Notes du chapitre III
(1)
Orose, VI, 18.
(2)
Dion dit vingt-cinq (l. LV, c. 20) : les triumvirs réunis,
selon Appien, n'en avaient que quarante-trois. Le témoignage
d'Orose est de peu de valeur quand il en existe de
plus sûrs. (Note de l'Éditeur.)
(3)
Jules-César introduisit dans le sénat des soldats, des
étrangers et des hommes encore à demi barbares. (Suétone,
Vie de César, c. 77, 80.) Après sa mort, cet abus devint
encore plus scandaleux.
(4)
Dion-Cassius, l. III, p. 693; Suétone, Vie d'Aug., c. 55.
(5)
Auguste, qui alors se nommait encore Octave, était
censeur; et, comme tel, il avait le droit de réformer le sénat,
d'en bannir les membres indignes, de nommer le princeps
senatus, etc. : c'était là ce qu'on appelait senatum legere.
Il n'était pas rare non plus, du temps de la république,
de voir un censeur nommé lui-même prince du sénat. (Tite-Live,
l. XXVII, c. II, et l. XL, c. 51.) Dion affirme que
cela fut fait conformément à l'ancien usage (p. 496). Quant
à l'admission d'un certain nombre de familles dans les rangs
des patriciens, il y fut autorisé par un sénatus-consulte exprès :
Βουλης επιτρεψασης, dit Dion. (Note de l'Editeur.)
(6)
Dion-Cassius, 1. LIII, p. 698, met à cette occasion dans
la bouche d'Auguste un discours prolixe et enflé. J'ai emprunté
de Tacite et de Suétone les expressions qui pouvaient
convenir à ce prince.
(7)
Imperator, d'où nous avons tiré le mot empereur, ne
signifiait, sous la république, que général; et les soldats
donnaient solennellement ce titre sur le champ de bataille à
leur chef victorieux lorsqu'ils l'en jugeaient digne. Lorsque
les empereurs romains le prenaient dans ce sens, ils le plaçaient
après leur nom, et ils désignaient combien de fois ils
en avaient été revêtus.
(8)
Dion, 1. LIII, p. 703, etc.
(9)
Tite-Live, Epit., l. XIV; Valère-Maxime, VI, 3.
(10)
Voyez dans le huitième livre de Tite-Live la conduite
de Manlius-Torquatus et de Papirius-Cursor : ils violèrent
les lois de la nature et de l'humanité, mais ils assurèrent
celles de la discipline militaire; et le peuple, qui abhorrait
l'action, fut obligé de respecter le principe.
(11)
Pompée obtint, par les suffrages inconsidérés, mais
libres du peuple, un commandement militaire à peine inférieur
à celui d'Auguste. Parmi plusieurs actes extraordinaires
de l'autorité exercée par le vainqueur de l'Asie, on peut remarquer
la fondation de vingt-neuf villes, et l'emploi de
trois ou quatre millions sterling qu'il distribua à ses troupes :
la ratification de ces actes souffrit des délais et quelques oppositions
dans le sénat. Voyez Plutarque, Appien, Dion-Cassius,
et le premier livre des Lettres à Atticus.
(12)
Sous la république, le triomphe n'était accordé qu'au
général autorisé à prendre les auspices au nom du peuple.
Par une conséquence juste, tirée de ce principe de religion
et de politique, le triomphe fut réservé à l'empereur; et ses
lieutenans, au milieu des emplois les plus éclatans, se contentèrent
de quelques marques de distinction, qui, sous
le titre de dignités triomphales, furent imaginées en leur
faveur.
