Notes du chapitre V

(1) Leur nombre était originairement de neuf ou dix mille hommes (car Dion et Tacite ne sont pas d'accord à cet égard) divisés en autant de cohortes. Vitellius le porta à seize mille; et, autant que les inscriptions peuvent nous en instruire, ce nombre, par la suite, ne fut jamais beaucoup moins considérable. Voyez Juste-Lipse, de Magnitudine romana, I, 4.

(2) Suétone, Vie d'Auguste, c. 49.

(3) Tacite, Ann., IV, 2; Suétone, Vie de Tibère, c. 37; Dion-Cassius, l. LVII, p. 867.

(4) Dans la guerre civile entre Vespasien et Vitellius, le camp des prétoriens fut attaqué et défendu avec toutes les machines que l'on employait au siége des villes les mieux fortifiées. Tacite, Hist., III, 84.

(5) Près des murs de la ville, sur le sommet des monts Quirinal et Viminal. Voyez Nardini, Roma antica, p. 174; Donatus, de Roma antiqua, p. 45.

(6) Claude, que les soldats avaient élevé à l'empire, fut le premier qui leur fit des largesses : il leur donna à chacun quina dena, H. S., cent vingt liv. sterl. (Suétone, Vie de Claude, c. 10.) Lorsque Marc-Aurèle monta paisiblement sur le trône avec son collègue Lucius-Verus, il donna à chaque prétorien vicena, H. S., cent soixante liv. sterl. (Hist. Aug., p. 25; Dion, l. LXXIII, p. 1231.) Nous pouvons nous former une idée de ces exorbitantes libéralités par les plaintes d'Adrien sur ce que, lorsqu'il fit un César, la promotion lui avait coûté ter millies, H. S., deux millions et demi sterling.

(7) Cicéron, de Legibus, III, 3. Le premier livre de Tite-Live et le second de Denys d'Halicarnasse, montrent l'autorité du peuple, même dans l'élection des rois.

(8) Les levées se faisaient originairement dans le Latium, l'Étrurie et les anciennes colonies (Tacite, Ann., IV, V). L'empereur Othon flatte la vanité des gardes en leur donnant les titres d'Italiæ alumni, romana vere juventus. (Tacite, Hist., I, 84.)

(9) Dans le siége de Rome par les Gaulois. Voyez Tite-Live, V, 48; Plutarque, Vie de Camille, p. 143.

(10) Dion, l. LXXIII, p. 1234; Hérodien, l. II, p. 63; Hist. Aug., p. 60. Quoique tous ces historiens s'accordent à dire que ce fut réellement une vente publique, Hérodien seul assure qu'elle fut proclamée comme telle par les soldats.

(11) Spartien adoucit ce qu'il y avait de plus odieux dans le caractère et l'élévation de Julianus.

(12) Une des principales causes de la préférence accordée par les soldats à Julianus, fut l'adresse qu'il eut de leur dire que Sulpicianus ne manquerait pas de venger sur eux la mort de son gendre. Voyez Dion, p. 1234, Hérodien, l. II, c. 6. (Note de l'Éditeur.)

(13) Dion-Cassius, alors préteur, était ennemi personnel de Julianus, l. LXXIII, p. 1235.

(14) Hist. Aug., p. 61. Nous apprenons par là une circonstance assez curieuse : un empereur, quelle que fût sa naissance, était reçu immédiatement après son élection au nombre des patriciens.

(15) Dion, l. LXXIII, p. 1235; Hist. Aug., p. 61. J'ai cherché à concilier les contradictions apparentes de ces historiens.

