le Caracalla des Romains, est peut-être le seul point d'antiquité britannique sur lequel M. Macpherson et M. Whitaker soient d'accord; et cependant cette opinion n'est pas sans difficulté. Dans la guerre de Calédonie, le fils de Sévère n'était connu que par le nom d'Antonin. N'est-il pas singulier qu'un poëte écossais ait donné à ce prince un sobriquet inventé quatre ans après cette expédition, dont les Romains ont à peine fait usage de son vivant; et que les anciens historiens emploient très-rarement ? Voyez Dion, l. LXXVII, p. 1317; Hist. Aug., p. 89; Aurel.-Victor; Eusèbe, in Chron. ad ann. 214.

(15) Dion, l. LXXVI, p. 1282; Hist. Aug., p. 71, Aurelius-Victor.

(16) Dion, l. LXXVI, p. 1283; Hist. Aug., p. 89.

(17) Dion, l. LXXVI; p. 1284; Hérodien, l. III, p. 135.

(18) M. Hume s'étonne, avec raison, d'un passage d'Hérodien (l. IV, p. 139), qui représente, à cette occasion, le palais des empereurs comme égal en étendue au reste de Rome. Le mont Palatin, sur lequel il était bâti, n'avait tout au plus que onze ou douze mille pieds de circonférence (voyez la Notit. Victor, dans la Roma antica de Nardini); mais il ne faut pas oublier que les palais et les jardins immenses des sénateurs entouraient presque toute la ville, et que les empereurs en avaient confisqué la plus grande partie. Si Géta demeurait sur le Janicule, dans les jardins qui portèrent son nom, et si Caracalla habitait les jardins de Mécène sur le mont Esquilin, les frères rivaux étaient séparés l'un de l'autre par une distance de plusieurs milles; l'espace intermédiaire était occupé par les jardins impériaux de Salluste, de Lucullus, d'Agrippa, de Domitien, de Caïus, etc. Ces jardins formaient un cercle autour de la ville, et ils tenaient l'un à l'autre, ainsi qu'au palais, par des ponts jetés sur le Tibre, et qui traversaient les rues de Rome. Si ce passage d'Hérodien méritait d'être expliqué, il exigerait une dissertation particulière et une carte de l'ancienne Rome.

(19) Hérodien, l. IV, p. 139.

(20) Hérodien, l. IV, p. 144.

(21) Caracalla consacra dans le temple de Sérapis l'épée avec laquelle il se vantait d'avoir tué son frère Géta. Dion, l. LXXVII, p.1307.

(22) Hérodien, l. IV, p. 147. Dans tous les camps romains, on élevait, près du quartier-général, une petite chapelle où les divinités tutélaires étaient gardées et adorées. Les aigles et les autres enseignes militaires tenaient le premier rang parmi ces divinités : institution excellente, qui affermissait la discipline par la sanction de la religion. Voyez Juste-Lipse, de Militia romana, IV, 5; V, 2.

(23) Hérodien, l. IV, p. 148; Dion-Cassius, l. LXXVII, p. 1289.

(24) Géta fut placé parmi les dieux. Sit divus, dit son frère, dum non sit vivus. (Hist. Aug., p. 91.) On trouve encore sur les médailles quelques marques de la consécration de Géta.

(25) Ce n'est pas seulement sur un sentiment de pitié que se fonde le jugement favorable que l'histoire a porté de Géta, le témoignage des écrivains de son temps vient à l'appui : il aimait trop les plaisirs de la table, et se montrait plein de méfiance pour son frère; mais il était humain, instruit; il chercha souvent à adoucir les ordres rigoureux de Sévère et de Caracalla. Hérodien, l. IV, c. 3; Spartien, in Geta, c. 4. (Note de l'Éditeur.)

(26) Dion, l. LXXVII, p. 1307.

(27) Dion, l. LXXVII, p. 1290; Hérodien, l. IV, p. 150. Dion-Cassius dit (p. 1298) que les poëtes comiques n'osèrent plus employer le nom de Géta dans leurs pièces, et que l'on confisquait les biens de ceux qui avaient nommé ce malheureux prince dans leurs testamens.

(28) Caracalla avait pris les noms de plusieurs nations vaincues. Comme il avait remporté quelques avantages sur les Goths ou Gètes, Pertinax remarqua que le nom de Geticus conviendrait parfaitement à l'empereur, après ceux de Parthicus, Almannicus, etc. Hist. Aug., p. 89.

(29) Dion, l. LXXVII, p. 1291. Il descendait probablement d'Helvidius-Priscus et de Thrasea-Pœtus, ces illustres patriotes, dont la vertu intrépide, mais inutile et déplacée, a été immortalisée par Tacite.