(13)
Cette distinction est sans fondement. Les lieutenans de
1'empereur, qui se nommaient pro-préteurs, soit qu'ils eussent
été préteurs ou consuls, étaient accompagnés de six licteurs :
ceux qui avaient le droit de l'épée portaient aussi un
habit militaire (paludamentum) et une épée. Les intendans
envoyés par le sénat, qui s'appelaient tous proconsuls, soit
qu'ils eussent ou non été consuls auparavant, avaient douze
licteurs quand ils avaient été consuls, et six seulement
quand ils n'avaient été que préteurs. Les provinces d'Afrique
et d'Asie n'étaient données qu'à des ex-consuls. Voy.
des détails sur l'organisation des provinces, dans Dion (l.
L, III, 12-16), et dans Strabon (l. XVII, p. 840); le texte
grec, car la traduction latine est fautive. (Note de l'Editeur.)
(14)
Cicéron (de Legibus, III, 3) donne à la dignité consulaire
le nom de regia potestas; et Polybe (1. VI, c. 3) observe
trois pouvoirs dans la constitution romaine. Le pouvoir
monarchique était représenté et exercé par les consuls.
(15)
Comme la puissance tribunitienne, différente de l'emploi
annuel de tribun, fut inventée pour le dictateur César
(Dion, 1. XLIV, p. 384), elle lui fut probablement donnée
comme une récompense, pour avoir si généreusement assuré
par les armes les droits sacrés des tribuns et du peuple.
Voyez ses Commentaires, de Bello civili, 1. I.
(16)
Auguste exerça neuf fois de suite le consulat annuel;
ensuite il refusa artificieusement cette dignité aussi bien
que la dictature; et, s'éloignant de Rome, il attendit que
les suites funestes du tumulte et de l'esprit de faction eussent
forcé le sénat à le revêtir du consulat pour toute sa vie.
Ce prince et ses successeurs affectèrent cependant de cacher
un titre qui pouvait leur attirer la haine de leurs sujets.
(17)
Cette égalité fut le plus souvent illusoire; l'institution
des tribuns fut loin d'avoir tous les effets qu'on devait en
attendre et qu'on aurait pu en obtenir : il y avait, dans la
manière même dont elle fut organisée, des obstacles qui l'empêchèrent
souvent de servir utilement le peuple et de contrebalancer
le pouvoir, parfois oppressif, du sénat. Le peuple,
en ne leur donnant que le droit de délibérer, pour se
réserver celui de ratifier leurs décisions, avait cru conserver
une apparence de souveraineté, et n'avait fait que renverser
l'appui qu'il venait de se donner. « Les sénateurs, dit de Lolme,
les consuls, les dictateurs, les grands personnages qu'il
avait la prudence de craindre et la simplicité de croire, continuaient
à être mêlés avec lui et à déployer leur savoir-faire;
ils le haranguaient encore; ils changeaient encore le lieu des
assemblées; ... ils les dissolvaient ou les dirigeaient; et les
tribuns, lorsqu'ils avaient pu parvenir à se réunir, avaient le
désespoir de voir échouer, par des ruses misérables, des projets
suivis avec les plus grandes peines et même les plus
grands périls. » De Lolme, Constitut. d'Angleterre, chap. 7,
tome II, p. 11.
On trouve dans Valère-Maxime un exemple frappant de
l'influence que les grands exerçaient souvent sur le peuple,
malgré les tribuns et contre leurs propositions : dans un
temps de disette, les tribuns ayant voulu proposer des arrangemens
au sujet des blés, Scipion-Nasica contint l'assemblée
en leur disant : « Silence, Romains; je sais mieux que vous
ce qui convient à la république : Tacete, quæso, Quirites;
plus enim ego quam vos quid reipublic? expediat, intelligo. »
? Qua voce audita, omnes pleno venerationis silentio, majorem
ejus autoritatis quam suorum alimentorum curam egerunt.
Cette influence fut telle, que les tribuns furent souvent les
victimes de la lutte qu'ils engagèrent avec le sénat, bien
qu'en plusieurs occasions ils soutinssent les vrais intérêts
du peuple : tel fut le sort des deux Gracchus si injustement
calomniés par les grands, et si lâchement abandonnés par
ce peuple dont ils avaient embrassé la cause. (Note de l'Éditeur.)
