Notes du chapitre II

(1) Ils furent érigés entre Lahore et Delhi, environ à égale distance de ces deux villes. Les conquêtes d'Alexandre dans l'Indostan se bornèrent au Pendj-ab, contrée arrosée par les cinq grandes branches de l'Indus.

L'Hyphase est un des cinq fleuves qui se jettent dans l'Indus ou le Sinde, après avoir traverse la province du Pendj-ab, nom qui, en persan, signifie cinq rivières. De ces cinq fleuves, quatre sont connus dans l'histoire de l'expédition d'Alexandre : ce sont l'Hydaspes, l'Acésines, l'Hydraotes, l'Hyphasis. Les géographes ne sont pas d'accord sur la correspondance qu'il faut établir entre ces noms et les noms modernes. Selon d'Anville, l'Hydaspes est aujourd'hui le Shantrow; l'Acésines est la rivière qui passe à Lahore, ou le Rauvee; l'Hydraotes s'appelle Biah, et l'Hyphasis Caul. Rennell, dans les cartes de sa Géographie de l'Indostan, donne à l'Hydaspes le nom de Behat ou Chelum, à l'Acésines celui de Chunaub, à l'Hydraotes celui de Rauvee, à l'Hyphasis celui de Beyah. Voy. d'Anville, Géogr. anc., t. II, p. 340, et la Description de l'Indostan, par James Rennell, t. II, p. 230, avec la carte. Un Anglais, M. Vincent, a traité depuis toutes ces questions avec étendue; et les ressources qui ont aidé ses recherches, le soin qu'il y a apporté, ne laissent, dit-on, rien à désirer. Je ne puis parler de ses travaux, ne les connaissant que par la réputation que l'auteur s'est acquise. (Note de l'Editeur.)

(2) Voyez M. de Guignes, Hist. des Huns, l. XV, XVI et XVII.

(3) Hérodote est celui de tous les anciens qui a le mieux peint le véritable génie du polythéisme. Le plus excellent commentaire de ce qu'il nous a laissé sur ce sujet se trouve dans l'Histoire naturelle de la Religion, de M. Hume; et M. Bossuet, dans son Histoire universelle, nous présente le contraste le plus frappant. On aperçoit dans la conduite des Egyptiens quelques faibles restes d'intolérance (voyez Juvénal, sat. XV). Les juifs et les chrétiens qui vécurent sous les empereurs forment aussi une exception bien importante, et si importante même, que nous nous proposons d'en examiner les causes dans un chapitre particulier de cet ouvrage.

(4) Les droits, la puissance et les prétentions du souverain de l'Olympe, sont très nettement décrits dans le quinzième livre de l'Iliade; j'entends dans l'original grec : car Pope, sans y penser, a fort amélioré la théologie d'Homère.

(5) Voyez pour exemple César, de Bello gallico, VI, 17. Dans le cours d'un ou de deux siècles, les Gaulois eux-mêmes donnèrent à leurs divinités les noms de Mercure, Mars, Apollon, etc.

(6) L'admirable ouvrage de Cicéron, sur la nature des dieux, est le meilleur guide que nous puissions suivre au milieu de ces ténèbres et dans un abîme si profond. Cet écrivain représente sans déguisement et réfute avec habileté les opinions des philosophes.

(7) Je ne prétends pas assurer que, dans ce siècle irréligieux, la superstition eut perdu son empire, et que les songes, les présages, les apparitions, etc., n'inspirassent plus de terreur.

(8) Socrate, Epicure, Cicéron et Plutarque, ont toujours montré le plus grand respect pour la religion de leur pays. Epicure montra même une dévotion exemplaire et une grande assiduité dans les temples. Diogène-Laërce, X, 10.

(9) Polybe, l. VI, c. 53, 54. Juvénal se plaint (sat. XIII) de ce que, de son temps, cette appréhension était devenue presque sans effet.

(10) Voyez le sort de Syracuse, de Tarente, d'Ambracie, de Corinthe, etc., la conduite de Verrès, dans Cicéron (act. II, or. 4), et la pratique ordinaire des gouverneurs, dans la VIIIe satire de Juvénal.

(11) Suétone, Vie de Claude; Pline, Hist. nat., XXX, 1.

(12)Hist. des Celtes, tome VI, p. 230-252.

(13) Sém, Consol. ad Helviam, p. 74, édit. de Juste-Lipse.

(14) Denys d'Halicarnasse, Antiquités romaines, l. II.

(15) Dans l'année de Rome 701, le temple d'Isis et de Sérapis fut démoli en vertu d'un ordre du sénat (Dion, l. XL, p. 252), et par les mains mêmes du consul. (Valère-Maxime, I, 3.) Après la mort de César, il fut rebâti aux dépens du public (Dion, XLVII, p. 501.) Auguste, dans son séjour en Egypte, respecta la majesté de Sérapis (l. LI, p. 647); mais il défendit le culte des dieux égyptiens dans le pomœrium de Rome, et à un mille aux environs. (Dion, l. LIII, p. 679, l. LIV, p. 735.) Ces divinités furent assez en vogue sous son règne (Ovide, de Arte amandi, 1. I) et sous celui de son successeur, jusqu'à ce que la justice de Tibère eût obligé ce prince à quelques actes de sévérité. Voyez Tacite, Annal., II, 85; Josèphe, Antiquit., l. XVIII, c. 3.