La vertu n'est pas un bien dont la valeur s'estime comme celle d'un capital, d'après les revenus qu'elle rapporte : son plus beau triomphe est de ne pas faiblir, lors même qu'elle se sent inutile pour le bien public, et déplacée au milieu des vices qui l'entourent : telle fut celle de Thrasea-Pœtus : Ad postremum Nero virtutem ipsam exscindere concupivit, interfecto Thrasea-Pœto. « Néron voulut enfin détruire la vertu elle-même en faisant périr Thrasea-Pœtus. » (Tacite, Ann., l. XVI, c. 21.) Quelle différence entre la froide observation de Gibbon et le sentiment d'admiration qui animait Juste-Lipse lorsqu'il s'écriait au nom de Thrasea : Salve, ô salve, vir magne, et inter Romanos sapientes sanctum mihi nomen ! Tu magnum decus gallicæ gentis, tu ornamentum romanæ curiæ : tu aureum sidiis tenebrosi illius œvi. Tua inter homines, non hominis, vita; nova probitas, constantia, gravitas et vitæ mortisque æquabilis tenor. « Je te salue, homme illustre, nom sacré pour moi parmi ceux des sages Romains ! Tu étais l'honneur de la nation gauloise, l'ornement du sénat romain, l'astre qui brillait dans ce siècle de ténèbres. Ta vie, passée au milieu des hommes, s'est élevée au-dessus de l'humanité; ta probité, ta fermeté, ta sagesse, sont sans exemple, et ta mort peut seule se dire l'égale de ta vie. »
Néron lui-même ne regardait pas la vertu de Thrasea comme inutile : peu après la mort de ce courageux sénateur, qu'il avait tant craint et tant haï, il répondit à un homme qui se plaignait de la manière injuste dont Thrasea avait jugé un procès : « Plût à Dieu que Thrasea eût été mon ami aussi bien qu'il était juge intègre ! » Εϐουλομην αν, Θρασεαν ουτως εμε φιλειν ως δικαστης αριστος εστιν. Plut., Mor., πολιτικα παραγγελματα, c. 14. (Note de l'Éditeur)

(30) On prétend que Papinien était parent de l'impératrice Julie.

(31) Tacite, Ann., XIV, II.

(32) Hist. Aug., p. 88.

(33) Au sujet de Papinien, voyez Historia juris romani, de Heineccius, l. CCCXXX, etc.

(34) Papinien n'était plus alors préfet du prétoire; Caracalla lui avait ôté cette charge aussitôt après la mort de Sévère : c'est ce que rapporte Dion (p. 1287); et le témoignage de Spartien, qui donne à Papinien la préfecture du prétoire jusqu'à sa mort, est de peu de valeur, opposé à celui d'un sénateur qui vivait à Rome. (Note de l'Éditeur.)

(35) Tibère et Domitien ne s'éloignèrent jamais des environs de Rome. Néron fit un petit voyage en Grèce. Et laudatorum principum usus, ex æquo quamvis procul agentibus. Sœvi proximis ingruunt. Tacite, Hist., IV, 75.

(36) Dion, l. LXXVII, p. 1294.

(37) Dion, l. LXXVII, p. 1307; Hérodien, l. IV., p. 158. Le premier représente ce massacre comme un acte de cruauté; l'autre prétend qu'on y employa aussi de la perfidie. Il paraît que les Alexandrins avaient irrité le tyran par leurs railleries, et peut-être par leurs tumultes.

Après ces massacres, Caracalla priva encore les Alexandrins de leurs spectacles et de leurs banquets en commun : il divisa la ville en deux parties, au moyen d'une muraille; il la fit entourer de forteresses, afin que les citoyens ne pussent plus communiquer tranquillement. « Ainsi fut traitée la malheureuse Alexandrie, dit Dion, par la bête féroce d'Ausonie. » Telle était en effet l'épithète que donnait à Caracalla l'oracle rendu sur son compte : on dit même que ce nom lui plût fort, et qu'il s'en vantait souvent. Dion, l. LXXVII, p. 1307. (Note de l'Éditeur.)

(38) Dion, l. LXXVII, p. 1296.

(39) Dion, l. LXXVI, p. 1284. M. Wotton (Histoire de Rome, p. 330) croit que cette maxime fut inventée par Caracalla, et attribuée par lui à son père.

(40) Selon Dion (l. LXXVIII, p. 1343), les présens extraordinaires que Caracalla faisait à ses troupes, se montaient annuellement à soixante-dix millions de drachmes, environ deux millions trois cent cinquante mille liv. sterl. Il existe, touchant la paye militaire, un autre passage de Dion, qui serait infiniment curieux s'il n'était pas obscur, imparfait, et probablement corrompu. Tout ce qu'on peut y découvrir, c'est que les soldats prétoriens recevaient par an douze cent cinquante drachmes, quarante liv. sterl. (Dion, l. LXXVII, p. 1307.) Sous le règne d'Auguste, ils avaient par jour deux drachmes ou deniers, sept cent vingt par an. (Tacite, Ann., I, 17.) Domitien, qui augmenta la paye des troupes d'un quart, a dû porter celle des prétoriens à neuf cent soixante drachmes. (Gronovius, de Pecunia vetere, l. III, c. 2.) Ces augmentations successives ruinèrent l'empire; car le nombre des soldats s'accrût avec leur paye : les prétoriens seuls, qui n'étaient d'abord que dix mille hommes, furent ensuite de cinquante mille

