Notes du chapitre I

(1) Dion-Cassius (l. LIV, p. 736), avec les notes de Reymar, qui a rassemblé tout ce que la vanité romaine nous a laissé sur ce sujet. Le marbre d'Ancyre, sur lequel Auguste avait fait graver ses exploits, nous dit positivement que cet empereur força les Parthes à restituer les drapeaux de Crassus.

Les poëtes latins ont célébré avec pompe ce paisible exploit d'Auguste. Horace, lib. IV, od. 15, a dit:
..... Tua, Cæsar, ætas
.................
... Signa nostro restituit Jovi
Derepta Parthorum superbis
Postibus;
et Ovide, dans ses Tristes, l. 2, v. 227:
Nunc petit Armenius pacem, nunc porrigit arcum
Parthus eques, timida captaque signa manu.
(Note de l'Éditeur.)

(2) Strabon (l. XVI, p. 780), Pline (Hist. nat., l. VI, c. 32, 35) et Dion-Cassius (l. LIII, p. 723, et l. LIV, p. 734), nous ont laissé sur ces guerres des détails très-curieux. Les Romains se rendirent maîtres de Mariaba ou Merab , ville de l'Arabie-Heureuse, bien connue des Orientaux. (Voy. Abulfeda, et la Géographie nubienne, p 52.) Ils pénétrèrent jusqu'à trois journées de distance du pays qui produit les épices; principal objet de leur invasion.

C'est cette ville de Merab que les Arabes disent avoir été la résidence de Belkis, reine de Saba, qui voulut voir Salomon. Une digue, par laquelle des eaux rassemblées dans les environs étaient retenues, ayant été emportée, l'inondation subite détruisit cette ville, dont il reste cependant des vestiges. Elle était limitrophe d'une contrée nommée l'Adramaüt, où croît un aromate particulier: c'est pour cela qu'on lit dans l'Histoire de l'expédition des Romains, qu'il ne restait que trois journées pour arriver au pays de l'encens. Voyez d'Anville, Géogr. anc., t. II, p. 222. (Note de l'Editeur.)

(3) Par le massacre de Varus et de ses trois légions. (Voy. le liv. I des Annales de Tacite; Suétone, Vie d'Auguste, c. 23; et Velleius-Paterculus, l. II, c. 117, etc.) Auguste ne reçut pas la nouvelle de ce malheur avec toute la modération ni toute la fermeté que l'on devait naturellement attendre de son caractère.

(4) Tacite, Annal., l. II; Dion-Cassius, 1. LVI, p. 833; et le discours d'Auguste lui-même dans les Césars de Julien. Ce dernier ouvrage a reçu beaucoup de clarté des savantes notes de son traducteur français, M. Spanheim.

(5) Germanicus, Suetonius-Paulinus et Agricola furent traversés et rappelés dans le cours de leurs victoires. Corbulon fut mis à mort. Le mérite militaire, comme l'exprime admirablement Tacite, était, dans toute la rigueur de l'expression, imperatoria virtus.

(6) César lui-même dissimule ce motif peu relevé; mais Suétone en fait mention, c. 47. Au reste, les perles de la Bretagne se trouvent de peu de valeur, à raison de leur couleur obscure et livide. Tacite observe avec raison que c'était un défaut inhérent à leur nature. (Vie d'Agricola, c. 12.) Ego facilius crediderim naturam margaritis deesse, quam nobis avaritiam.

(7) Sous les règnes de Claude, de Néron et de Domitien. Pomponius-Mela, qui écrivait sous le premier de ces princes, espère (l. III,c. 6) qu'à la faveur du succès des armes romaines, l'île et ses sauvages habitans seront bientôt mieux connus. Il est assez amusant de lire de pareils passages au milieu de Londres.

(8) Voyez l'admirable abrégé que Tacite nous a donné dans la Vie d'Agricola, et que nos savans antiquaires, Camden et Horsley, ont enrichi de commentaires si étendus, quoique peut-être encore incomplets.

(9) Les écrivains irlandais, jaloux de la gloire de leur patrie, sont extrêmement irrités à cette occasion contre Tacite et contre Agricola.