Gibbon fait ici un seul événement de deux événemens éloignés l'un de l'autre de cent soixante-six ans. Ce fut l'an de Rome 535 que le sénat ayant ordonné la destruction des temples d'Isis et de Sérapis, aucun ouvrier ne voulut y mettre la main, et que le consul L. Æmilius-Paulus prit lui-même une hache pour porter le premier coup. (Valère-Maxime, l. I, c. 3.) Gibbon attribue cette circonstance à la seconde démolition, qui eut lieu en 701, et qu'il regarde comme la première. (Note de l'Editeur.)

(16) Tertullien, Apolog., c. 6, p. 74, édit. Havere. Il me semble que l'on peut attribuer cet établissement à la dévotion de la famille Flavienne.

(17) Voyez Tite-Live, l. XI et XXXIX.

(18) Macrobe, Saturnales, 1. III, c. 9. Cet auteur nous donne une formule d'évocation.

(19) Minutius-Félix, in Octavio, page 54; Arnobe, l. VI, page 115.

(20) Tacite, Annal., XI, 24. L'Orbis romanus du savant Spanheim est une histoire complète de l'admission progressive du Latium, de l'Italie et des provinces, à la liberté de Rome.

(21) Hérodote, V, 97. Ce nombre paraît considérable; on serait tenté de croire que l'auteur s'en est rapporté à des bruits populaires.

(22) Athénée, Deipnosophist., l. VI, p. 272, édit. de Casaubon; Meursius, de Fortuna attica, c. 4.

(23) Voyez, dans M. de Beaufort, Rep. rom., l. IV, c. 4, un recueil fait avec soin des résultats de chaque cens.

(24) Appien, de Bell. civil., l. I; Velleius-Paterculus, l. II, c. 15, 16, 17.

(25) Mécène lui avait conseillé, dit-on, de donner, par un édit, à tous ses sujets le titre de citoyens; mais nous soupçonnons, à juste titre, Dion d'être l'auteur d'un conseil si bien adapté à 1'esprit de son siècle, et si peu à celui du temps d'Auguste.

(26) Les sénateurs étaient obligés d'avoir le tiers de leurs biens en Italie (voyez Pline, l. VI, ep. 19); Marc-Aurèle leur permit de n'en avoir que le quart. Depuis le règne de Trajan, l'Italie commença à n'être plus distinguée des autres provinces.

(27) La première partie de la Verona illustrata du marquis de Maffei, donne la description la plus claire et la plus étendue de l'état de l'Italie sous les Césars.

(28) Voyez Pausan., 1. VII. Lorsque ces assemblées ne furent plus dangereuses, les Romains consentirent à en rétablir les noms.

(29) César en fait souvent mention. L'Abbé Dubos n'a pu réussir à prouver que les Gaulois aient continué, sous les empereurs, à tenir des assemblées. Hist. de l'Établ. de la Monarchie franc., l. I, c. 4.

(30) Sénèque, in Consol. ad. Helviam, c. 6.

(31) Memnon, apud Photium, c. 33; Valère-Maxime, IX, 2. Plutarque et Dion-Cassius font monter le massacre à cent cinquante mille citoyens; mais je pense que le moindre de ces deux nombres est plus que suffisant.

(32) Vingt-cinq colonies furent établies en Espagne (voyez Pline, Hist. nat., III, 3, 4; IV, 35), et neuf en Bretagne, parmi lesquelles Londres, Colchester, Lincoln, Chester, Glocester et Bath, sont encore des villes considérables. Voyez Richard de Cirencester, p. 36; et l'Histoire de Manchester, par Whitaker, l. I, c. 3.

(33) Aulu-Gelle, Noctes atticæ, XVI, 13. L'empereur Adrien était étonné que les villes d'Utique, de Cadix et d'Italica, qui jouissaient déjà des privilèges attachés aux villes municipales, sollicitassent le titre de colonies : leur exemple fut cependant bientôt suivi, et l'empire se trouva rempli de colonies honoraires. Voyez Spanheim, de Usu numismat., dissert. XIII.

(34) Spanheim, Orb. rom., c. 8, p. 62.

(35) Aristide, in Romæ Encomio, tome I, page 218, édit. Jebb.

(36) Alesia était près de Semur en Auxois, en Bourgogne. Il est resté une trace de ce nom dans celui de l'Auxois, nom de la contrée. La victoire de César à Alesia peut servir d'époque, dit d'Anville, à l'asservissement de la Gaule au pouvoir de Rome. (Note de l'Éditeur.)