Valois et Reimarus ont expliqué d'une manière très-simple et très-probable ce passage de Dion, que Gibbon ne me paraît pas avoir compris :
Ο αυτος τοις ςτρατιωταις αθλα της στρατειας, τοις μεν εν τω δορυφοοικω τεταχμενοις χιλιας διακοσιας πεντηκοντα, τοις δε πεντακις χιλιας λαμϐανειν (εθηκε). Dion, l. LXXVII, p. 1307.
« Il ordonna que les soldats recevraient de plus qu'ils n'avaient encore reçu, pour prix de leurs services, les prétoriens douze cent cinquante drachmes, et les autres cinq mille drachmes. »
Valois pense que les nombres ont été transposés, et que Caracalla ajouta à la gratification des prétoriens cinq mille drachmes, et douze cent cinquante à celle des légionnaires. Les prétoriens, en effet, ont toujours reçu plus que les autres : l'erreur de Gibbon est d'avoir cru qu'il s'agissait ici de la paye annuelle des soldats, tandis qu'il s'agit de la somme qu'ils recevaient, pour prix de leur service, au moment où ils obtenaient leur congé : αθλον της στρατειας signifie récompense du service. Auguste avait établi que les prétoriens, après seize campagnes, recevraient cinq mille drachmes : les légionnaires n'en recevaient que trois mille après vingt ans. Caracalla ajouta cinq mille drachmes à la gratification des prétoriens, et douze cent cinquante à celle des légionnaires. Gibbon paraît s'être mépris, et en confondant ces gratifications de congé avec la paye annuelle, et en n'ayant pas égard à l'observation de Valois sur la transposition des nombres dans le texte de Dion. (Note de l'Éditeur.)

(41) Charræ, aujourd'hui Harran, entre Édesse et Nisibis, célèbre par la défaite de Crassus. C'est de là que partit Abraham pour se rendre dans le pays de Canaan. Cette ville a toujours été remarquable par son attachement au sabéisme. (Note de l'Éditeur.)

(42) Dion, l. LXXVIII, p. 1312; Hérodien, l. IV, p. 168.

(43) La passion de Caracalla pour Alexandre paraît encore sur les médailles du fils de Sévère. Voyez Spanheim, de Usu numismat., dissert. XII. Hérodien (l. IV, p. 154) avait vu des peintures ridicules, représentant une figure qui ressemblait d'un côté à Alexandre, et de l'autre à Caracalla.

(44) Hérodien, l. IV, p. 169; Hist. Aug., p. 94.

(45) Dion, l. LXXXVIII, p. 1350. Elagabale reprocha à son prédécesseur d'avoir osé s'asseoir sur le trône, bien que, comme préfet du prétoire, il n'eut pas la liberté de demeurer dans le sénat lorsque le public avait ordre de se retirer. La faveur personnelle de Plautien et de Séjan les avait mis au dessus de toutes les lois. A la vérité, ils avaient été tirés de l'ordre équestre; mais ils conservèrent la préfecture avec le rang de sénateur, et même avec le consulat.

(46) II était né à Césarée, dans la Numidie, et il fut d'abord employé dans la maison de Plautien, dont il fut sur le point de partager le sort malheureux. Ses ennemis ont avancé que, né dans l'esclavage, il avait exercé plusieurs professions infâmes, entre autres celle de gladiateur. La coutume de noircir l'origine et la condition d'un adversaire, paraît avoir duré depuis le temps des orateurs grecs jusqu'aux savans grammairiens du dernier siècle.

(47) Dion et Hérodïen parlent des vertus et des vices de Macrin avec candeur et avec impartialité; mais l'auteur de sa Vie, dans l'Histoire Auguste, paraît avoir aveuglément copié quelques-uns de ces écrivains dont la plume vénale, vendue à l'empereur Elagabale, a noirci la mémoire de son prédécesseur.

(48) Dion, l. LXXXIII, p. 1336. Le sens de l'auteur est aussi clair que l'intention du prince; mais M. Wotton n'a compris ni l'un ni l'autre en appliquant la distinction, non aux vétérans et aux recrues, mais aux anciennes et aux nouvelles légions. Histoire de Rome, p. 347.

(49) Dès que cette princesse eut appris la mort de Caracalla, elle voulut se laisser mourir de faim : les égards que Macrin lui témoigna, en ne changeant rien à sa suite et à sa cour, l'engagèrent à vivre; mais il paraît, autant du moins que le texte tronqué de Dion et l'abrégé imparfait de Xiphilin nous mettent en état d'en juger, qu'elle conçut des projets ambitieux, et tenta de s'élever à l'empire. Elle voulait marcher sur les traces de Sémiramis et de Nitocris, dont la patrie était voisine de la sienne. Macrin lui fit donner l'ordre de quitter sur-le-champ Antioche et de se retirer où elle voudrait; elle revint alors à son premier dessein, et se laissa mourir de faim. Dion, l. LXXVIII, p. 1330. (Note de l'Éditeur.)

(50) Dion, l. LXXVIII, p. 1330. L'abrégé de Xiphilin, quoique moins rempli de particularités, est ici plus clair que l'original.

(51) Il tenait ce nom de son bisaïeul maternel, Bassianus, père de Julie-Mœsa, sa grand'mère, et de Julie-Domna, femme de Sévère. Victor (dans l'Epitome) est peut-être le seul historien qui ait donné la clef de cette généalogie, en disant de Caracalla : Hic Bassianus ex ovi materni nomine dictus. Caracalla, Elagabale et Alexandre-Sévère, portèrent successivement ce nom. (Note de l'Editeur.)