(18)
Voyez un fragment d'un décret du sénat, qui conférait
à l'empereur Vespasien tous les pouvoirs accordés à ses prédécesseurs,
Auguste, Tibère et Claude. Ce monument curieux
et important se trouve dans les inscriptions de Gruter,
n° CCXLII.
Il se trouve aussi dans les éditions que Ryck (Animad.,
p. 420, 421) et Ernesti (Excurs. ad 1. IV, c. 6) ont données de
Tacite; mais ce fragment renferme tant d'irrégularités, et dans le
fond et dans la forme, qu'on peut élever des doutes sur son authenticité.
(Note de l'Éditeur.)
(19)
On élisait deux consuls aux calendes de janvier; mais
dans le cours de l'année on leur en substituait d'autres, jusqu'à
ce que le nombre des consuls annuels se montât au
moins à douze. On choisissait ordinairement seize ou dix-huit
préteurs (Juste-Lipse, in excurs. D. ad Tacit, Annal., l. I).
Je n'ai point parlé des édiles ni des questeurs : de simples
magistrats chargés de la police ou des revenus, se prêtent
aisément à toutes les formes de gouvernement. Sous le règne
de Néron, les tribuns possédaient légalement le droit
d'intercession, quoiqu'il eut été dangereux d'en faire usage.
(Tacite, Ann., XVI, 26.) Du temps de Trajan, on ignorait
si le tribunat était une charge ou un nom. Lettres de
Pline, I, 23.
(20)
Les tyrans eux-mêmes briguèrent le consulat. Les
princes vertueux demandèrent cette dignité avec modération
et l'exercèrent avec exactitude. Trajan renouvela l'ancien
serment, et jura devant le tribunal du consul qu'il observerait
les lois. Pline, Panégyr., c. 64.
(21)
Quoties magistratuum comitiis interesset, tribus cum
candidatis suis circuibat, supplicabatque more solemni. Ferebat
et ipse suffragium in tribubus, ut unus e populo. Suétone,
Vie d'Auguste, c. 56.
(22)
Tum primum comitia e campo ad patres translata sunt.
Tacite, Ann., I, 15. Le mot primum semble faire allusion à
quelques faibles et inutiles efforts qui furent faits pour rendre
au peuple le droit d'élection.
L'empereur Caligula avait fait lui-même cette tentative; il
rendit au peuple les comices, et les lui ôta de nouveau peu après.
(Suétone, in Caio, c. 16; Dion, l. LIX, 9, 20.) Cependant, du
temps de Dion, on conservait encore une ombre des comices. Dion,
1. VIII, 20. (Note de l'Editeur.)
(23)
Dion (l. LIII, p. 703-714) a tracé d'une main partiale
une bien faible esquisse du gouvernement impérial. Pour
l'éclaircir, souvent même pour le corriger, j'ai médité Tacite,
examiné Suétone, et consulté parmi les modernes les
auteurs suivans : l'abbé de La Bletterie, Mém. de l'Acad.,
t. XIX, XXI, XXIV, XXV, XXVII; Beaufort, Rép. rom., t. I, p.
255-275; deux dissertations de Noodt et de Gronovius, de
Lege regia, imprimées à Leyde en 1731; Gravina, de Imperio
romano, p. 479-544 de ses opuscules; Maffei, Verona
illustrata, part. I, p. 245, etc.
(24)
Un prince faible sera toujours gouverné par ses domestiques.
Le pouvoir des esclaves aggrava la honte des Romains,
et les sénateurs firent leur cour à un Pallas, à un
Narcisse. Il peut arriver qu'un favori moderne soit de naissance
honnête.
(25)
Voyez un traité de Van-Dale, de Consecratione principum.
Il me serait plus aisé de copier, qu'il ne me l'a été de
vérifier les citations de ce savant Hollandais.