(37) Tacite, Annal., XI, 23, 24; Hist., IV, 74.

(38) Pline, Hist. nat., III, 5; saint Augustin, de Civit. Dei, XIX, 7; Juste-Lipse, de Pronunciatione linguæ latinæ, c.3.

(39) Apulée et saint Augustin répondront pour l'Afrique; Strabon, pour l'Espagne et la Gaule; Tacite, dans la Vie d'Agricola, pour la Bretagne;, et Velleius-Paterculus, pour la Pannonie. A tous ces témoignages nous pouvons ajouter celui que nous fournit le langage employé dans les inscriptions.

(40) Le celtique fut conservé dans les montagnes du pays de Galles, de Cornouailles et de l'Armorique. Apulée reproche à un jeune Africain qui vivait avec la populace, de se servir de la langue punique tandis qu'il avait presque oublié le grec, et qu'il ne pouvait ou ne voulait pas parler latin (Apolog., p. 596). Saint Augustin ne s'exprima que très-rarement en punique dans ses Congrégations.

(41) L'Espagne seule produisit Columelle, les deux Sénèque, Lucain, Martial et Quintilien.

(42) Depuis Denys jusqu'à Libanius, aucun critique grec, je crois, ne fait mention de Virgile ni d'Horace : ils paraissaient tous ignorer que les Romains eussent de bons écrivains.

(43) Le lecteur curieux peut voir, dans la Bibliothèque ecclésiastique de Dupin (tome XIX, p. 1, c. 8), à quel point s'était conservé l'usage des langues syriaque et égyptienne.

(44) Voyez Juvénal, sat. III et XV; Ammien-Marcellin, XXII, 16.

(45) Dion-Cassius, l. LXXVII, p. 1275. Ce fut sous le règne de Septime-Sévère qu'un Egyptien fut admis pour la première fois dans le sénat.

(46) Valère-Maxime, l. II, c. 2, n. 2. L'empereur Claude dégrada un habile Grec, parce qu'il n'entendait pas le latin; il était probablement revêtu de quelque charge publique. Vie de Claude, c. 16.

(47) C'est là ce qui rendait les guerres si meurtrières et les combats si acharnés : l'immortel Robertson, dans un excellent discours sur l'état de l'univers lors de l'établissement du christianisme, a tracé un tableau des funestes effets de l'esclavage, où l'on retrouve la profondeur de ses vues et la solidité de son esprit; j'en opposerai successivement quelques passages aux réflexions de Gibbon : on ne verra pas sans intérêt des vérités que Gibbon paraît avoir méconnues ou volontairement négligées, développées par un des meilleurs historiens modernes; il importe de les rappeler ici pour rétablir les faits et leurs conséquences avec exactitude; j'aurai plus d'une fois occasion d'employer à cet effet le discours de Robertson.
« Les prisonniers de guerre, dit-il, furent probablement soumis les premiers à une servitude constante : à mesure que les besoins ou le luxe rendirent un plus grand nombre d'esclaves nécessaire, on le compléta par de nouvelles guerres, en condamnant toujours les vaincus à cette malheureuse situation. De là naquit l'esprit de férocité et de désespoir qui présidait aux combats des anciens peuples. Les fers et l'esclavage étaient le sort des vaincus : aussi livrait-on les batailles et défendait-on les villes avec une rage, une opiniâtreté que l'horreur d'une telle destinée pouvait seule inspirer. Lorsque les maux de l'esclavage disparurent, le christianisme étendit sa bienfaisante influence sur la manière de faire la guerre; et cet art barbare, adouci par l'esprit de philanthropie que dictait la religion, perdit de sa force dévastatrice. Tranquille, dans tous les cas, sur sa liberté personnelle, le vaincu résista avec moins de violence, le triomphe du vainqueur fut moins cruel : ainsi l'humanité fut introduite dans les camps, où elle paraissait étrangère; et si de nos jours les victoires sont souillées de moins de cruautés et de moins de sang, c'est aux principes bienveillans de la religion chrétienne plutôt qu'à toute autre cause que nous devons l'attribuer. » (Note de l'Éditeur.)

(48) Dans le camp de Lucullus, on vendit un bœuf une drachme, et un esclave quatre drachmes (environ 3 schellings). Plutarque, Vie de Lucullus, p. 580.

(49) Diodore de Sicile, in Eglog hist., l. XXXIV et XXXVI; Florus, III, 19, 20.

(50) Voyez un exemple remarquable de sévérité dans Cicéron, in Verrem, V, 3.