(52) Selon Lampride (Hist. Aug., p. 135), Alexandre-Sévère vécut vingt-neuf ans trois mois et sept jours. Comme il fut tué le 19 mars 235, il faut fixer sa naissance au 12 décembre 205. Il avait alors treize ans, et son cousin environ dix-sept. Cette supputation convient mieux à l'histoire de ces deux jeunes princes que celle d'Hérodien, qui les fait de trois ans plus jeunes (l. V, p. 181). D'un autre côté, cet auteur alonge de deux années le règne d'Elagabale. On peut voir les détails de la conspiration dans Dion, l. LXXVIII, p. 1339, et dans Hérodien, l. V, p. 184.

(53) En vertu d'une dangereuse proclamation du prétendu Antonin, tout soldat qui apportait la tête de son officier pouvait hériter de son bien et être revêtu de son grade militaire.

(54) Dion, l. CXXVIII, p. 1345; Hérodien, l. V, p. 186. La bataille se donna près du village d'Immæ, environ à vingt-deux milles d'Antioche.

(55) Gannys n'était pas un eunuque. Dion, p. 1355. (Note de l'Éditeur.)

(56) Dion, l. LXXIX, p. 1350.

(57) Dion, l. LXXIX, p. 1363; Hérodien, l. V, p. 189.

(58) Ce nom vient de deux mots syriaques, ela, dieu, et gabal, former : le dieu formant ou plastique; dénomination juste et même heureuse pour le Soleil. Wotton, Histoire de Rome, p. 378.

Le nom d'Élagabale a été defiguré de plusieurs manières : Hérodien l'appelle Ελαιαγαϐαλος; Lampride et les écrivains plus modernes en ont fait Héliogabale. Dion le nomme Ελεγαϐαλος; mais Élagabale est son véritable nom, tel que le donnent les médailles. (Eckhel, de Doct. num. vet., t. VII, p. 250.) Quant à son étymologie, celle que rapporte Gibbon est donnée par Bochart (Chan., l. II, c. 5), mais Saumaise, avec plus de fondement (Not. ad Lamprid., in Elagab.), tire ce nom d'Élagabale de l'idole de ce dieu, représenté par Hérodien et dans les médailles sous la figure d'une montagne (gibel en hébreu) ou grosse pierre taillée en pointe, avec des marques qui représentaient le Soleil. Comme il n'était pas permis, à Hiérapolis en Syrie, de faire des statues du Soleil et de la Lune, parce que, disait-on, ils sont eux-mêmes assez visibles, le Soleil fut représenté à Émèse sous la figure d'une grosse pierre qui, à ce qu'il parait, était tombée du ciel. Spanheim, Cæsar., Preuves, p. 46. (Note de l'Éditeur.)

(59) Hérodien, l. V, p. 190.

(60) II força le sanctuaire de Vesta, et il emporta une statue qu'il croyait être le Palladium; mais les vestales se vantèrent d'avoir, par une pieuse fraude, trompé le sacrilége en lui présentant une fausse image de la déesse. Hist. Aug., p. 103.

(61) Dion, l. LXXIX, p. 1360; Hérodien, l. V, p. 193. Les sujets de l'empire furent obligés de faire de riches présens aux nouveaux époux. Mammée, dans la suite, exigea des Romains tout ce qu'ils avaient promis pendant la vie d'Élagabale.

(62) La découverte d'un nouveau mets était magnifiquement récompensée; mais s'il ne plaisait pas, l'inventeur était condamné à ne manger que de son plat, jusqu'à ce qu'il en eût imaginé un autre qui flattât davantage le goût de l'empereur. Hist. Aug., p. 112.

(63) Il ne mangeait jamais de poisson que lorsqu'il se trouvait à une grande distance de la mer : alors il en distribuait aux paysans une immense quantité des plus rares espèces, dont le transport coûtait des frais énormes.

(64) Dion, l. LXXIX, p. 1358; Hérodien, l. V, p. 192.

(65) Ce fut Hiérocles qui eut cet honneur; mais il aurait été supplanté par un certain Zoticus, s'il n'eût pas trouvé le moyen d'affaiblir son rival par une potion. Celui-ci fut chassé honteusement du palais, lorsqu'on trouva que sa force ne répondait pas à sa réputation. (Dion, l. LXXIX, p. 1363, 1364.) Un danseur fut nommé préfet de la cité, un cocher préfet de la garde, un barbier préfet des provisions. Ces trois ministres et plusieurs autres officiers inférieurs étaient recommandables chormitate membrorum. Voyez l'Histoire Auguste, p. 105.

(66) Le crédule compilateur de sa vie est lui-même porté à croire que ses vices peuvent avoir été exagérés. Hist. Aug., p. III.

(67) Dion, l. LXXIX, p. 1365; Hérodien, l, V, p. 195-201; Hist. Aug., p. 105. Le dernier de ces trois historiens semble avoir suivi les meilleurs auteurs dans le récit de la révolution.