(26)
Cela est inexact. Les successeurs d'Alexandre ne furent
point les premiers souverains déifiés; les Egyptiens avaient
déifié et adoré plusieurs de leurs rois; l'Olympe des Grecs
était peuplé de divinités qui avaient régné sur la terre; enfin,
Romulus lui-même avait reçu les honneurs de l'apothéose
(Tite-Live, l. I, c. 16) long-temps avant Alexandre et ses
successeurs. C'est aussi une inexactitude que de confondre
les hommages rendus dans les provinces aux gouverneurs romains,
par des temples et des autels, avec la véritable apothéose
des empereurs : ce n'était pas un culte religieux, car
il n'y avait ni prêtres ni sacrifices. Auguste fut sévèrement
blâmé pour avoir permis qu'on l'adorât comme un dieu dans
les provinces (Tac., Annal., l. I, c. 10); il n'eût pas encouru
ce blâme s'il n'eût fait que ce que faisaient les gouverneurs.
(Note de l'Editeur.)
(27)
Voyez une dissertation de l'abbé de Mongault, dans
le premier volume de l'Académie des Inscriptions.
(28)
Jurandasque tuum per nomen ponimus aras,
dit Horace à l'empereur lui-même; et ce poëte courtisan
connaissait bien la cour d'Auguste.
(29)
Les bons princes ne furent pas les seuls qui obtinssent
les honneurs de l'apothéose; on les déféra à plusieurs tyrans.
Voyez un excellent traité de Schœpflin, de Consecratione
imperatorum romanorum, dans ses Commentationes historicæ
et criticæ. Bâle, 1741, p. I, 84. (Note de l'Éditeur.)
(30)
Voyez Cicéron, Philipp., I, 6; Julien, in Cæsaribus :
Inque Deum templis jurabit Roma per umbras,
s'écrie Lucain indigné; mais cette indignation est celle d'un
patriote, et non d'un dévot.
(31)
Octave n'était point issu d'une famille obscure, mais
d'une famille considérable de l'ordre équestre : son père,
C. Octavius, qui possédait de grands biens, avait été préteur,
gouverneur de la Macédoine, décoré du titre d'imperator,
et sur le point de devenir consul lorsqu'il mourut. Sa
mère Attia était fille de M. Attius-Balbus, qui avait aussi
été préteur. Marc-Antoine fit à Octave le reproche d'être né
dans Aricie, qui était cependant une ville municipale assez
grande; mais Cicéron le réfuta très-fortement. Philipp. III,
c. 6. (Note de l'Editeur.)
(32)
Dion, l. LIII, p. 710, avec les notes curieuses de Reimarus.
(33)
Les princes qui, par leur naissance ou leur adoption,
appartenaient à la famille des Césars, prenaient le nom de
César. Après la mort de Néron, ce nom désigna la dignité
impériale elle-même, et ensuite le successeur choisi. On ne
peut assigner avec certitude l'époque à laquelle il fut employé
pour la première fois dans ce dernier sens. Bach (Hist.
jurispr. rom., p. 304) affirme, d'après Tacite (Hist., l. I, c.
15) et Suétone (Galba, c. 17), que Galba donna à Pison-Licinianus
le titre de César, et que ce fut là l'origine
de l'emploi de ce mot; mais les deux historiens disent simplement
que Galba adopta Pison pour successeur, et ne font
nulle mention du nom de César. Aurelius-Victor (in Traj.,
p. 348, édit. Arntzen) dit qu'Adrien reçut le premier ce titre
lors de son adoption; mais comme l'adoption d'Adrien est
encore douteuse, et que d'ailleurs Trajan, à son lit de mort,
n'eût probablement pas créé un nouveau titre pour un
homme qui allait lui succéder, il est plus vraisemblable
qu'Ælius-Verus fut le premier qu'on appela César, lorsque
Adrien l'eut adopté. (Spart., in Ælio-Vero, c. 1 et 2)
(Note de l'Éditeur.)