(10) Frith of Scotland.

(11) Voyez Britannia romana, par Horsley, l. I, c. 10.

(12) Agricola fortifia le passage situé entre Dunbritton et Edimbourg, par conséquent en Ecosse même. L'empereur Adrien, pendant son séjour en Angleterre, vers l'an 121, fit élever un rempart de gazon entre Newcastle et Carlisle. Antonin le Pieux, ayant remporté de nouvelles victoires sur les Calédoniens, par l'habileté de son lieutenant, Lollius Urbicus, fit construire un nouveau rempart de gazon entre Edimbourg et Dunbritton. Septime-Sévère enfin, en 208, fit construire un mur de pierres parallèle au rempart d'Adrien et dans les mêmes localités. Voyez John Warburton's Vallum romanum, or the History and antiquities of the roman wall commonly called the Picts' wall. Lond. 1754, in-4°. (Note de l'Editeur.)

(13) Le poëte Buchanan célèbre avec beaucoup d'élévation et d'élégance (Voy. ses Sylviæ, V.) la liberté dont les anciens Ecossais ont toujours joui. Mais si le seul témoignage de Richard de Cirencester suffit pour créer au nord de la muraille une province romaine, nommée Valentia, cette indépendance se trouve renfermée dans des limites très-étroites.

(14) Voy. Appien (in proœm.), et les descriptions uniformes des poésies erses qui, dans toutes les hypothèses, ont été composées par un Calédonien.

(15) Voy. le Panégyrique de Pline, qui paraît être appuyé sur des faits.

(16) Dion-Cassius, l. LXVII.

(17) Hérodote, l. IV, c. 94; Julien, dans les Césars, avec les observations de Spanheim.

(18) Pline, Epist. VIII, 9.

(19) Dion-Cassius, l. LVIII, p. 1123, 1131; Julien, dans les Césars; Eutrope, VIII, 2, 6; Aurelius-Victor, et Victor, in Epitom.

(20) Voyez un mémoire de M. d'Anville, sur la province de Dacie, dans le recueil de l'Académie des Inscriptions, tome XXVIII, p 444-468.

(21) Les sentimens de Trajan sont représentés au naturel et avec beaucoup de vivacité dans les Césars de Julien.

(22) Eutrope et Sextus-Rufus ont tâché de perpétuer cette illusion. Voy. une dissertation très-ingénieuse de M. Freret dans les Mém. de l'Académie des Inscriptions, t. XXI, p. 55.

(23) Dion-Cassius, l. LXVIII, et les abréviateurs.

(24) Ovid. Fast. l. II, v. 667. Voy. Tite-Live et Denys d'Halicarnasse, au règne de Tarquin.

(25) Saint Augustin prend beaucoup de plaisir à rapporter cette preuve de la faiblesse du dieu Terme et de la vanité des augures. Voyez de Civitate Dei, IV, 29.

(26) Voyez l'Histoire Auguste, p.5, la Chronique de saint Jérôme et tous les Epitomes. Il est assez singulier que cet événement mémorable ait été omis par Dion, ou plutôt par Xiphilin.

(27) Dion, l. LXIX, p. 1158; Hist. Aug., p. 5, 8. Si tous les ouvrages des historiens étaient perdus, les médailles, les inscriptions et les autres monumens de ce siècle, suffiraient pour nous faire connaître les voyages d'Adrien.

(28) Voyez l'Histoire Auguste, et les Epitomes.

(29) Il ne faut cependant pas oublier que, sous le règne d'Adrien, le fanatisme arma les Juifs, et excita une rebellion violente dans une province de l'empire. Pausanias (l. 8, c. 43) parle de deux guerres nécessaires, terminées heureusement par les généraux d'Antonin le Pieux : l'une contre les Maures vagabonds, qui furent chassés dans les déserts du mont Atlas; l'autre contre les Brigantes, tribu bretonne qui avait envahi la province romaine. L'Histoire Auguste fait mention, p. 19, de ces deux guerres et de plusieurs autres hostilités.

(30) Appien d'Alexandrie, dans la préface de son Histoire des guerres romaines.