Ces contradictions ne sont point conciliées et ne peuvent l'être, car elles sont réelles. Voici le passage de l'Histoire Auguste :
Etiam hi primum qui Julianum odisse cœperant, disseminarunt, prima statim sic Pertinacis cœna despecta, luxuriosum parasse convivium ostreis et alitibus et piscibus adornatum, quod falsum fuisse constat; nam Julianus tantæ parcimoniæ fuisse perhibetur ut per triduum porcellum, per triduum leporem divideret, si quis ei forte misisset : sæpe autem, nulla existente religione, oleribus, leguminibusque contentus; sine carne cœnaverit. Deinde neque cœnavit priusquam sepultus esset Pertinax et tristissimus cibum ob ejus necem sumpsit, et primam noctem vigiliis continuavit de tanta necessitate sollicitus. Hist. Aug., p. 61.
Voici la traduction latine des paroles de Dion Cassius :
Hoc modo quum imperium senatus consultis stabilivisset, in palatium proficiscitur : ubi quum invenisset cœnam paratam Pertinaci, derisit illam vehementer, et arcessitis, unde et quoquo modo tum potuit, pretiosissimis quibusque rebus, mortuo adhuc intus jacente, semet ingurgitavit, lusit aleis et Pyladem saltatorem cum aliis quibusdam adsumpsit. Dion, l. LXXIII, p. 1255.
Ajouter au récit de Dion la dernière phrase de celui de Spartien, ce n'est point réconcilier les deux passages; c'est ce qu'a fait Gibbon. Reimarus n'a pas essayé de faire disparaître une contradiction si évidente; il a discuté la valeur des deux autorités, et préfère celle de Dion, que confirme d'ailleurs Hérodien, II, 7, 1. Voyez son Commentaire sur le passage précité de Dion. (Note de l'Editeur.)

(16) Dion, l. LXXIII, p. 1235.

(17) Les Posthumiens et les Céjoniens. Un citoyen de la famille posthumienne fut élévé au consulat dans la cinquième année après son institution.

(18) Spartien, dans son indigeste compilation, fait un mélange de toutes les vertus et de tous les vices qui composent la nature humaine, et il en charge un seul individu. C'est dans cet esprit qu'ont été dessinés la plupart des portraits de l'Histoire Auguste.

(19) Hist. Aug., p. 80-84.

(20) Pertinax, qui gouvernait la Bretagne quelques années auparavant, avait été laissé pour mort dans un soulèvement des soldats. (Hist. Aug., p. 54.) Cependant les troupes le chérissaient, et elles le regrettèrent; admirantibus eam virtutem, cui irascebantur.

(21) Suétone, Vie de Galba, c. 10.

(22) Hist. Aug., p. 76.

(23) Hérodien, l. II, p. 68. On voit dans la Chronique de Jean Malala, d'Antioche, combien ses compatriotes étaient attachés à leurs fêtes, qui satisfaisaient à la fois leur supersti tion et leur amour pour le plaisir.

(24) L'Hist. Auguste parle d'un roi de Thèbes, en Egypte, allié et ami personnel de Niger. Si Spartien ne s'est pas trompé, ce que j'ai beaucoup de peine à croire, il a fait paraître une dynastie de princes tributaires entièrement inconnus aux historiens.

(25) Dion, l. LXXIII; p. 1238; Hérodien, l. II, p. 67. Un vers qui était alors dans la bouche de tout le monde semble exprimer l'opinion générale que l'on avait des trois rivaux :
Optimus est Niger, bonus Afer, pessimus Albus.
Hist. Aug., p. 75.

(26) Hérodien, l. II, p. 71.

(27) Voyez la relation de cette guerre mémorable dans Velleius-Paterculus (II, 110, etc.), qui servait dans l'armée de Tibère.

(28) Telle est la réflexion d'Hérodien, l. II, p. 74. Les Autrichiens modernes admettront-ils l'influence ?

(29) Commode, dans une lettre à Albinus, dont nous avons déjà parlé, représente Sévère comme un des généraux ambitieux qui censuraient la conduite de leur prince, et qui désiraient d'en occuper la place. Hist. Aug., p. 80.

(30) La Pannonie était trop pauvre pour fournir tant d'argent. Cette somme fut probablement promise dans le camp, et payée à Rome après la victoire : j'ai adopté, pour la fixer, la conjecture de Casaubon. Voyez Hist. Aug., p. 66; Comm., page 115.

(31) Hérodien, l. II, p. 78. Sévère fut déclaré empereur sur les bords du Danube, soit à Carnuntum, selon Spartien (Hist. Aug., p. 65), soit à Sabaria, selon Victor. M. Hume, en avançant que la naissance et la dignité de Sévère étaient trop au-dessous de la pourpre impériale, et qu'il marcha en Italie seulement comme général, n'a pas examiné ce fait avec son exactitude ordinaire. Ess. sur le Contrat primitif.