Voici cet exemple : on verra si le mot de sévérité est ici à sa place.
Dans le temps que L. Domitius était préteur en Sicile, un esclave tua un sanglier d'une grosseur extraordinaire. Le préteur, frappé de l'adresse et de l'intrépidité de cet homme, désira de le voir. Ce pauvre malheureux, extrêmement satisfait de cette distinction, vint en effet se présenter au préteur, espérant sans doute une récompense et des applaudissemens; mais Domitius, en apprenant qu'il ne lui avait fallu qu'un épieu pour vaincre et tuer le sanglier, ordonna qu'il fût crucifié sur-le-champ, sous le barbare prétexte que la loi interdisait aux esclaves l'usage de cette arme, ainsi que de toutes les autres. Peut-être la cruauté de Domitius est-elle encore moins étonnante que l'indifférence avec laquelle l'orateur romain raconte ce trait, qui l'affecte si peu, que voici ce qu'il en dit : Durum hoc fortasse videatur, neque ego in ullam partem disputo. « Cela paraîtra peut-être dur; quant à moi, je ne prends aucun parti. » Cic., in Verr., act. 2, 5, 3. - Et c'est le même orateur qui dit dans la même harangue : Facinus est vincire civem romanum; scelus verberare; prope parricidium necare : quid dicam in crucem tollere ? « C'est un délit de jeter dans les fers un citoyen romain; c'est un crime de le frapper, presque un parricide de le tuer : que dirai-je de l'action de le mettre en croix ? ».
En général, ce morceau de Gibbon, sur l'esclavage, est plein non-seulement d'une indifférence blâmable, mais encore d'une exagération d'impartialité, qui ressemble à de la mauvaise foi. Il s'applique à atténuer ce qu'il y avait d'affreux dans la condition des esclaves et dans les traitemens qu'ils essuyaient; il fait considérer ces traitemens cruels comme pouvant être justifiés par la nécessité. Il relève ensuite, avec une exactitude minutieuse, les plus légers adoucissemens d'une condition si déplorable; il attribue à la vertu ou à la politique des souverains l'amélioration progressive du sort des esclaves, et il passe entièrement sous silence la cause la plus efficace, celle qui, après avoir rendu les esclaves moins malheureux, a contribué à les affranchir ensuite tout-à-fait de leurs souffrances et de leurs chaînes, le christianisme. Il serait aisé d'accumuler ici les détails les plus effrayans, les plus déchirans, sur la manière dont les anciens Romains traitaient leurs esclaves; des ouvrages entiers ont été consacrés à la peindre; je me borne à l'indiquer : quelques réflexions de Robertson, tirées du discours que j'ai déjà cité, feront sentir que Gibbon, en faisant remonter l'adoucissement de la destinée des esclaves à une époque peu postérieure à celle qui vit le christianisme s'établir dans le monde, n'eût pu se dispenser de reconnaître l'influence de cette cause bienfaisante, s'il n'avait pris d'avance le parti de n'en point parler.
« A peine, dit Robertson, une souveraineté illimitée se fut-elle introduite dans l'empire romain, que la tyrannie domestique fut portée à son comble : sur ce sol fangeux crûrent et prospérèrent tous les vices que nourrit chez les grands l'habitude du pouvoir, et que fait naître chez les faibles celle de l'oppression. ..... Ce n'est pas le respect inspiré par un précepte particulier de l'Évangile, c'est l'esprit général de la religion chrétienne, qui, plus puissant que toutes les lois écrites, a banni l'esclavage de la terre. Les sentimens que dictait le christianisme étaient bienveillans et doux; ses préceptes donnaient à la nature humaine une telle dignité, un tel éclat, qu'ils l'arrachèrent à l'esclavage déshonorant où elle était plongée. »
C'est donc vainement que Gibbon prétend attribuer uniquement au désir d'entretenir toujours le nombre des esclaves la conduite plus douce que les Romains commencèrent à adopter à leur égard du temps des empereurs. Cette cause avait agi jusque là en sens contraire : par quelle raison aurait-elle eu tout à coup une influence opposée ? « Les maîtres, dit-il, favorisèrent les mariages entre leurs esclaves, ... et les sentimens de la nature, les habitudes de l'éducation, contribuèrent à adoucir les peines de la servitude. » Les enfans des esclaves étaient la propriété du maître, qui pouvait en disposer et les aliéner comme ses autres biens : est-ce dans une pareille situation, sous une telle dépendance, que les sentimens de la nature peuvent se développer, que les habitudes de l'éducation deviennent douces et fortes ? Il ne faut pas attribuer à des causes peu efficaces ou même sans énergie, des effets qui ont besoin, pour s'expliquer, d'être rapportés à des causes plus puissantes; et lors même que les petites causes auraient eu une influence évidente, il ne faut pas oublier qu'elles étaient elles-mêmes l'effet d'une cause première, plus haute et plus étendue, qui, en donnant aux esprits et aux caractères une direction plus désintéressée, plus humaine, disposait les hommes à seconder, à amener eux-mêmes, par leur conduite, par le changement de leurs mœurs, les heureux résultats qu'elle devait produire. (Note de l'Editeur.)