(68) L'époque de la mort d'Élagabale et de l'avénement d'Alexandre a exercé l'érudition et la sagacité de Pagi, de Tillemont, de Valsecchi, de Vignoles et de Torre, évêque d'Adria. Ce point d'histoire est certainement très-obscur; mais je m'en tiens à l'autorité de Dion, dont le calcul est évident, et dont le texte ne peut être corrompu, puisque Xiphilin, Zonare et Cedrenus, s'accordent tous avec lui. Élagabale régna trois ans neuf mois et quatre jours depuis sa victoire sur Macrin, et il fut tué le 10 mars 222. Mais que dirons-nous en lisant sur des médailles authentiques, la cinquième année de sa puissance tribunitienne ? Nous répliquerons, avec le savant Valsecchi, que l'on n'eut aucun égard à l'usurpation de Macrin, et que le fils de Caracalla data son règne de la mort de son père. Après avoir résolu cette grande difficulté, il est aisé de délier ou de couper les autres nœuds de la question.

Cette opinion de Valsecchi a été victorieusement combattue par Eckhel, qui a montré l'impossibilité de la faire concorder avec les médailles d'Élagabale, et qui a donné l'explication la plus satisfaisante des cinq tribunats de cet empereur. Il monta sur le trône et reçut la puissance tribunitienne le 16 mai, l'an de Rome 971; et le 1er janvier de l'année suivante 972, il recommença un nouveau tribunat, selon l'usage établi par les empereurs précédens. Pendant les années 972, 973, 974, il jouit du tribunat, et il commença le cinquième, l'année 975, pendant laquelle il fut tué le 10 mars. Eckhel, de Doct. num. veter., t. VIII, p. 430 et suiv. (Note de l'Éditeur.)

(69) Lampride dit que les soldats le lui donnèrent dans la suite, à cause de sa sévérité dans la discipline militaire. Lampr., in Alex.-Sev., c. 12 et 25. (Note de. l'Editeur.)

(70) Hist. Aug., p. 114. En se conduisant avec une précipitation si peu ordinaire, le sénat avait intention de détruire les espérances des prétendans, et de prévenir les factions des armées.

(71) « Si la nature eût été assez bienfaisante pour nous donner l'existence sans le secours des femmes, nous serions débarrassés d'un compagnon très-importun. » C'est ainsi que s'exprima Metellus-Numidicus Le Censeur devant le peuple romain; et il ajouta que l'on ne devait considérer le mariage que comme le sacrifice d'un plaisir particulier à un devoir public. Aulu-Gelle, I, 16.

(72) Tacite, Annal., XIII, 5.

(73) Hist. Aug., p. 102, 107.

(74) Dion, l. LXXX, p. 1369; Hérodien, l. VI, 206; Hist. Aug., p. 131. Selon Hérodien, le patricien était innocent. L'Histoire Auguste, sur l'autorité de Dexippus, le condamne comme coupable d'une conspiration contre la vie d'Alexandre. Il est impossible de prononcer entre eux; mais Dion est un témoin irréprochable de la jalousie et de la cruauté de Mammée envers la jeune impératrice, dont Alexandre déplora la cruelle destinée, sans avoir la force de s'y opposer.

(75) Hérodien, l. VI, p. 203; Hist. Aug., p. 119. Selon ce dernier historien, lorsqu'il s'agissait de faire une loi, on admettait dans le conseil des jurisconsultes habiles et des sénateurs expérimentés, qui donnaient leurs avis séparément, et dont l'opinion était mise par écrit.

(76) Voyez sa vie dans l'Hist. Aug. Le compilateur a rassemblé, sans aucun goût, une foule de circonstances triviales, dans lesquelles on démêle un petit nombre d'anecdotes intéressantes.

(77) Alexandre admit dans sa chapelle tous les cultes répandus dans l'empire : il y reçut Jésus-Christ, Abraham, Orphée, Apollonius de Tyane, etc. (Lamprid., in Hist. Aug., c. 29.) Il est presque certain que sa mère Mammée l'avait instruit dans la morale du christianisme; les historiens s'accordent généralement à la dire chrétienne; il y a lieu de croire du moins qu'elle avait commencé à goûter les principes du christianisme. (Voyez Tillemont, sur Alexandre-Sévère.) Gibbon n'a pas rappelé cette circonstance; il paraît même avoir voulu rabaisser le caractère de cette impératrice : il a suivi presque partout la narration d'Hérodien, qui, de l'aveu même de Capitolin (in Maximino, c. 13), détestait Alexandre. Sans croire aux éloges exagérés de Lampride, il eût pu ne pas se conformer à l'injuste sévérité d'Hérodien, et surtout ne pas oublier de dire que le vertueux Alexandre-Sévère avait assuré aux juifs la conservation de leurs privilèges, et permis l'exercice du christianisme. (Hist. Aug., p. 121.) Des chrétiens ayant établi leur culte dans un lieu public, des cabaretiers en demandèrent à leur place, non la propriété, mais l'usage : Alexandre répondit qu'il valait mieux que ce lieu servit à honorer Dieu, de quelque manière que ce fût, qu'à des cabaretiers. Hist. Aug., p. 131. (Note de l'Éditeur.)

(78) Voyez la treizième satire de Juvénal.

(79) Hist. Aug., p. 119.