Carnuntum, vis-à-vis de l'embouchure de la Morava : on hésite, pour sa position, entre Pétronel et Haimburg. Un petit village intermédiaire paraîtrait indiquer un ancien emplacement par son nom d'Altenburg (vieux bourg.) D'Anville, Géogr. anc., t. I, p. 154. Sabaria, aujourd'hui Sarvar. (Note de l'Éditeur.)

(32) Velleius-Paterculus, l. II, c. 3. En partant des confins les plus rapprochés de la Pannonie, et en établissant que Rome s'aperçoit à deux cents milles de distance.

(33) Ceci n'est point une vaine figure de rhétorique; c'est une allusion à un fait rapporté par Dion (l. LXXI, p. 1181), et qui probablement arriva plus d'une fois.

(34) Dion, l. LXXIII, p. 1233; Hérodien, l. II, p. 81. Une des plus fortes preuves de l'habileté des Romains dans l'art de la guerre, c'est d'avoir d'abord surmonté la vaine terreur qu'inspirent les éléphans, et d'avoir ensuite dédaigné le dangereux secours de ces animaux.

(35) Histoire Auguste, p. 62, 63.

(36) Victor et Eutrope (VIII, 17) parlent d'un combat qui fut livré près du pont Milvius (ponte Molle), et dont les meilleurs écrivains du temps ne font pas mention.

(37) Dion, l. LXXIII, p. 1240; Hérodien, l. II, p. 83; Hist. Aug., p. 63.

(38) De ces soixante-six jours, il faut d'abord en ôter seize. Pertinax fut massacré le 28 mars, et Sévère ne fut probablement élu que le 13 d'avril. (Voyez Hist. Aug., p. 65, et Tillemont, Histoire des Empereurs, tome III, p. 393, note 7.) Il fallut bien ensuite dix jours à ce prince pour mettre son armée en mouvement. Cette marche rapide fut donc faite en quarante jours; et comme la distance de Rome aux environs de Vienne est de huit cents milles, les troupes de Sévère durent faire par jour plus de vingt milles sans s'arrêter.

(39) Dion, l. LXXIV, p. 1241; Hérodien, l. II, p. 84.

(40) Dion, qui assista à cette cérémonie, comme sénateur, en donne une description très-pompeuse, l. LXXIV, p. 1244.

(41) Hérodien, l. III, p. 112.

(42) Quoique Lucain n'ait certainement pas intention de relever le caractère de César, cependant il n'est point de plus magnifique panégyrique que l'idée qu'il nous donne de ce héros dans le dixième livre de la Pharsale, où il le dépeint faisant sa cour à Cléopâtre, soutenant un siège contre toutes les forces de l'Egypte, et conversant en même temps avec les sages de cette contrée.

(43) En comptant depuis son élection, 13 avril 193, jusqu'à la mort d'Albinus, 19 février 197. Voyez la Chronologie de Tillemont.

(44) Hérodien, l. II, p. 85.

(45) Sévère, étant dangereusement malade, fit courir le bruit qu'il se proposait de laisser la couronne à Niger et à Albinus. Comme il ne pouvait être sincère à l'égard de l'un et de l'autre, peut-être ne voulait-il que les tromper tous deux. Sévère porta cependant l'hypocrisie si loin, que, dans les Mémoires de sa vie, il assure avoir eu réellement l'intention de les désigner pour ses successeurs.

(46) Histoire Auguste, p. 65.

(47) Cette pratique, imaginée par Commode, fut très-utile à Sévère, qui trouva dans la capitale des enfans des principaux partisans de ses rivaux, et qui s'en servit plus d'une fois pour intimider ses ennemis ou pour les séduire.

(48) Hérodien, l. III, p. 96; Hist. Aug., p. 67, 68.

(49) Hist. Aug., p. 84. Spartien, dans sa narration, a inséré en entier cette lettre curieuse.