(31) Dion, l. LXXI; Hist. Aug., in Marco. Les victoires remportées sur les Parthes ont fait naître une foule de relations dont les méprisables auteurs ont été sauvés de l'oubli et tournés en ridicule dans une satire très-ingénieuse de Lucien.

(32) Le plus pauvre soldat possédait la valeur de plus de quarante livres sterling (Denys d'Halicarnasse, IV, 17), somme considérable dans un temps où l'argent était si rare, qu'une once de ce métal équivalait à soixante-dix livres pesant d'airain. La populace, qui avait été exclue du service militaire par l'ancienne constitution, y fut admise par Marius. Voyez Salluste, Guerre de Jugurtha, c. 91.

(33) César composa une de ses légions (nommée l'Alauda) de Gaulois et d'étrangers; mais ce fut pendant la licence des guerres civiles; et après ses victoires, il leur donna pour récompense le droit de citoyen romain.

(34) Voyez Végèce, de Re militari, l. I, c. 2-7.

(35) Le serment de fidélité que l'empereur exigeait des troupes était renouvelé tous les ans le 1er janvier.

(36) Tacite appelle les aigles romaines bellorum deos. Placées dans une chapelle au milieu du camp, elles étaient adorées par les soldats comme les autres divinités.

(37) Voy. Gronovius, de Pecunia vetere, l III, p. 120, etc. L'empereur Domitien porta la paye annuelle des légionnaires à douze pièces d'or, environ dix de nos guinées. Cette paye s'augmenta insensiblement par la suite, selon les progrès du gouvernement militaire et la richesse de l'Etat. Après vingt ans de service, le vétéran recevait trois mille deniers (environ cent livres sterling), ou une portion de terre de la valeur de cette somme. La paye des gardes, et en général les avantages dont ils jouissaient, étaient le double de ce qu'on accordait aux légionnaires.

(38) Exercitus, ab exercitando. Varron, de Lingua latina, l. IV; Cicéron, Tuscul., l II, 37. On pourrait donner un ouvrage bien intéressant en examinant le rapport qui existe entre la langue et les mœurs des nations.

(39) Végèce, l, II, et le reste de son premier livre.

(40) M. Le Beau a jeté un très-grand jour sur le sujet de la danse pyrrhique dans le Recueil de l'Académie des Inscriptions, tome XXXV, p. 262, etc. Ce savant académicien a rassemblé, dans une suite de mémoires, tous les passages que nous ont laissés les anciens concernant la légion romaine.

(41) Josèphe, de Bello judaico, l III, c 5. Nous sommes redevables à cet écrivain juif de quelques détails très curieux sur la discipline romaine.

(42) Panégyrique de Pline, c. 13; Vie d'Adrien, dans l'Histoire Auguste.

(43) Voyez, dans le VIème livre de son histoire, une digression admirable sur la discipline des Romains.

(44) Végèce, de Re militari, l. II, c. 4, etc. Une partie considérable de son obscur abrégé est prise des réglemens de Trajan; la légion, telle qu'il la décrit, ne peut convenir à aucun autre siècle de l'empire romain.

(45) Végèce, de Re militari, l. II, c. I. Du temps de Cicéron et de César, où les anciennes formes avaient reçu moins d'altération, le mot miles se bornait presque à 1'infanterie. Dans le bas-empire et dans les siècles de chevalerie, il fut approprié presque exclusivement aux gens d'armes qui combattaient à cheval.

(46) Du temps de Polybe et de Denys d'Halicarnasse (l. V, c. 43), la pointe d'acier du pilum semble avoir été beaucoup plus longue. Dans le siècle où Végèce écrivait, elle fut réduite à un pied, ou même à neuf pouces : j'ai pris un milieu.

(47) Pour les armes des légionnaires, voyez Juste-Lipse, de Militia romana, l. III, c. 2-7.

(48) Voyez la belle comparaison de Virgile, Georg., II, v. 279.

(49) M. Guichard (Mémoires militaires, t. I, c. 4, et nouveaux Mémoires, t. I, p. 293-311) a traité ce sujet en homme instruit et en officier.