(80) La dispute qui s'éleva à ce sujet entre Alexandre et le sénat, se trouve extraite des registres de cette compagnie dans l'Histoire Auguste, p. 116, 117. Elle commença le 6 mars, probablement l'an 223, temps ou les Romains avaient goûté pendant près d'un an les douceurs du nouveau règne. Avant d'offrir au prince la dénomination d'Antonin comme un titre d'honneur, le sénat avait voulu attendre pour savoir s'il ne la prendrait pas comme un nom de famille.

(81) L'empereur avait coutume de dire : Se milites magis servare quam se ipsum, quod salus publica in his esset. Hist. Aug., p. 130.

(82) Gibbon a confondu ici deux événemens tout-à-fait différens : la querelle du peuple avec les prétoriens, qui dura trois jours, et le meurtre d'Ulpien, commis par ces derniers. Dion raconte d'abord la mort d'Ulpien : revenant ensuite en arrière, par une habitude qui lui est assez familière, il dit que du vivant d'Ulpien il y avait eu une guerre de trois jours entre les prétoriens et le peuple, mais Ulpien n'en était point la cause; Dion dit au contraire qu'elle avait été occasionée par un fait peu important, tandis qu'il donne la raison du meurtre d'Ulpien en l'attribuant au jugement par lequel ce préfet du prétoire avait condamné à mort ses deux prédécesseurs Chrestus et Flavien, que les soldats voulurent venger. Zozime attribue (l. I, c 11) cette condamnation à Mammée; mais les troupes peuvent, même alors, en avoir imputé la faute à Ulpien qui en avait profité, et qui d'ailleurs leur était odieux. (Note de l'Éditeur.)

(83) Quoique l'auteur de la Vie d'Alexandre (Hist. Aug., p. 132) parle de la sédition des soldats contre Ulpien, il passe sous silence la catastrophe qui pouvait être une marque de faiblesse dans l'administration de son héros. D'après une pareille omission, nous pouvons juger de la fidélité de cet auteur, et de la confiance qu'il mérite.

(84) On peut voir dans la fin tronquée de l'Histoire de Dion (l. LXXX, p. 1371), quel fut le sort d'Ulpien, et à quels dangers Dion fut exposé.

(85) Dion ne possédait point de terres en Campanie et n'était pas riche. Il dit seulement que l'empereur lui conseilla d'aller, pendant son consulat, habiter quelque lieu hors de Rome; qu'il revint à Rome après la fin de son consulat, et eut occasion de s'entretenir avec l'empereur en Campanie. Il demanda et obtint la permission de passer le reste de sa vie dans sa ville natale (Nicée en Bithynie); ce fut là qu'il mit la dernière main à son histoire, qui finit avec son second consulat. (Note de l'Éditeur.)

(86) Annotation. Reymar ad Dion, l. LXXX, p. 1369.

(87) Jules-César avait apaisé une sédition par le même mot quirites, qui, opposé à celui de soldats, était un terme de mépris, et réduisait les coupables à la condition moins honorable de simples citoyens. Tacite, Annal., I, 43.

(88) Hist. Aug., p. 132.

(89) Des Metellus (Hist. Aug., p. 119). Le choix était heureux. Dans une période de douze ans, les Metellus obtinrent sept consulats et cinq triomphes. Voyez Velleius-Paterculus, II, 11, et les Fastes.

(90) La Vie d'Alexandre dans l'Histoire Auguste, présente le modèle d'un prince accompli; c'est une faible copie de la Cyropédie de Xénophon. Le récit de son règne, tel que nous l'a donné Hérodien, est sensé, et cadre avec l'histoire générale du siècle. Quelques-unes des particularités les plus défavorables qu'elle renferme sont également rapportée dans les fragmens de Dion. Cependant la plupart de nos écrivains modernes, aveuglés par le préjugé, accablent de reproches Hérodien, et copient servilement l'Hist. Aug. (Voyez MM. de Tillemont et Wotton.) Par un préjugé contraire, l'empereur Julien (in Cæsaribus, p. 31) prend plaisir à peindre la faiblesse efféminée du Syrien, et l'avarice ridicule de sa mère.

(91) Les historiens sont partagés sur le succès de l'expédition contre les Perses : Hérodien est le seul qui parle de défaites; Lampride, Eutrope, Victor et autres, disent qu'elle fût très-glorieuse pour Alexandre; qu'il battit Artaxerce dans une grande bataille, et le repoussa des frontières de l'empire. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'Alexandre, de retour à Rome, jouit des honneurs du triomphe (Lampride, Hist. Aug., c. 56, p. 133, 134), et qu'il dit, dans son discours au peuple : Quirites, vicimus Persas, milites divites reduximus, vobis congiarium pollicemur, cras ludos circenses persicos dabimus. « Alexandre, dit Eckhel, avait trop de modération, trop de sagesse, pour permettre qu'on lui rendît des honneurs qui ne devaient être le prix que de la victoire, s'il ne les avait mérités; il se serait borné à dissimuler sa perte. » (Eckhel, Doct. numis. vet., tome VII, page 276.) Les médailles le portent comme triomphateur; une entre autres le représente couronné par la Victoire, au milieu des deux fleuves, l'Euphrate et le Tibre. P. M. TR. P. XII Cos III P. P. Imperator paludatus D. hastam, S. parazonium stat inter duos fluvios humi jacentes et ab accedente retro Victoria coronatur. Æ. max. mod. (Mus. Reg. Gall.) Quoique Gibbon traite cette question avec plus de détail en parlant de la monarchie des Perses, j'ai cru devoir placer ici ce qui contredit son opinion. (Note de l'Editeur.)