(34)
« Alors survint Auguste, qui, changeant de couleur
comme un caméléon, paraissait tantôt pâle, tantôt rouge,
tantôt avec un visage sombre et refrogné, et au même instant
avec un visage riant et plein de charmes » (Césars de
Julien, trad. Spanheim.) Cette image, que Julien emploie
dans son ingénieuse fiction, est juste et agréable; mais lorsqu'il
considère ce changement de caractère comme réel, et
qu'il l'attribue au pouvoir de la philosophie, il fait trop
d'honneur à la philosophie et à Octave.
(35)
Deux cents ans après l'établissement de la monarchie,
l'empereur Marc-Aurèle vante le caractère de Brutus comme
un modèle parfait de la vertu romaine.
(36)
Nous ne pouvons trop regretter l'endroit de Tacite qui
traitait de cet événement, et qui a été perdu : nous sommes
forcés de nous contenter des bruits populaires rapportés par
Josèphe, et des notions imparfaites que nous donnent à cet
égard Dion et Suétone.
(37)
Auguste rétablit la sévérité de l'ancienne discipline.
Après les guerres civiles, il ne se servit plus du nom chéri de
camarades en parlant à ses troupes; et il les appela simplement
soldats. (Suétone, dans Auguste, c. 25). Voyez comment
Tibère se servit du sénat pour apaiser la révolte des légions
de Pannonie. Tacite, Annal., I.
(38)
Caligula périt par une conjuration qu'avaient formée
les officiers des prétoriens, et Domitien n'eût peut-être pas
été assassiné sans la part que les deux chefs de cette garde
prirent à sa mort. (Note de l'Editeur.)
(39)
Ces mots l'autorité du sénat et le consentement des troupes,
semblent avoir été le langage consacré pour cette cérémonie.
Voyez Tacite, Ann., XIII, 14.
(40)
Le premier de ces rebelles fut Camillus-Scribonianus,
qui prit les armes en Dalmatie contre Claude, et qui fut
abandonné par ses troupes en cinq jours; le second, Lucius-Antonius,
dans la Germanie, qui se révolta contre Domitien;
et le troisième, Avidius-Cassius, sous le règne de Marc-Aurèle.
Les deux derniers ne se soutinrent que peu de mois,
et ils furent mis à mort par leurs propres partisans. Camillus
et Cassius colorèrent leur ambition du projet de rétablir la
république; entreprise, disait Cassius, principalement réservée
à son nom et à sa famille.
(41)
Cet éloge des soldats est un peu exagéré. Claude fut
obligé d'acheter leur consentement à son couronnement : les
présens qu'il leur fit, et ceux que reçurent en diverses autres
occasions les prétoriens, causèrent aux finances un notable
dommage. Cette garde redoutable favorisa d'ailleurs souvent
les cruautés des tyrans. Les révoltes lointaines furent plus
fréquentes que ne le pense Gibbon : déjà, sous Tibère, les
légions de la Germanie voulaient séditieusement contraindre
Germanicus à revêtir la pourpre impériale. Lors de la révolte
de Claudius-Civilis, sous Vespasien, les légions de la
Gaule massacrèrent leur général, et promirent leur assistance
aux Gaulois, qui s'étaient soulevés. Julius-Sabinus se
fit déclarer empereur, etc. Les guerres, le mérite et la discipline
sévère de Trajan, d'Adrien et des deux Antonins, établirent
quelque temps plus de subordination. (Note de l'Editeur)
(42)
Velleius-Paterculus, l. II, c. 121; Suétone, Vie de
Tibère, c. 20.
(43)
Suétone, Vie de Titus, c. 6; Pline, préface de l'Hist.
nat.
(44)
Cette idée est souvent et fortement exprimée dans Tacite.
Voyez Hist., I, 5, 16; II, 76.
(45)
L'empereur Vespasien, avec son bon sens ordinaire,
se moquait des généalogistes qui faisaient descendre sa famille
de Flavius, fondateur de Réate (son pays natal), et
l'un des compagnons d'Hercule. Suétone, Vie de Vespasien,
c. 12.