(50) Voyez la Tactique d'Arrien. Par une partialité digne d'un Grec, cet auteur a mieux aimé décrire la phalange, qu'il connaissait seulement par les écrits des anciens, que les légions qu'il avait commandées.

(51) Polybe, l. XVII.

(52) Végèce, de Re militari, 1. II, c. 6. Son témoignage positif, qu'on pourrait appuyer de faits évidens, doit certainement imposer silence à ces critiques qui refusent à la légion impériale son corps de cavalerie.

(53) Voyez Tite-Live presque partout, et spécialement XLII, 61.

(54) Pline, Hist. nat., XXXIII, 2. Le véritable sens de ce passage très-curieux a été découvert et éclairci par M. de Beaufort, Rép. romaine, 1. II, c. 2.

(55) Comme nous le voyons par l'exemple d'Horace et d'Agricola, il paraît que cette coutume était un vice dans la discipline romaine : Adrien essaya d'y remédier en fixant l'âge qu'il fallait avoir pour être tribun.

(56) Ces détails ne sont pas tout-à-fait exacts. Quoique dans les derniers temps de la république et sous les premiers empereurs les jeunes nobles romains obtinssent le commandement d'un escadron ou d'une cohorte avec plus de facilité que dans les temps antérieurs, ils n'y parvenaient guère sans avoir passé par un assez long service militaire. En général, ils servaient d'abord dans la cohorte prétorienne, qui était chargée de la garde du général : ils étaient reçus dans l'intimité de quelque officier supérieur (contubernium), et s'y formaient. C'est ainsi que Jules César, issu cependant d'une grande famille, servit d'abord comme contubernalis sous le préteur M. Thernius, et plus tard, sous Servilius l'Isaurien (Suét., Jul., 2-5; Plutarq., in Parall., p. 516, ed. Froben). L'exemple d'Horace, que Gibbon met en avant pour prouver que les jeunes chevaliers étaient faits tribuns dès qu'ils entraient au service, ne prouve rien. D'abord, Horace n'était point chevalier; c'était le fils d'un affranchi de Venuse (Venosa), dans la Pouille, qui exerçait la petite fonction d'huissier-priseur, coactor exactionum. Voyez Horace, sat. I, v. 6, 86. D'ailleurs, quand le poëte fut fait tribun, Brutus, dont l'armée était composée presque entièrement d'Orientaux, donnait ce titre à tous les Romains de quelque considération qui se joignaient à lui. Les empereurs furent encore moins difficiles dans leurs choix : le nombre des tribuns fut augmenté; on en donna le titre et les honneurs à des gens qu'on voulait attacher à la cour. Auguste donna aux fils des sénateurs tantôt le tribunat, tantôt le commandement d'un escadron. Claude donna aux chevaliers qui entraient au service, d'abord le commandement d'une cohorte d'auxiliaires, plus tard celui d'un escadron, et enfin, pour la première fois, le tribunat (Suétone, in Claud., p. 25, et les notes d'Ernesti). Les abus qui en provinrent donnèrent lieu à l'ordonnance d'Adrien qui fixa l'âge auquel on pouvait obtenir cet honneur (Spartien, in Adr., X). Cette ordonnance fut observée dans la suite; car l'empereur Valérien, dans une lettre adressée à Mulvius-Gallicanus, préfet du prétoire, s'excuse de l'avoir violée en faveur du jeune Probus, depuis empereur, à qui il avait conféré le tribunat de bonne heure, à cause de ses rares talens. Vopiscus, in Prob., IV. (Note de l'Éditeur.)

(57) Voyez la Tactique d'Arrien.

(58) Tel était en particulier l'État des Bataves. Tacite, Mœurs des Germains, c. 29.

(59) Marc-Aurèle, après avoir vaincu les Quades et les Marcomans, les obligea de lui fournir un corps de troupes considérable, qu'il envoya aussitôt en Bretagne. Dion, l. LXXI.

(60) Tacite, Annal., IV, 5. Ceux qui composent ces corps dans une proportion régulière d'un certain nombre de fantassins et de deux fois autant de chevaux, confondent les auxiliaires des empereurs avec les Italiens alliés de la république.