(92) Selon l'exact Denys d'Halicarnasse, la ville elle-même n'était éloignée de Rome que de cent stades (environ douze milles et demi), bien que quelques postes avancés pussent s'étendre plus loin du côté de l'Etrurie. Nardini a combattu, dans un traité particulier, l'opinion reçue et l'autorité de deux papes, qui plaçaient Veïes à Civita-Castellana : ce savant croit que cette ancienne ville était située dans un petit endroit appelé Isola, à moitié chemin de Rome et du lac Bracciano.

(93) Voyez les IVe et Ve livres de Tite-Live. Dans le cens des Romains, la propriété, la puissance et la taxe, étaient exactement proportionnées l'une sur l'autre.

(94) Pline, Hist. nat., l. XXXIII, c. 3; Cicéron, de Officiis, II, 22; Plutarque, Vie de Paul-Émile, p. 275.

(95) Voyez dans la Pharsale de Lucain une belle description de ces trésors accumulés par les siècles; l. III, v. 155, etc.

(96) Se rationarium imperii. Voyez outre Tacite, Suétone, dans Aug., c. ult., et Dion, p. 832.) D'autres empereurs tinrent des registres pareils et les publièrent. (Voyez une dissertation du docteur Wolle, de Rationario imperii rom., Leipsig., 1773.) Le dernier livre d'Appien contenait aussi une statistique de l'empire romain; mais il est perdu. (Note de l'Éditeur.)

(97) Tacite, Annal., I, 11. Il paraît que ce registre existait du temps d'Appien.

(98) Plutarque, Vie de Pompée, p. 642.

(99) Ce calcul n'est pas exact. Selon Plutarque, les revenus de l'Asie romaine, avant Pompée, étaient de 50 millions de drachmes; Pompée les porta à 85 millions, c'est-à-dire, à 2,744,791 liv. sterl., environ 65 millions de notre monnaie. Plutarque dit, d'autre part, qu'Antoine fit payer à l'Asie, en une seule fois, 200,000 tal., c'est-à-dire, 38,750,000 liv. sterl., environ 930,000,000 francs, somme énorme; mais Appien l'explique en disant que c'était le revenu de dix ans; ce qui porte le revenu annuel, du temps d'Antoine, à 20,000 talens ou 3,875,000 liv. sterl., environ 93,000,000 francs. (Note de l'Éditeur.)

(100) Strabon, l. XVII, p. 798.

(101) Velleius-Paterculus, l. II, c. 39. Cet auteur semble donner la préférence au revenu de la Gaule.

(102) Les talens euboïques, phéniciens et alexandrins, pesaient le double des talens attiques. Voyez Hooper, sur les Poids et Mesures des anciens, p. IV, c. 5. Il est probable que le même talent fut porté de Tyr à Carthage.

(103) Polybe, l. XV, c. 2.

(104) Appien, in Punicis, p. 84.

(105) Diodore de Sicile, l. V. Cadix fut bâti par les Phéniciens un peu plus de mille ans avant la naissance de Jésus-Christ. Voyez Velleius-Paterculus, I, 2.

(106) Strabon, l. III, p. 148.

(107) Pline, Hist. nat., l. XXXIII, c. 3. Il parle aussi d'une mine d'argent en Dalmatie, qui en fournissait par jour cinquante livres à l'État.

(108) Strabon, l. X, p. 485; Tacite, Annal., III, 69, et IV, 30. Voyez dans Tournefort (Voyage au Levant, lettre VIII) une vive peinture de la misère où se trouvait alors Gyare.

(109) Juste-Lipse (de Magnitudine romana, l. II, c. 3) fait monter le revenu à cent cinquante millions d'écus d'or; mais tout son ouvrage, quoique ingénieux et rempli d'érudition, est le fruit d'une imagination très-échauffée.

Si Juste-Lipse a exagéré le revenu de l'empire romain, Gibbon, d'autre part, l'a trop diminué. Il le fixe environ de quinze à vingt millions sterl. (de trois cent soixante à quatre cent quatre-vingt millions de francs); mais si l'on prend seulement, d'après un calcul modéré, les impôts des provinces qu'il a déjà citées, ils se montent à peu près à cette somme, eu égard aux augmentations qu'y ajouta Auguste : il reste encore les provinces de l'Italie, de la Rhétie, de la Norique, de la Pannonie, de la Grèce, etc., etc.; qu'on fasse attention, de plus, aux prodigieuses dépenses de quelques empereurs (Suétone, Vespas., c. 16), on verra que de tels revenus n'auraient pu y suffire. Les auteurs de l'Histoire universelle (partie XII) assignent quarante millions sterl. (environ neuf cent soixante millions de francs), comme la somme à laquelle pouvaient s'élever à peu près les revenus publics. (Note de l'Éditeur.)