(46)
Dion, 1. LXVIII, p. 1121; Pline, Panégyr.
(47)
Felicior Augusto, melior Trajano. Eutrope, VIII, 5.
(48)
Dion (l. LXIX, p. 1249) regarde le tout comme une
fiction, d'après l'autorité de son père, qui, étant gouverneur
de la province où Trajan mourut, devait avoir eu de favorables
occasions pour démêler ce mystère. Cependant Dodwell
(Prælect. Cambden, XVII) a soutenu qu'Adrien fut désigné
successeur de Trajan pendant la vie de ce prince.
(49)
Dion, l. LXX, p. 1171; Aurelius-Victor.
(50)
La déification, les médailles, les statues, les temples,
les villes, les oracles et la constellation d'Antinoüs, sont bien
connus, et déshonorent, aux yeux de la postérité, la mémoire
de l'empereur Adrien. Cependant nous pouvons remarquer
que, des quinze premiers Césars, Claude fut le seul dont
les amours n'aient pas fait rougir la nature. Pour les honneurs
rendus à Antinoüs, voyez Spanheim, Commentaires sur
les Césars de Julien, p. 80.
(51)
Hist. Aug., p. 13; Aurelius-Victor, in Epitom.
(52)
Sans le secours des médailles et des inscriptions, nous
ignorerions cette action d'Antonin le Pieux, qui fait tant
d'honneur à sa mémoire.
(53)
Gibbon attribue à Antonin le Pieux un mérite qu'il
n'eut pas, ou que, du moins, il ne fut pas dans le cas
de montrer : 1° il n'avait été adopté que sous la condition
qu'il adopterait à son tour Marc-Aurèle et L. Verus; 2° ses
deux fils moururent enfans, et l'un d'eux, M. Galerius, parait
seul avoir survécu de quelques années au couronnement
de son père. Gibbon se trompe aussi lorsqu'il dit (note 52)
que sans le secours des médailles et des inscriptions, nous
ignorerions qu'Antonin avait deux fils. Capitolin dit expressément
(c. 1) : Filii mares duo, du? f?min? : nous ne
devons aux médailles que leurs noms. Pagi Critic. Baron.,
ad. A. C. 161, tome I, p 33, éd. Paris.
(Note de l'Éditeur.)
(54)
Pendant les vingt-trois années du règne d'Antonin,
Marc-Aurèle ne fut que deux nuits absent du palais, et même
à deux fois différentes. Hist. Aug., p. 25.
(55)
Ce prince aimait les spectacles, et n'était point insensible
aux charmes du beau sexe. Marc-Aurèle, I, 16; Hist.
Aug., p. 20, 21; Julien, dans les Césars.
(56)
Marc Aurèle a été accusé d'hypocrisie, et ses ennemis
lui ont reproché de n'avoir point eu cette simplicité qui
caractérisait Antonin le Pieux, et même Verus (Hist. Aug.,
6, 34) Cet injuste soupçon nous fait voir combien les talens
personnels l'emportent, aux yeux des hommes, sur les vertus
sociales. Marc-Aurèle lui-même est qualifié d'hypocrite;
mais le sceptique le plus outré ne dira jamais que César fut
peut-être un poltron, ou Cicéron un imbécile. L'esprit et la
valeur se manifestent d'une manière bien plus incontestable
que l'humanité et l'amour de la justice.
(57)
Tacite a peint en peu de mots les principes de l'école
du Portique : Doctores sapientiæ secutus est, qui sola bona
quæ honesta, mala tantum quæ turpia; potentiam, nobilitatem,
cæteraque extra animum, neque bonis, neque malis adnumerant.
Hist., IV, 5.
(58)
Avant sa seconde expédition contre les Germains, il
donna, pendant trois jours, des leçons de philosophie au
peuple romain. Il en avait déjà fait autant dans les villes de
Grèce et d'Asie. Hist. Aug., in Cassio, c. 3.