(51) Les Romains permettaient à leurs esclaves une espèce de mariage (contubernium) aussi bien dans les premiers siècles de la république que plus tard; et malgré cela, le luxe rendit bientôt nécessaire un plus grand nombre d'esclaves (Strabon, l. XIV, p. 668): l'accroissement de leur population n'y put suffire, et l'on eut recours aux achats d'esclaves, qui se faisaient même dans les provinces d'Orient soumises aux Romains. On sait d'ailleurs que l'esclavage est un état peu favorable à la population. Voyez les Essais de Hume, et l'Essai sur le principe de population, de Malthus, t. I, p. 334. (Note de l'Editeur.)

(52) Gruter et les autres compilateurs rapportent un grand nombre d'inscriptions adressées par les esclaves à leurs femmes, leurs enfans, leurs compagnons, leurs maîtres, etc., et qui, selon toute apparence, sont du siècle des empereurs.

(53) Voyez l'Histoire Auguste, et une dissertation de M. de Burigny sur les esclaves romains, dans le XXXVe volume de l'Académie des Belles-Lettres.

(54) Voyez une autre dissertation de M. de Burigny sur les affranchis romains, dans le XXXVIIe vol. de la même Académie.

(55) Spanheim, Orb. rom., l. I, c. 16, p. 124, etc.

(56) Sénèque, de la Clémence, l. I, c. 24. L'original est beaucoup plus fort : Quantum periculum immineret, si servi nostri numerare nos cœpissent.

(57) Voy. Pline, Hist. nat., 1. XXXIII, et Athénée, Deipnos, l. VI, p. 272; celui-ci avance hardiment qu'il a connu plusieurs (Παμπολλοι) Romains qui possédaient, non pour l'usage, mais pour l'ostentation, dix et même vingt mille esclaves.

(58) Dans Paris, on ne compte pas plus de quarante-trois mille sept cents domestiques de toute espèce; ce qui ne fait pas un douzième des habitans de cette ville. (Messange, Recherches sur la population, p. 186.)

(59) Un esclave instruit se vendait plusieurs centaines de liv. sterl. Atticus en avait toujours qu'il élevait, et auxquels il donnait lui-même des leçons. (Cornel. Nep., Vie d'Atticus, c. 13.)

(60) La plupart des médecins romains étaient esclaves. Voy. la dissertation et la défense du docteur Middleton.

(61) Pignorius, de Servis, fait une énumération très-longue de leurs rangs et de leurs emplois.

(62) Tacite, Annal., XIV, 43. Ils furent exécutés pour n'avoir pas empêché le meurtre de leur maître.

(63) Apulée, in Apolog., p. 548, édit. Delph.

(64) Pline, Hist. nat., l.XXXIII, 47.

(65) Selon Robertson, il y avait deux fois autant d'esclaves que de citoyens libres. (Note de l'Editeur.)

(66) Si l'on compte vingt millions d'âmes en France, vingt-deux en Allemagne, quatre en Hongrie, dix en Italie et dans les îles voisines, huit dans la Grande-Bretagne et en Irlande, huit en Espagne et en Portugal, dix ou douze dans la Russie européenne, six en Pologne, six en Grèce et en Turquie, quatre en Suède, trois en Danemarck et en Norvège, et quatre dans les Pays-Bas, le total se montera à cent cinq ou cent sept millions. Voyez l'Histoire générale de M. de Voltaire.

(67) Josèphe, de Bello judaico, l. II, c. 16. Le discours d'Agrippa, ou plutôt celui de l'historien, est une belle description de l'empire de Rome.

(68) Suétone, Vie d'Auguste, c. 28. Auguste bâtit à Rome le temple et la place de Mars Vengeur; le temple de Jupiter Tonnant dans le Capitole; celui d'Apollon Palatin, avec des bibliothèques publiques; le portique et la basilique de Caius et Lucius; les portiques de Livie et d'Octavie, et le théâtre de Marcellus. L'exemple du souverain fut imité par ses ministres et par ses généraux; et son ami Agrippa a fait élever le Panthéon, un des plus beaux monumens qui nous soient restés de l'antiquité.

(69) Voyez Maffei, Verona illustrata, l. IV, p. 68.

(70) Voyez le Xe liv. des Lettres de Pline. Parmi les ouvrages entrepris aux frais des citoyens, l'auteur parle de ceux qui suivent : à Nicomédie, une nouvelle place, un aqueduc et un canal, qu'un des anciens rois avait laissé imparfait; à Nicée, un gymnase et un théâtre qui avait déjà coûté près de deux millions; des bains à Pruse et à Claudiopolis; et un aqueduc de seize milles de long, à l'usage de Sinope.

(71) Adrien fit ensuite un règlement très-équitable, qui partageait tout trésor trouvé, entre le droit de la propriété et celui de la découverte. Hist. Aug., p. 9.

(72) Philostrate, in Vita sophist., l. II, p. 548.

(73) Aulu-Gelle, Nuits attiques, I, 2; IX, 2; XVIII, 10; XIX, 12. Philostr., p. 564.