(50) II y eut trois actions : l'une près de Cyzique, non loin de l'Hellespont; la seconde près de Nicée, en Bithynie; la troisième près d'Issus, en Cilicie, là même où Alexandre avait vaincu Darius. Dion, p. 1247-49; Hérodien, l. III, c. 2-4. (Note de l'Éditeur.)

(51) Voyez le troisième livre d'Hérodien, et le soixante-quatorzième de Dion-Cassius.

(52) Dion, l. LXXV, p. 1260.

(53) D'après Hérodien, ce fut le lieutenant Lætus qui ramena les troupes au combat, et gagna la bataille, presque perdue par Sévère. Dion lui attribue aussi (p. 1261) une grande part à la victoire. Sévère le fit mettre à mort dans la suite, soit par crainte, soit par jalousie. Dion, p. 1264. (Note de l'Éditeur.)

(54) Dion, l. LXXV, p. 1261; Hérodien, l. III, p. 110; Hist. Aug., p. 68. La bataille se donna dans la plaine de Trévoux, à trois ou quatre lieues de Lyon. Voyez Tillemont, t. III, p. 406, note 18.

(55) Montesquieu, Considérations sur la grandeur et la décadence des Romains, c. 12.

(56) La plupart de ces vaisseaux étaient, comme on peut bien le penser, de très petits bâtimens : on voyait cependant dans leur nombre quelques galères de deux et de trois rangs de rames.

(57) Cet ingénieur se nommait Priscus. Le vainqueur lui sauva la vie en considération de ses talens, et il le prit à son service. Pour les détails particuliers de ce siège, voyez Dion (l. LXXV, p. 1251), et Hérodien (l. III, p. 95). Le chevalier de Folard, d'après son imagination, nous indique la théorie des moyens qui y furent employés, et qu'on peut chercher dans ses ouvrages. Voyez Polybe, t. I, p. 76.

(58) Perinthus, sur les bords de la Propontide, fut nommé dans la suite Heraclea, et ce nom se retrouve encore dans celui d'Erekli, située sur l'emplacement de cette ville, aujourd'hui détruite. (Voyez d'Anville, Géogr. anc., t. I, p. 291.) Byzance, devenue Constantinople, causa à son tour l'anéantissement d'Héraclée. (Note de l'Editeur.)

(59) Malgré l'autorité de Spartien et de quelques Grecs modernes, Hérodien et Dion ne nous permettent pas de douter que Byzance, plusieurs années après la mort de Sévère, ne fut en ruines.

Il n'existe point de contradiction entre le récit de Dion et celui de Spartien et de quelques Grecs modernes. Dion ne dit point que Sévère détruisit Byzance; il dit seulement qu'il lui ôta ses franchises et ses privilèges, dépouilla ses habitans de leurs biens, rasa les fortifications, et soumit la ville à la juridiction de Périnthe. Ainsi, quand Spartien, Suidas, Cedrenus, disent que Sévère et son fils Antonin rendirent dans la suite à Byzance ses droits, ses franchises, y firent construire des temples, etc., cela se concilie sans peine avec le récit de Dion. Peut-être même ce dernier en parlait-il dans les fragmens de son histoire qui ont été perdus. Quant à Hérodien, ses expressions sont évidemment exagérées; et il a commis tant d'inexactitudes dans l'histoire de Sévère, qu'on est en droit d'en supposer une dans ce passage. (Note de l'Editeur.)

(60) Dion, l. LXXIV, p. 1250.

(61) Dion (l. LXXV, p. 1264) ne fait mention que de vingt-neuf sénateurs; mais l'Histoire Auguste en nomme quarante-un, parmi lesquels il y en avait six appelés Pescennius. Hérodien (l. III, p. 115) parle en général des cruautés de Sévère.

(62) Aurelius-Victor.

(63) Dion, l. LXXVI, p. 1272; Hist. Aug., p. 67. Sévère célébra des jeux séculaires avec la plus grande magnificence, et il laissa dans les greniers publics une provision de blé pour sept ans, à raison de soixante mille modii, ou vingt mille boisseaux, par jour. Je ne doute pas que les greniers de Sévère ne se soient trouvés remplis pour un temps assez considérable; mais je suis persuadé que d'un côté la politique, et de l'autre l'admiration, ont beaucoup ajouté à la vérité.