(61) Végèce, II, 2; Arrien, dans sa Description de la marche et de la bataille contre les Alains.

(62) Le chevalier Folard (dans son Commentaire sur Polybe, tome II, p. 233-290) a traité des anciennes machines avec beaucoup d'érudition et de sagacité : il les préfère même, à beaucoup d'égards, à nos canons et à nos mortiers. Il faut observer que, chez les Romains, l'usage des machines devint plus commun, à mesure que la valeur personnelle et les talens militaires disparurent dans l'empire. Lorsqu'il ne fut plus possible de trouver des hommes, il fallut bien y suppléer par des machines. Voyez Végèce, II, 25, et Arrien.

(63) Universa quœ in quoque belli genere necessaria esse creduntur, secum legio debet ubique portare, ut in quovis loco fixerit castra, armatam faciat civitatem. C'est par cette phrase remarquable que Végèce termine son second livre et la description de la légion.

(64) Pour la castramétation des Romains, voyez Polybe, l. VI, avec Juste-Lipse, de Militia romana, Josèphe, de Bello judaic., l. III, c. 5, Végèce, I, 24-25, III, 9; et Mémoires de Guichard, tome I, c. I.

(65) Cic., Tuscul., II, 37; Josèphe, de Bello jud., l. III, 5, Frontin, IV, I.

(66) Végèce, I, 9. Voyez Mémoires de l'Académie des Inscriptions, tome XXV, p. 187.

(67) Ces évolutions sont admirablement expliquées par M. Guichard, nouveaux Mémoires, tome I, p. 141-234.

(68) Tacite (Annal., IV, 5) nous a donné un état des légions sous Tibère, et Dion (l. LV, p. 794) sous Alexandre-Sévère. J'ai tâché de m'arrêter à un juste milieu entre ce qu'ils nous apprennent de ces deux périodes. Voyez aussi Juste-Lipse, de Magnitudine romana, l. I, c. 4, 5.

(69) Les Romains essayèrent de cacher leur ignorance et leur terreur sous le voile d'un respect religieux. Voyez Tacite, Mœurs des Germains, c. 34.

(70) Plutarque, Vie de Marc-Antoine; et cependant, si nous en croyons Orose, ces énormes citadelles ne s'élevaient pas de plus de dix pieds au-dessus de l'eau, VI, 19.

(71) Voyez Juste-Lipse, de Magnitudine romana, l. I, c. 5. Les seize derniers chapitres de Végèce ont rapport à la marine.

(72) Voltaire, Siècle de Louis XIV, c. 19. Il ne faut cependant pas oublier que la France se ressent encore de cet effort extraordinaire.

(73) Voyez Strabon, l. II. Il est assez naturel de supposer qu'Aragon vient de Tarraconensis : plusieurs auteurs modernes, qui ont écrit en latin, se servent de ces deux mots comme synonymes; il est cependant certain que l'Aragon, petite rivière qui tombe des Pyrénées dans l'Ebre, donna d'abord son nom à une province, et ensuite à un royaume. Voy. d'Anville, Géographie du moyen âge, p. 181.

(74) Cent quinze cités paraissent dans la Notice de la Gaule : on sait que ce nom était donné, non-seulement à la ville capitale, mais encore au territoire entier de chaque Etat. Plutarque et Appien font monter le nombre des tribus à trois ou quatre cents.

(75) D'Anville, Notice de l'ancienne Gaule.

(76) Histoire de Manchester, par Whitaker, vol. I, c. 3.

(77) Les Venètes d'Italie, quoique souvent confondus avec les Gaulois, étaient probablement Illyriens d'origine. Voyez M. Fréret, Mémoires de l'Académie des Inscript., t. XVIII.

(78) Voyez Maffei, Verona illustrata, l. I.

(79) Le premier de ces contrastes avait été observé par les anciens (voyez Florus, I ,II). Le second doit frapper tout voyageur moderne.

(80) Pline (Hist. nat., l. III) suit la division d'Italie par l'empereur Auguste.

(81) Tournefort, Voyage en Grèce et en Asie-Mineure, lettre XVIII. Voyez M. de Buffon, Hist. nat., t. I, p. 411.