(74) L'Odéon servait à la répétition des comédies nouvelles, aussi bien qu'à celle des tragédies; elles y étaient lues d'avance ou répétées, mais sans musique, sans décorations, etc. Aucune pièce ne pouvait être représentée sur le théâtre si elle n'avait été préalablement approuvée sur l'Odéon par des juges ad hoc. Le roi de Cappadoce qui rétablit l'Odéon livré aux flammes par Sylla, était Ariobarzanès. Voy. Martini, Dissertation sur les Odéons des anciens. Leipzig, 1767, p. 10-91. (Note de l'Editeur.)

(75) Voyez Philostr., l. II, p. 548, 566; Pausanias, l. I et VII, 10, la Vie d'Hérode, dans le XXXe vol. des Mém. de l'Académie.

(76) Cette remarque est principalement applicable à la république d'Athènes par Dicæarque, de Statu Græciæ, p. 8, inter Geographos minores; édit. Hudson.

(77) Donat, de Roma vetere, 1.III, c. 4, 5, 6; Nardini, Roma antica, l. II, 3, 12, 13, et un manuscrit qui contient une description de l'ancienne Rome, par Bernard Oricellarius ou Rucellai, dont j'ai obtenu une copie de la bibliothèque du chanoine Ricardi, à Florence. Pline parle de deux célèbres tableaux de Timanthe et de Protogène, placés, à ce qu'il paraît, dans le temple de la Paix. Le Laocoon fut trouvé dans les bains de Titus.

L'empereur Vespasien, qui avait fait construire le temple de la Paix, y avait fait transporter la plus grande partie des tableaux, statues, et autres ouvrages de l'art qui avaient échappé aux troubles civils : c'était là que se rassemblaient chaque jour les artistes et les savans de Rome; et c'est aussi dans l'emplacement de ce temple qu'ont été déterrés une foule d'antiques. Voyez les Notes de Reimar sur Dion-Cassius, 1. LXVI, 15, p. 1083. (Note de l'Éditeur.)

(78) Montfaucon, Antiq. expliquée, tome IV, p. 2, l. I, c. 9. Fabretti a composé un traité fort savant sur les aqueducs de Rome.

(79) Ælien, Hist. var., 1. IX, c. 16 : cet auteur vivait sous Alexandre-Sévère. Voyez Fabric., Biblioth. græca, l. IV, c. 21.

Comme Ælien dit que l'Italie avait autrefois ce nombre de villes, on peut en conjecturer que de son temps elle n'en avait plus autant : rien n'oblige d'ailleurs à appliquer ce nombre au temps de Romulus; il est même probable qu'Ælien voulait parler des siècles postérieurs. La décadence de la population à la fin de la république, sous les empereurs, semble reconnue même par les écrivains romains. Voyez Tite-Live, l. VI, c. 12. (Note de l'Editeur.)

(80) Josèphe, de Bello judaico, II, 16 : ce nombre s'y trouve rapporté; peut-être ne doit-il pas être pris à la rigueur.

Cela ne paraît pas douteux; on ne peut se fier au passage de Josèphe : l'historien fait donner par le roi Agrippa des avis aux Juifs sur la puissance des Romains, et ce discours est plein de déclamations dont on ne doit rien conclure pour l'histoire. En énumérant les peuples soumis aux Romains, il dit des Gaulois, qu'ils obéissent à douze cents soldats romains (ce qui est faux; car il y avait en Gaule huit légions. Tac., Ann., l. IV, c. 5), tandis qu'ils ont presque plus de douze cents villes. (Note de l'Éditeur)

(81) Cela ne peut se dire que de la province romaine; car le reste de la Gaule méridionale était loin de cet état florissant. Un passage de Vitruve montre combien l'architecture était encore dans l'enfance, en Aquitaine, sous le règne d'Auguste. (Vitruve, 1. II, c. I.) En parlant de la misérable architecture des peuples étrangers, il cite les Gaulois aquitains, qui bâtissent encore leurs maisons de bois et de paille. (Note de l'Editeur.)

(82) Pline, Hist. nat., III, 5.

(83) Pline, Hist. nat., III, 3, 4; IV, 35. La liste paraît authentique et exacte. La division des provinces et la condition différente des villes sont marquées avec les plus grands détails.

(84) Strabon, Géogr., l. XVII, p. 1189.

(85) Josèphe, de Bello judaico, II, 16; Philostrate, Vies des Sophist., 1. II, p. 548, édit. Olear.

(86) Tacite, Annal., IV, 55. J'ai pris quelque peine à consulter et à comparer les voyageurs modernes, pour connaître le sort de ces onze villes asiatiques. Sept ou huit sont entièrement détruites, Hypæpe, Tralles, Laodicée, Ilion, Halicarnasse, Milet, Ephèse, et nous pouvons ajouter Sardes. Des trois qui subsistent encore, Pergame est un village isolé, contenant deux ou trois mille habitans. Magnésie, sous le nom de Guzel-Hissar, est une ville assez considérable, et Smyrne est une grande ville peuplée de cent mille âmes; niais à Smyrne, tandis que les Francs soutenaient le commerce, les Turcs ont ruiné les arts.