(64) Voyez le Traité de Spanheim sur les anciennes médailles et les inscriptions; consultez aussi nos savans voyageurs Spon et Wheeler, Shaw, Pococke, etc., qui, en Afrique, en Grèce et en Asie, ont trouvé plus de monumens de Sévère que d'aucun autre empereur romain.

(65) Il porta ses armes victorieuses jusqu'à Séleucie et Ctésiphon, les capitales de la monarchie des Parthes. J'aurai occasion de parler de cette guerre mémorable.

(66) Etiam in Britannis : telle était l'expression juste et frappante dont il se servait. Hist. Aug., p. 73.

(67) Hérodien, l. III, p. 115; Hist. Aug., p. 68.

(68) Sur l'insolence et sur les privilèges des soldats, on peut consulter la seizième satire que l'on a faussement attribuée à Juvénal : le style et la nature de cet ouvrage me font croire qu'il a été composé sous le règne de Sévère ou de Caracalla.

(69) Non pas des armées en général, mais des troupes de la Gaule. Cette lettre même et son contenu semblent prouver que Sévère avait à cœur de rétablir la discipline; Hérodien est le seul historien qui l'accuse d'avoir été la première cause de son relâchement. (Note de l'Éditeur.)

(70) Hist. Aug., p. 73.

(71) Hérodien, l. III, p. 131.

(72) Dion, l. LXXIV, p. 1243.

(73) Le préfet du prétoire n'avait jamais été un simple capitaine des gardes : du moment de la création de cette place, sous Auguste, elle avait donné un grand pouvoir; aussi cet empereur ordonna-t-il qu'il y aurait toujours deux préfets du prétoire, qui ne pourraient être tirés que de l'ordre équestre. Tibère s'écarta le premier de la première partie de cette ordonnance; Alexandre-Sévère dérogea à la seconde en nommant préfets des sénateurs. Il paraît que ce fut sous Commode que les préfets du prétoire obtinrent le domaine de la juridiction civile; il ne s'étendait que sur l'Italie, à l'exception même de Rome et de son territoire, que régissait le præfectus urbi. Quant à la direction des finances et du prélèvement des impôts, elle ne leur fut confiée qu'après les grands changemens que fit Constantin Ier dans l'organisation de l'empire; du moins je ne connais aucun passage qui la leur attribue avant ce temps; et Drakenborch, qui a traité cette question dans sa dissertation de Officio præfectorum prætorio (c. VI), n'en cite aucun. (Note de l'Editeur.)

(74) Un des actes les plus audacieux et les plus infâmes de son despotisme, fut la castration de cent Romains libres, dont quelques-uns étaient mariés, et même pères de famille. Le ministre donna cet ordre affreux, afin que sa fille, le jour de son mariage avec le jeune empereur, pût avoir à sa suite des eunuques dignes d'une reine d'Orient. Dion, l. LXXVI, p. 1271.

(75) Plautien était compatriote, parent et ancien ami de Sévère : il s'était si bien emparé de la confiance de l'empereur que celui-ci ignorait l'abus qu'il faisait de son pouvoir : à la fin cependant il en fut informé, et commença dès-lors à y mettre des bornes. Le mariage de Plautilla avec Caracalla fut malheureux; et ce prince, qui n'y avait consenti que par force, menaça le père et la fille de les faire périr dès qu'il règnerait. On craignit, après cela, que Plautien ne voulût se servir contre la famille impériale du pouvoir qui lui restait encore, et Sévère le fit massacrer en sa présence, sous le prétexte d'une conjuration que Dion croit supposée. (Note de l'Éditeur.)

(76) Dion, l. LXXVI, p. 1274; Hérodien, l. III, p. 122-129. Le grammairien d'Alexandrie paraît, comme c'est assez l'ordinaire, connaître beaucoup mieux que le sénateur romain cette intrigue secrète, et être plus assuré du crime de Plautien.

(77) Appien, in Proem.

(78) Dion-Cassius semble n'avoir eu d'autre but, en écrivant, que de rassembler ces opinions dans un système historique. D'un autre côté, les Pandectes montrent avec quelle assiduité les jurisconsultes travaillaient pour la cause de la prérogative impériale.