(82) Le nom d'Illyrie appartenait originairement aux côtes de la mer Adriatique; les Romains l'étendirent par degrés depuis les Alpes jusqu'au Pont-Euxin. Voyez Severini Pannonia, l. I, c. 3.

(83) Un voyageur vénitien, l'abbé Fortis, nous a donné récemment une description de ces contrées peu connues; mais nous ne pouvons attendre la géographie et les antiquités de l'Illyrie occidentale que de la munificence de l'empereur souverain de cette contrée.

(84) La Save prend sa source près des confins de l'Istrie : les Grecs des premiers âges regardaient cette rivière comme la principale branche du Danube.

(85) Voyez le Périple d'Arrien. Cet auteur avait examiné les côtes du Pont-Euxin lorsqu'il était gouverneur de la Cappadoce.

(86) Cette comparaison est exagérée, dans l'intention sans doute d'attaquer l'autorité de la Bible, qui vante la fertilité de la Palestine. Gibbon n'a pu se fonder que sur un passage de Strabon, l. XVI, p. 1104, ed. Almelov., et sur l'état actuel du pays; mais Strabon ne parle que des environs de Jérusalem, qu'il dit infructueux et arides à soixante stades autour de la ville : il rend ailleurs un témoignage avantageux à la fertilité de plusieurs parties de la Palestine; ainsi il dit : « Auprès de Jéricho, il y a un bois de palmiers, et une contrée de cent stades, pleine de sources et fort peuplée. » D'ailleurs, Strabon n'avait jamais vu la Palestine; il n'en parlait que d'après des rapports qui ont fort bien pu être inexacts comme ceux d'après lesquels il avait fait cette description de la Germanie, où Cluvier a relevé tant d'erreurs. (Cluv., Germ. ant., l. III, c. I.) Enfin, son témoignage est contredit et réfuté par celui des autres auteurs anciens et des médailles. Tacite dit, en parlant de la Palestine : « Les hommes y sont sains et robustes, les pluies rares, le sol fertile. » (Tac., Hist., l. V, c. 6.) Ammien-Marcellin dit aussi : « La dernière des Syries est la Palestine, pays d'une grande étendue, rempli de bonnes terres et bien cultivées, et où l'on trouve quelques belles villes, qui ne le cèdent point l'une à l'autre, mais qui sont dans une espèce d'égalité qui les rend rivales. » ( L. XIV, c. 8.) Voyez aussi l'historien Joséphe,1. VI, c. I, p. 367. Procope de Césarée, qui vivait au sixième siècle, dit que Chosroès, roi de Perse, avait eu une extrême envie de s'emparer de la Palestine, à cause de sa fertilité extraordinaire, de son opulence, et du grand nombre de ses habitans. Les Sarrasins pensaient de même, et craignaient qu'Omar, qui était allé à Jérusalem, charmé de la fertilité du pays et de la pureté de l'air, ne voulût jamais retourner à Médine. (Ockley, Hist. des Sarrasins, p. 279.) L'importance que mirent les Romains à la conquête de la Palestine, et les obstacles qu'ils eurent à vaincre, prouvent encore la richesse et la population du pays. Vespasien et Titus firent frapper des médailles avec des trophées dans lesquels la Palestine est représentée par une femme sous un palmier, pour témoigner la bonté du pays, avec cette inscription : Judœa capta. D'autres médailles indiquent encore cette fertilité : par exemple, celle d'Hérode tenant une grappe de raisin, et celle du jeune Agrippa étalant des fruits. Quant à l'état actuel du pays, on sent qu'on n'en doit tirer aucun argument contre son ancienne fertilité; les désastres à travers lesquels il a passé, le gouvernement auquel il appartient, la disposition des habitans, expliquent assez l'aspect sauvage et inculte de cette terre, où l'on trouve cependant encore des cantons fertiles et cultivés, comme l'attestent les voyageurs, entre autres Shaw, Maundrell, de La Rocque, etc. (Note de l'Editeur.)