(87) Le Voyage de Chandler dans l'Asie-Mineure, p. 225, etc., contient une description agréable et fort exacte des ruines de Laodicée.

(88) Strabon, 1. XII, p. 866; il avait étudié à Tralles.

(89) Voyez une dissertation de M. de Boze, Mémoires de l'Académie, tome XVIII. Il existe encore un discours d'Aristide, qu'il prononça pour recommander la concorde à ces villes rivales.

(90) Le nombre des Egyptiens, sans compter les habitans d'Alexandrie, se montait à sept millions et demi. (Josèphe, de Bello jud., II, 16.) Sous le gouvernement militaire des mameluks, la Syrie était censée renfermer soixante mille villages. Histoire de Timur-Bec, l. V, c. 20.

(91) L'itinéraire suivant peut nous donner une idée de la direction de la route et de la distance entre les principales villes : 1re depuis le mur d'Antonin jusqu'à York, deux cent vingt-deux milles romains; 2e Londres, deux cent vingt-sept; 3e Rhutupiæ ou Sandwich, soixante-sept; 4e trajet jusqu'à Boulogne, quarante-cinq; 5e Reims, cent soixante-quatorze; 6e Lyon, trois cent trente; 7e Milan, trois cent vingt-quatre; 8e Rome, quatre cent vingt-six; 9e Brindes, trois cent soixante; 10e trajet jusqu'à Dyrrachium, quarante; 11e Byzance, sept cent onze; 12e Ancyre, deux cent quatre-vingt-trois; 13e Tarse, trois cent un; 14e Antioche, cent quarante-un; 15e Tyr, deux cent cinquante-deux; 16e Jérusalem, cent soixante-huit; en tout quatre mille quatre-vingts milles romains, qui sont un peu plus que trois mille sept cent quarante milles anglais. Voyez les Itinéraires publiés par Wesseling, avec ses notes. Voy. aussi Gale et Stukeley, pour la Bretagne, et M. d'Anville pour la Gaule et l'Italie.

(92) Montfaucon (Antiquité expliquée, tome IV, part. 2, liv. I, c. 5) a décrit les ponts de Narni, d'Alcantara, de Nîmes, etc.

(93) Bergier, Histoire des grands chemins de l'empire, l. II, c. I, 28.

(94) Procope, in Hist. arcana, c. 30; Bergier, Hist. des grands chemins, l. IV; Code Théodosien, 1. VIII, tit. V, vol. II, p. 506-563, avec le savant commentaire de Godefroi.

(95) Du temps de Théodose, Cæsarius, magistrat d'un rang élevé, se rendit en poste d'Antioche à Constantinople : il se mit en route le soir, passa le lendemain au soir en Cappadoce, à cinquante-cinq lieues d'Antioche, et arriva le sixième jour à Constantinople, vers le milieu de la journée. Le chemin était de sept cent vingt-cinq milles romains, environ six cent soixante-cinq milles anglais. Voyez Libanius, orat. XXI; et les Itinéraires, p. 572-581.

(96) Pline, quoique ministre et favori de l'empereur, s'excuse de ce qu'il avait fait donner des chevaux de poste à sa femme pour une affaire très-pressée, l. X, lett. 121, 122.

(97) Bergier, Hist. des grands chemins, l. IV, c. 49.

(98) Pline, Hist. nat., XIX, 1.

(99) Selon toutes les apparences, les Grecs et les Phéniciens portèrent de nouveaux arts et des productions nouvelles dans le voisinage de Cadix et de Marseille.

(100) Voyez Homère, Odyss., l. IX, v. 358.

(101) Pline, Hist. nat., l. XIV.

(102) Strabon, Géogr. 1. IV, p. 223. Le froid excessif d'un hiver gaulois était presque proverbial parmi les anciens.

Strabon dit seulement que le raisin ne mûrit pas facilement (η αμπελος ου ραδιως τελεσφορει). On avait déjà fait des essais, au temps d'Auguste, pour naturaliser la vigne dans le nord de la Gaule; mais il y faisait trop froid. Diod. de Sicile, ed. Rhodomann, p. 304. (Note de l'Éditeur.)

(103) Cela est prouvé par un passage de Pline l'Ancien, où il parle d'une certaine espèce de raisin (vitis picata, vinum picatum) qui croît naturellement dans le district de Vienne, et qui, dit-il, a été transportée depuis peu dans le pays des Arvernes (l'Auvergne), des Helviens (le Vivarais), et des Séquaniens (la Bourgogne et la Franche-Comté). Pline écrivait cela l'an de J.-C., 77. Histoire nat., l. XIV, c. 3. (Note de l'Éditeur.)

(104) Dans le commencement du quatrième siècle, l'orateur Eumène (Panegyr. veter., VIII, 6, édit. Delph.) parle des vignes d'Autun, qui avaient perdu de leur qualité par la vétusté; et l'on ignorait alors entièrement le temps de leur première plantation dans le territoire de cette ville. D'Anville place le pagus Arebrignus dans le district de Beaune, célèbre, même à présent, pour la bonté de ses vins.