(110) Il n'est pas étonnant qu'Auguste tînt ce langage. Le sénat déclara aussi, sous Néron, que l'État ne pouvait subsister sans les impôts tant augmentés qu'établis par Auguste. (Tacite, Ann., l. XIII, c. 50.) Depuis l'abolition des différens tributs que payait l'Italie, abolition faite en 646-694 et 695 de Rome, l'Etat ne retirait pour revenu de ce vaste pays que le vingtième des affranchissemens (vicesima manumissionum), et Cicéron s'en plaint en plusieurs endroits, notamment dans ses Lettres à Atticus, l. II, lettre 15. (Note de l'Éditeur.)

(111) Les douanes (portoria) existaient déjà du temps des anciens rois de Rome; elles furent supprimées pour l'Italie l'an de Rome 694, par le préteur Cecilius-Metellus-Nepos : Auguste ne fit ainsi que les rétablir. Voyez la note de la page précédente. (Note de l'Editeur.)

(112) Ils n'avaient été exempts si long-temps que de l'impôt personnel; quant aux autres impôts, l'exemption ne datait que des années 646-94, 95. Voy. la note de la page précédente. (Note de l'Éditeur.)

(113) Tacite, Annal., XIII, 31.

(114) Voyez Pline (Hist. nat., l. VI, c. 23; l. XII, c. 18) : il observe que les marchandises de l'Inde se vendaient à Rome cent fois leur valeur primitive; de là nous pouvons nous former quelque idée du produit des douanes, puisque celte valeur primitive se montait à plus de huit cent mille liv. sterling.

(115) Dans les Pandectes, l. 39, t. IV, de Publican. Comparez Cicéron, Verrin., II, c. 72 et 74. (Note de l'Éditeur.)

(116) Les anciens ignoraient l'art de tailler le diamant.

(117) M. Bouchaud, dans son Traité de l'impôt chez les Romains, a transcrit cette liste, qui se trouve dans le Digeste, et il a voulu l'éclaircir par un commentaire très-prolixe.

(118) Tacite, Annal., I, 78. Deux ans après, l'empereur Tibère, qui venait de réduire le royaume de Cappadoce, diminua de moitié l'impôt sur les consommations; mais cet adoucissement ne fut pas de longue durée.

(119) Dion ne parle ni de cette proposition ni de la capitation; il dit seulement que l'empereur mit un impôt sur les fonds de terre, et envoya partout des hommes chargés d'en dresser le tableau, sans fixer comment et pour combien chacun devait y contribuer. Les sénateurs aimèrent mieux alors approuver la taxe sur les legs et héritages. (Note de l'Éditeur.)

(120) Dion, l. LV, p. 794; l. LVI, p. 825.

(121) La somme n'est fixée que par conjecture.

(122) Pendant plusieurs siècles de l'existence du droit romain, les cognati ou parens de la mère ne furent point appelés à la succession. Cette loi cruelle fut insensiblement détruite par l'humanité, et enfin abolie par Justinien.

(123) Pline, Panegyr., c. 37.

(124) Voyez Heineccius, Antiquit. juris rom., l. II.

(125) Horace, l. II, sat. 5; Pétrone, c. 116, etc.; Pline, l. II, lettre 20.

(126) Cicéron, Philipp., II, c. 16.

(127) Voyez ses Lettres. Tous ces testamens lui donnaient occasion de développer son respect pour les morts et sa justice pour les vivans. Il sut accorder ces deux sentimens dans la manière dont il se conduisit envers un fils qui avait été déshérité par sa mère. (V, 1.)

(128) Tacite, Annal., XIII, 50; Esprit des Lois, t. XII, c. 19.

(129) Voyez le Panégyrique de Pline, l'Histoire Auguste, et Burmann, de Vectigal. passim.

(130) Les tributs proprement dits n'étaient point affermés, puisque les bons princes remirent souvent plusieurs millions d'arrérages.

(131) La condition des nouveaux citoyens est très-exactement exposée par Pline (Panegyr., c. 37, 38, 39) : Trajan publia une loi très-favorable pour eux.

(132) Gibbon a adopté l'opinion de Spanheim et de Burmann, qui attribuent à Caracalla cet édit qui donnait le droit de cité à tous les habitans des provinces : cette opinion peut être contestée; plusieurs passages de Spartien, d'Aurelius-Victor et d'Aristide, attribuent cet édit à Marc-Aurèle. (Voyez sur ce sujet une savante dissertation intitulée : Joh. P. Mahneri, Commemtatio de Marco Aurelio Antonino, constitutionis de civitate universo orbi romano data auctore. Halæ, 1772, in-8°.) Il paraît que Marc-Aurèle avait mis à cet édit des modifications qui affranchissaient les provinciaux de quelques-unes des charges qu'imposait le droit de cité, en les privant de quelques-uns des avantages qu'il conférait, et que Caracalla leva ces modifications. (Note de l'Éditeur.)

(133) Dion, l. LXXVII, p. 1295.

(134) Celui qui était taxé à dix aurei, le tribut ordinaire, ne paya plus que le tiers d'un aureus, et Alexandre fit en conséquence frapper de nouvelles pièces d'or. Hist. Aug., p. 127, avec les Commentaires de Saumaise.

(135) Voyez l'histoire d'Agricola, de Vespasien, de Trajan, de Sévère, de ses trois compétiteurs, et généralement de tous les hommes illustres de ce temps.