(59)
Dion, l. LXXI, p. 1190; Hist. Aug., in Avid. Cassio.
(60)
Hist. Aug., in Marc. Anton., c. 18.
(61)
Vitellius dépensa, pour sa table, au moins six millions
sterling en sept mois environ. Il serait difficile d'exprimer 1es
vices de ce prince avec dignité, ou même avec décence. Tacite
l'appelle un pourceau; mais c'est en substituant à ce mot
grossier une très-belle image : At Vitellius, umbraculis hortorum
abditus; ut ignava animalia, quibus si cibum suggeras,
jacent, torpentque, præterita, instantia, futura, pari
oblivione dimiserat; atque illum nemore Aricino desidem et
marcentem, etc. Tacite, Hist., III, 36; II, 95; Suétone, in
Vitell., c. 13; Dion, l. LXV, p. 1062.
(62)
L'exécution d'Helvidius-Priscus et de la vertueuse
Eponine, déshonorent le règne de Vespasien.
(63)
Voyages de Chardin en Perse, vol. III, p. 293.
(64)
L'usage d'élever des esclaves aux premières dignités
de l'Etat est encore plus commun chez les Turcs que chez les
Perses : les misérables contrées de Géorgie et de Circassie
donnent des maîtres à la plus grande partie de l'Orient.
(65)
Chardin prétend que les voyageurs européens ont répandu
parmi les Perses quelques idées de la liberté et de la
douceur du gouvernement de leur patrie : ils leur ont rendu
un très-mauvais office.
(66)
Ils alléguaient l'exemple de Scipion et de Caton (Tacite,
Annal., III, 66). Marcellus-Epirus et Crispus-Vibius
gagnèrent, sous le règne de Néron, deux millions et demi
sterling. Leurs richesses, qui aggravaient leurs crimes, les
protégèrent sous Vespasien. Voyez Tacite, Hist., IV, 43,
Dialog. de Orat., c. 8. Regulus, l'objet des justes satires de
Pline, reçut du sénat, pour une seule accusation, les ornemens
consulaires et un présent de soixante mille livres sterling.
(67)
L'accusation du crime de lèse-majesté s'appliquait originairement
au crime de haute trahison contre le peuple romain :
comme tribuns du peuple, Auguste et Tibère l'appliquèrent
aux offenses contre leurs personnes, et ils y donnèrent
une extension infinie.
C'est Tibère et non Auguste qui prit le premier dans ce sens
les mots de crime de lèse-majesté. Voy. Hist. Aug., Bachii Trajanus,
27, seqq (Note de l'Éditeur.)
(68)
Lorsque Agrippine, cette vertueuse et infortunée veuve
de Germanicus, eut été mise à mort, le sénat rendit des actions
de grâces à Tibère pour sa clémence : elle n'avait pas
été étranglée publiquement, et son corps n'avait point été
traîné aux Gémonies, où l'on exposait ceux des malfaiteurs
ordinaires. Voyez Tacite, Ann., VI, 25; Suétone, Vie de
Tibère, c. 53.
(69)
Sériphos, île de la mer Egée, était un petit rocher dont
on méprisait les habitans, plongés dans les ténèbres de l'ignorance.
Ovide, dans ses plaintes fort justes, mais indignes
d'un homme, nous a bien fait connaître le lieu de son
exil. Il paraît que ce poëte reçut simplement ordre de quitter
Rome en tant de jours, et de se rendre à Tomes. Les gardes
ni les geoliers n'étaient pas nécessaires.
(70)
Sous le règne de Tibère, un chevalier romain entreprit
de fuir chez les Parthes, il fut arrêté dans le détroit de
Sicile; mais cet exemple parut si peu dangereux, que le
plus inquiet des tyrans dédaigna de punir le coupable. Tacite,
Ann., VI, 14.
(71)
Cicéron, ad Familiares, IV, 7.