(105) Pline, Hist. nat., l. XV.

(106) Pline, Hist. nat., l. XIX.

(107) Voy. les agréables Essais sur l'Agriculture, de M. Harte, qui a rassemblé dans cet ouvrage tout ce que les anciens et les modernes ont dit de la luzerne.

(108) Tacite, German., c. 45; Pline, Hist. nat., XXXVIII, II. Celui-ci observe assez plaisamment que même la mode n'avait pu trouver à l'ambre un usage quelconque. Néron envoya un chevalier romain sur les côtes de la mer Baltique, pour acheter une grande quantité de cette denrée précieuse.

(109) Appelée Taprobane par les Romains, et Serendib par les Arabes. Cette île fut découverte sous le règne de Claude, et devint insensiblement le principal lieu de commerce de l'Orient.

(110) Pline, Hist. nat., l. VI; Strabon, 1. XVII.

(111) Histoire Aug., p. 224. Une robe de soie était regardée comme un ornement pour une femme, et comme indigne d'un homme.

(112) .Les deux grandes pêches de perles étaient les mêmes qu'à présent; Ormuz et le cap Comorin. Autant que nous pouvons comparer la géographie ancienne avec la moderne, Rome tirait ses diamans de la mine de Jumelpur, dans le Bengale, dont on trouve une description au tome II des Voyages de Tavernier, p. 281.

(113) Les Indiens n'étaient pas si peu curieux des denrées européennes : Arrien fait une longue énumération de celles qu'on leur donnait en échange contre les leurs; comme des vins d'Italie, du plomb, de l'étain, du corail, des vêtemens, etc. Voy. le Peripl. maris Erythræi, dans les Geogr. minor. de Hudson, t. I, p 27, seqq. (Note de l'Editeur.)

(114) Tacite, Ann., III, 52, dans un discours de Tibère.

(115) Pline, Hist. nat., XII, 18. Dans un autre endroit, il calcule la moitié de cette somme; quingenties H. S. pour l'Inde, sans comprendre l'Arabie.

(116) La proportion, qui était de un à dix et à douze et demi, s'éleva jusqu'à quatorze et deux cinquièmes, par une loi de Constantin. Voyez les Tables d'Arbuthnot, sur les anciennes monnaies, c. 5.

(117) Parmi plusieurs autres passages, voyez Pline, Hist. nat., III, 5; Aristides, de Urbe Roma, et Tertull., de Anima, c. 30.

(118) Hérode-Atticus donna au sophiste Polémon plus de huit mille livres sterling pour trois déclamations. Voy. Philostrate, 1. I, p. 558. Les Antonins fondèrent à Athènes une école dans laquelle on entretenait des professeurs pour apprendre aux jeunes gens la grammaire, la rhétorique, la politique et les principes des quatre grandes sectes de philosophie. Les appointemens que l'on donnait à un philosophe étaient de dix mille drachmes (entre trois et quatre cents livres sterling) par an. On forma de semblables établissemens dans les autres grandes villes de l'empire. Voy. Lucien, dans l'Eunuque, tome II, p. 353, édit. Reitz; Philostr., 1. II, p. 566; Hist. Aug., p. 21; Dion-Cassius, 1. LXXI, p. 1195. Juvénal lui-même, dans une de ses plus mordantes satires, où l'envie et l'humeur d'une espérance trompée se trahissent à chaque ligne, est cependant obligé de dire :
O juvenes, circumspicit et stimulat vos,
Materiamque sibi ducis indulgentia quærit.
Sat. VII, 20.

(119) Ce fut Vespasien qui commença à donner un traitement aux professeurs : il donnait à chaque professeur d'éloquence, grec ou romain, centena sestertia. Il récompensait aussi les artistes et les poëtes. (Suétone, in Vespas., c. 18.) Adrien et les Antonins furent moins prodigues, quoique très-libéraux encore. (Note de l'Éditeur.)

(120) Ce jugement est un peu sévère : outre les médecins, les astronomes, les grammairiens, parmi lesquels étaient des hommes fort distingués, on voyait encore, sous Adrien, Suétone, Florus, Plutarque; sous les Antonins, Arrien, Pausanias, Appien, Marc-Aurèle lui-même, Sextus-Empiricus, etc. La jurisprudence gagna beaucoup par les travaux de Salvius-Julianus, de Julius-Celsus, de Sex.-Pomponius, de Caius et autres. (Note de l'Éditeur.)

(121) Longin, Traité du Sublime, c. 45, p. 229, édit. Toll. Ne pouvons-nous pas dire de Longin qu'il appuie ses allégations par son propre exemple ? Au lieu de proposer ses sentimens avec hardiesse, il les insinue avec la plus grande réserve; il les met dans la bouche d'un ami; et, autant que nous en pouvons juger d'après un texte corrompu, il veut paraître lui-même chercher à les réfuter.