(87) Le progrès de la religion est bien connu. L'usage des lettres s'introduisit parmi les sauvages de l'Europe environ quinze cents ans avant Jésus-Christ, et les Européens les portèrent en Amérique environ quinze siècles après la naissance du Sauveur; mais l'alphabet phénicien fut considérablement altéré, dans une période de trois mille ans, en passant par les mains des Grecs et des Romains.

(88) Dion, l. LVIII, p. 1131.

(89) Selon Ptolémée, Strabon et les géographes modernes, l'isthme de Suez est la borne de l'Asie et de l'Afrique. Denys, Mela, Pline, Salluste, Hirtius et Solin, en étendant les limites de l'Asie jusqu'à la branche occidentale du Nil, ou même jusqu'à la grande cataracte, renferment dans cette partie du monde, non-seulement l'Egypte, mais encore presque toute la Libye.

(90) Cyrène fut fondée par les Lacédémoniens sortis de Théra, île de la mer Egée. Crinus, roi de cette île, avait un fils, nommé Aristée, et surnommé Battus (du grec Βαττος), parce qu'il était, selon les uns, muet, ou, selon les autres, bègue et embarrassé dans sa prononciation. Crinus consulta l'oracle de Delphes sur la maladie de son fils : l'oracle répondit qu'il ne recouvrerait l'usage libre de la parole que lorsqu'il irait fonder une ville en Afrique. La faiblesse de l'île de Théra, le petit nombre de ses habitans, se refusaient aux émigrations; Battus ne partit point. Les Théréens, affligés de la peste, consultèrent de nouveau l'oracle, qui leur rappela sa réponse. Battus partit alors, aborda en Afrique, et effrayé, selon Pausanias, par la vue d'un lion, il reprit soudain, en poussant un cri, l'usage de la parole. Il s'empara du mont Cyra, et y fonda la ville de Cyrène. Cette colonie parvint bientôt à un haut degré de splendeur; son histoire et les médailles qui nous en restent, attestent sa puissance et ses richesses. (Voyez Eckhel, de Doctrina nummorum veterum, t. IV, p. 117.) Elle tomba dans la suite au pouvoir des Ptolémées, lorsque les Macédoniens s'emparèrent de l'Egypte. Le premier Ptolémée-Lagus, dit Soter, s'empara de la Cyrénaïque, qui appartint à ses successeurs, jusqu'à ce que Ptolémée-Apion la donnât par testament aux Romains, qui la réunirent avec la Crète pour en former une province. Le port de Cyrène se nommait Apollonia; il s'appelle aujourd'hui Marza-Susa ou Sosush, d'où d'Anville conjecture que c'est la ville qui portait le nom de Sozusa dans le temps du bas-empire. Il reste quelques débris de Cyrène, sous le nom de Curin. L'histoire de cette colonie, obscurcie dans son origine par les fables de l'antiquité, est racontée avec détail dans plusieurs auteurs anciens et modernes. Voyez, entre autres, Hérodote, 1. IV, c. 150; Callimaque (qui était lui-même Cyrénéen), Hymn. ad Apoll., et les notes de Spanheim; Diodore de Sicile, IV, 83; Justin, XIII, 7; d'Anville, Géogr. anc., t. III, p. 43, etc. (Note de l'Éditeur.)

(91) La longue étendue, la hauteur modérée, et la pente douce du mont Atlas (voyez les Voyages de Shaw, p. 5), ne s'accordent pas avec l'idée d'une montagne isolée qui cache sa tête dans les nues, et qui paraît supporter le ciel. Le pic de Ténériffe, au contraire, s'élève à plus de deux mille deux cents toises au-dessus du niveau de la mer; et comme il était fort connu des Phéniciens, il aurait pu attirer l'attention des poëtes grecs. Voyez Buffon, Hist. nat., t. I, p. 312; Hist. des Voyages, tome II.

(92) M. de Voltaire (t. XIV, p. 297), sans y être autorisé par aucun fait ou par aucune probabilité, donne généreusement aux Romains les îles Canaries.

(93) Bergier, Hist. des grands chemins, l. III, c. I, 2, 3, 4, ouvrage rempli de recherches très-utiles.

(94) Voyez la Description du globe, par Templeman; mais je ne me fie ni à l'érudition ni aux cartes de cet écrivain.